Secrétariat international de la CNT

Chiapas : six morts pour l’expulsion d’un ejido

Publié le mardi 7 octobre 2008

Ils ont été agressés par des policiers fédéraux et de l'État, selon un
représentant de l'ejido. On rapporte également dix blessés et une
trentaine de détenus.

Des policiers fédéraux et de l'État ont
assassiné par balles six paysans de cet ejido (terrain communal) rattaché
à la municipalité de La Trinitaria, contrôlant depuis presque un mois les
ruines archéologiques de Chincultik, situées à trois kilomètres de ce
lieu.

José Velasquez, un des représentants de l'ejido, a déclaré à la presse
qu'au cours des faits qui se sont déroulés dans cet ejido dans la nuit du
vendredi [3 octobre], il y a eu plus de dix blessés qui se rétablissent
dans un hôpital de la ville de Comitan et une trentaine de détenus.

On peut observer dans les rues et dans certaines maisons des traces de
sang, des douilles usagées de gros calibres éparpillées et des impacts de
balles.

"On dirait que les policiers étaient drogués car ils ont frappé sans
discrimination enfants, femmes et personnes âgées, et ça ce n'est pas
juste", a ajouté Velasquez.

Lorsque les quatre premiers cadavres sont arrivés ce samedi matin, les
familles des morts ont exigé que justice soit faite "sinon on la fera par
nos propres mains".

Il a informé que les noms des paysans morts sont Ricardo Ramírez
Hernández, Ignacio Hernández López, Rigoberto López Vázquez, Alfredo
Hernández Ramírez, Miguel Antonio Martínez y Agustín Alfaro Calvo.

Velasquez a dit que les habitants, avant "l'agression", avaient détenu et
désarmé 77 policiers qui étaient entrés dans la communauté pour soi-disant
arrêter les autorités locales ; sept mille personnes vivent dans cette
communauté.

"Ils sont venus nous attaquer sans motif puisqu'ils étaient en pourparlers
pour essayer de résoudre le problème des ruines" qui se trouvent à neuf
kilomètres des lagunes de Montebello, a-t-il ajouté.

Il a signalé que les habitants de Miguel Hidalgo s'étaient approprié les
ruines car le gouvernement "les laissaient complètement à l'abandon et
parce qu'il est juste que ce soit à nous que reviennent les ressources de
leur exploitation".

Samedi, on pouvait observer au moins huit voitures de police endommagées
par les paysans qui, dans leur colère à la mort de leurs compagnons, se
sont jetés sur les agents qui firent feu de leurs armes et qui furent
ensuite sauvés par d'autres officiers la nuit du vendredi.


Par Elio Henriquez, correspondant, le 4 octobre 2008.

Publié le 4 octobre 2008 par "La Jornada" (édition électronique).

Traduction Madelon pour NarcoNews.
Relecture et correction CSPCL.

http://www.narconews.com/Issue54/article_fr3205.html


Pour en savoir plus sur le Comité de Solidarité avec les Peuples du Chiapas en lutte :

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