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Téléchargez le numéro 13 : " Lire, écrire, compter... penser, parler, agir ! "

dimanche 11 février 1996

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ÉDITORIAL


Les contenus ?

PAS PLUS QUE LES ÉLÈVES NE SONT POUR NOUS DES OBJETS, ce que nous leur apprenons n’est un prétexte : c’est le coeur de notre travail. Mais s’interroge t-on souvent sur les contenus ? Pas trop, il faut le reconnaître, et c’est même quelquefois un point que l’on évite diplomatiquement, pour ne pas froisser le maniaque d’une discipline. Et puis, pour certains, ça ne se discute pas, c’est de l’ordre du sacré.
Et pourtant : comme notre but est la maîtrise de notre travail (maîtrise que nous n’aurons vraiment que quand ce seront les enseignants et les usagers de l’école qui définiront les contenus, et non les dominants et leurs sous-fifres, comme aujourd’hui), il faut bien se poser la question, et c’est la fonction de ce numéro. Les questions, plutôt : quoi et pourquoi ? La seconde question permet de répondre à la première. Pourquoi apprendre ?
Pour le plaisir, bien sûr – enfin on aimerait bien. Parce que savoir donne de l’assurance, de la confiance en soi, et pour reprendre un néologisme anglais à la mode et pas si sot, de « l’empowerment ». Goûter le monde (lire une carte en forêt, apprécier d’autres musiques que celles de sa tribu, dessiner un paysage, extérieur ou intérieur, écrire un poème, parler d’autres langues), le comprendre (le monde qui me constitue et qui m’entoure, les sociétés humaines, le vivant, mon corps, les outils et les machines) ou du moins essayer, voilà d’autres raisons, puissantes et durables.
Rien de tout cela n’est simple : apprendre avec les autres n’est pas facile – mais quelle tristesse, le préceptorat, quand on a vécu l’émergence d’un raisonnement où on se passe la balle comme au volley ; apprendre d’un autre peut être ressenti comme une soumission, la manière de « passer » le savoir est souvent une condition de l’apprentissage. Certains savoirs sont marqués idéologiquement – l’éducation civique, cette caricature, les maths, ce choix élitiste fait il y a 25 siècles, mais le marquage (dans le deuxième exemple en tout cas) n’est pas une identité. Nous n’avancerons pas « n’autre » programme face à ceux de l’école officielle, que nous pratiquons bon an mal an. D’autant que le formatage n’est pas notre tasse de thé : il nous paraît plus utile d’interroger les savoirs scolaires actuels, dans leur diversité (leur incohérence ?) actuelle pour fonder l’apprentissage sur nos valeurs : priorité au vivant, à l’humain, à l’égalité.

SOMMAIRE

DOSSIER
04 / Entrée en matière
06 / Actualité
13 / Comment tu dis ?
17 / Pourquoi apprendre les sciences ?
22 / Oh ! Les maths
26 / Sujet de français
31 / Philosopher : apprendre
à penser ?
35 / École-ogie

39 / N’AUTRE HISTOIRE :
Espagne 36, l’école fait sa révolution
43 / Notes de lecture
46 / Appel à contribution
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