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La Bourse des travailleurs
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Édito :
Santé !
Dans sa décision du 15 décembre
2011, le conseil constitutionnel a
validé l’essentiel du PLFSS (projet de loi du
financement de la sécurité sociale).
Pourtant
ce PLFSS est une attaque grave des principes
fondamentaux de la sécurité sociale. Le principe
de garantie de revenu face à la possibilité
d’être malade est remis en cause ainsi que
celui d’accès aux soins pour tous et toutes.
L’épisode des jours de carence fut insultant et
entraînait forcément une perte de soins garantis
et une augmentation du renoncement aux
soins. 4 jours de carence pour le privé, presque
une semaine ! Autrement dit l’interdiction
d’être malade sauf si on en a les moyens ! Et
1 jour pour les fonctionnaires sous couvert
d’égalité de traitement. Pour nous l’égalité de
traitement serait de supprimer les jours de carence
tout court. S’aligner sur le mieux ! Car
de l’argent il y en a. Toute cette présentation
du PLFSS s’est accompagnée dans les médias
de grand discours pour sauver la sécu. Ainsi
il faudrait la débarrasser des fraudeurs (sous entendus
les travailleurs et chômeurs qui en
abusent), il faudrait faire sentir aux travailleurs
le coût de leur absence au travail !
Mais alors
que les médias focalisent sur cette chasse aux
pauvres, les vrais responsables du trou de la
sécu continuent de se frotter les mains. La
fraude à la sécu est composée en grande partie
du travail non déclaré, travail non déclaré par
les patrons, fraude patronale. Selon l’insee ce
travail représente 4,4 % du PIB soit 55 milliards
d’euros. Le manque à gagner pour la
sécu est de 9 à 15 milliards d’euros selon les
estimations. Rappelons que le trou de la sécu
est de 18, 6 milliards d’euros. Par ailleurs on
sait que l’exonération des cotisations sociales
c’est 30 milliards d’euros par an ! Et que leur
efficacité est remise en cause par la cour des
comptes. Bref comme pour tous les choix économiques
actuels soi-disant imposés par la
crise, nous ne sommes pas dans un problème
de dépense mais bien dans celui des recettes
qu’on supprime petit à petit. C’est un choix de
société qu’il faut faire !
Dans le PLFSS et tout
aussi scandaleux, il y a la baisse des indemnités
journalières pour les salariés touchant plus
de 2500 euros brut (soit 1,8 fois le smic). Cela
ne fait que 2 000 euros net et aujourd’hui cela
ne représente pas une grande richesse. C’est
toujours mieux que le smic bien sûr mais de
là à abaisser les garanties de soins cela est
aberrant.
La succession des attaques contre la sécu avec
la suppression de remboursement sur de plus
en plus de médicaments, la hausse des prix, la
baisse de la prise en charge ajoutées à la
hausse des prix des complémentaires santé
font qu’on assiste à une vague de gens renonçant
à se faire soigner. Bien entendu ce sont
les ménages dont les revenus sont les plus faibles
qui déclarent à la fois un plus mauvais
état de santé, les taux de couverture complémentaire
santé les plus bas et le plus de renoncement
aux soins. 8 % de la population ne
peut se payer de couverture complémentaire
santé. Par ailleurs selon un sondage IPSOS
pour le secours populaire français, près de
quatre français sur dix (39%) ont renoncé à un
soin ou l’ont retardé en raison de son coût. Le
plus souvent pour des prothèses dentaires,
l’achat de lunettes ou la consultation chez un
spécialiste.
La santé en 2012 sera pour les riches.
Il ne nous reste plus que la rue pour nous refaire
une santé. En 2012, tous en
lutte, tous dans la rue !