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Édito :
Votez CNT !
Dans les boîtes de plus de 10 salariés
on a le droit d’avoir des Délégués
du Personnel ; dans celles de plus de
50 salariés il y a d’abord les Délégués Syndicaux
et les Représentant de Section Syndicale
mandatés par le syndicat, puis les
instances élues comme les Comités d’Entreprises
ou encore les Comités d’hygiène, de
sécurité et des conditions de travail... Mais
dans les entreprises de moins de 11 salariés,
il n’existait rien ! Ce qu’on appelle les Très
Petites Entreprises (moins de 11 salariés)
emploient tout de même 4,6 millions de salariés
! Et aucune représentation n’est prévue.
Est-ce un hasard si c’est dans ces boîtes
qu’on trouve la proportion la plus élevée de
smicards, de temps-partiels imposés ou encore
de CDD ? Bien sûr que non, les patrons
ont compris depuis longtemps qu’il fallait
casser les grandes concentrations ouvrières
et privilégier la multiplication de petites entreprises
pour empêcher les solidarités entre
travailleurs de se développer mais aussi
pour ponctionner toujours plus de marges
sur ces petites et très petites boîtes. L’atomisation
des travailleurs mais aussi la relation
salarié/patron rendent les revendications salariales
plus complexes. Et pourtant la demande
est forte en terme de salaire, 69 %
des salariés* des TPE jugent leur salaire inférieur
à ce qu’ils devraient toucher. Tout
reste à faire et à inventer en matière syndicale
pour que ces salariés des TPE s’organisent
et revendiquent.
La nouveauté que l’on doit à la loi de 2008
portant rénovation de la démocratie sociale
et réforme du temps de travail est la mise en
place d’une mesure de l’audience des syndicats
dans les TPE. Cela s’intègre à une mesure
plus large de l’audience des syndicats
dans toutes les entreprises en fonction des
résultats au diverses élections (DP, CE,
Chambres d’Agriculture et donc TPE). Cela
permettra d’établir la représentativité de
chaque syndicat. Les syndicats dits représentatifs pourront ainsi négocier les conventions
collectives nationales, participer à la
gestion de plusieurs organismes comme
l’Assurance Maladie, ou encore participer
aux grandes négociations sociales nationales.
Pour les TPE, il est dommage que ça
n’aille pas plus loin c’est à dire que ça ne se
rapproche pas de ce qui existe dans les plus
grosses boîtes. En effet, si les élections dans
les autres boîtes servent à élire des mandatés
chargés de représenter les salariés, dans les
TPE les élections ne se feront que sur des sigles
de syndicats pour donner une audience
nationale.
La CNT a décidé de se présenter à ces élections,
sans illusions bien sûr, tant nous restons
critiques et méfiants par rapport à cette
pseudo-démocratie sociale. Notre vision du
syndicalisme est tout autre puisque basée
sur la lutte des classes. Ainsi nous refusons
la cogestion des organismes comme l’Assurance
Maladie et lui opposons son autogestion
par les travailleurs. Ainsi nous pensons
que les conventions collectives doivent
avancer par la lutte principalement et non
dans d’interminables discussions à froid
avec un patronat arrogant, sans créer les
conditions d’un rapport de force favorable
aux salariés. Au-delà de l’avertissement que
représente le vote CNT aux politiques, aux
patrons et aux syndicats qui leurs servent la
soupe, notre syndicalisme ne peut se satisfaire
d’un seul résultat dans les urnes, même
si c’est un succès. Il importe que toutes et
tous se syndiquent, afin de se savoir épaulés
par un groupe de camarades solidaires. Ce
n’est qu’en mutualisant nos efforts dans les
luttes que nous construirons les moyens de
notre émancipation.