La Confédération nationale du travail (CNT) dénonce le piège d’une « commission du dialogue » proposée par J-M Ayrault pour « lever les divergences d’interprétation » autour du projet d’aéroport de Notre- Dame-des-Landes. Cette annonce, qui réaffirme la volonté du gouvernement d’aller au bout de ce projet envers et contre tous, n’est qu’une manœuvre pour temporiser, endormir et diviser le mouvement d’opposition à l’aéroport. Il est indispensable de ne pas céder à ces sirènes et de continuer l’occupation populaire de la zone afin de mettre définitivement en échec la construction de cet aéroport. Seul objectif : l’abrogation pure et simple de la déclaration d’utilité publique.
Ces dernières semaines et la manifestation historique du samedi 17 novembre sur la zone concernée par le projet (qui a rassemblé 40 000 personnes) démontrent le caractère populaire de l’opposition à cet aéroport. La mobilisation croissante, large et déterminée met en évidence l’isolement de la classe politique et économique qui le soutient, au mépris de la démocratie telle que nous la concevons. Un mépris qui se concrétise par la violence opposée aux activités de réoccupation et de construction portée par la population : face à des occupations pacifiques qui ont le mérite de faire vivre la région concernée, les forces de police font usage de grenades assourdissantes et de flash-balls, armes qui peuvent mutiler et qui sont potentiellement létales. Par ailleurs, nous jugeons particulièrement graves les appels à la haine et à la xénophobie proférés par M. Valls contre les militants étrangers qui ont choisi de s’investir activement dans cette lutte qui nous concerne tous.
Pour la CNT, l’abandon du projet est non négociable. Les mesures prétendument « écologiques » supposées le compenser sont purement symboliques. Les promoteurs de cet aéroport invoquent des prévisions d’augmentation du trafic aérien, alors que la situation climatique exigerait une politique active pour réduire ce trafic. Il s’agit aussi d’une problématique sociale : détournement du droit du travail au sein des compagnies aériennes low cost, précarité dans les entreprises du BTP, nouveaux clivages sociaux prévisibles au sein de la métropole Nantes-Saint-Nazaire dont cet aéroport est un axe structurant, etc. D’un point de vue économique, nous ne pouvons souscrire à l’illusion de la croissance perpétuelle qui est un non-sens. En effet, ce nouvel aéroport viserait à favoriser la mobilité de quelques cadres supérieurs, à attirer dans la région nantaise de nouvelles entreprises. À l’inverse, la CNT vise un modèle de société où les richesses et le temps de travail seraient réduits et distribués équitablement entre tous.
26 novembre 2012
Le Secrétariat Relations Médias de la CNT