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ÉDITORIAL : l’avenir a-t-il une suite ?

mercredi 12 janvier 2011, par Greg

L’avenir a-t-il une suite ?

Dans ce second volet de notre dossier
« L’école dans dix ans », nous avons tenté
de renouveler notre approche et de conduire
le lecteur vers cette question qui clôt provisoirement « l’aventure » : comment sortir du cauchemar ?
Conjugués au futur, les cauchemars sont
des garde-fous : ils nous disent les dangers possibles, ils nous incitent à nous réveiller. À retourner au réel, à y construire du positif, à ne pas céder au repli. Attention, il ne s’agit pas de faire dans l’optimisme de commande ; nous sommes bien dans un temps de dangers et d’incertitudes. Mais « ne rien tenir pour assuré engage à combattre comme si rien n’était impossible. » (Raoul Vaneigem)

Ce n’est pas dans l’illusion d’un retour à l’âge d’or que nous inventerons l’école de demain (« Le passé comme horizon » p. 5), ni dans la confusion entre modernité, innovation et émancipation (« Tice : regards pédagos, perspectives syndicales… et pratiques au quotidien » ou « Demain, la pensée Powerpoint » p. 32 à 36), ni dans les arrangements et les bricolages budgétaires qui entérinent le toujours moins d’école, moins de formation, moins de réflexion (« Former à l’émancipation : faut-il restaurer les IUFM ? » p. 19).

Alors ? Peut-être faut-il chercher du côté de l’imagination, de l’inventivité et de la créativité (ce numéro poursuit la publication de nouvelles sur l’école dans dix ans, avec les contributions d’Ayerdhal, Johan Heliot, Yves Pinguilly, Yves Grevet, Serge Quadruppani et Jean-Pierre Levaray). Oui, il faut des poètes et des auteurs qui ont du souffle pour pousser le quotidien, même le plus modeste.

Mais nous ne sommes pas sur une autre planète : peut-être devrions-nous aussi être plus sensibles à ce qui s’expérimente déjà ici et aujourd’hui, dans les interstices du système, avec la conviction qu’il ne faut plus se contenter d’attendre encore une décennie ou de guetter le Grand soir (reportage à l’école Labori, p. 10 et entretien avec Irène Pereira : « Le syndicalisme après les syndicats » p. 16, mais aussi les notes de lecture p. 52 à 55).

L’avenir sera surtout fait de surprises et d’inattendu, à l’image de cette révolte d’octobre – un peu trop sage – qui est quand même venue bousculer le train-train de cette rentrée 2010 et… l’agencement de notre numéro ! Nous lui consacrons en effet un mini-dossier, en espérant contribuer à un éclairage différent pour lancer la réflexion sur ce nouvel épisode des luttes sociales.

La suite ? au prochain numéro, comme on dit dans ces cas-là.

Jean Luc Roubier, militant de la CNT éducation, a mis en oeuvre au lycée autogéré de Paris des principes d’éducation et d’enseignement correspondant à nos aspirations et dont nous souhaitons la généralisation au fil des pages de notre revue. c’est pourquoi nous dédions ce numéro à sa mémoire, sous le coup de sa brutale disparition...

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