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Édito :
Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droit. Égaux, mon œil !
Si l’on se réfère à une de nos principales activités, le travail, l’égalité est un mirage. Il n’y a pas égalité de traitement entre tous les travailleurs, tous les travailleurs ne sont pas égaux devant l’emploi et le salaire. A commencer bien sûr par la moitié de la population : les femmes. Mais au-delà, et comme d’habitude dans ce système capitaliste ayant pour seule règle la loi de la jungle, ce sont toutes les personnes à statut fragile, « les faibles », qui sont victimes de ces inégalités. Donc aux femmes il faut rajouter les immigrés et les jeunes. Et puis il y a ceux qui osent défier cet ordre des choses, ceux qui se battent contre les inégalités : les syndicalistes.
Les femmes gagnent 27 % de moins que les hommes. Autrement dit les hommes gagnent 27 % de plus que les femmes ! Cela s’explique par le fait qu’elles subissent beaucoup plus le temps partiel (8 % des femmes pour 2,8 % des hommes) et qu’elles occupent plus d’emplois moins bien payés et moins de postes à responsabilité. Si l’on pondère ces 27 % avec ces facteurs on arrive à dire que les femmes gagnent 10 % de moins que les hommes à situation égale. On est là dans la discrimination sexiste pure ! (chiffres, Insee 2006).
Les immigrés sont au premier rang des chômeurs, les étrangers sont à 17,8 % au chômage (23,5 % pour les non-européens) pendant que 8,6 % des français le sont. Concernant les revenus, les ménages non-immigrés ont des revenus 46,6 % supérieurs à ceux des ménages immigrés. Après redistribution, cet écart se réduit mais reste au taux élevé de 24,8 %. Cet écart s’explique en partie par le type d’emplois occupés et le niveau de qualification. On remarque par exemple que quand 23 % des français de naissance sont des ouvriers, ils sont 47 % chez les portugais, 52 % chez les marocains ou encore 66 % chez les turcs. De même quand 15 % des français de naissance sont des cadres, ils sont 4 % chez les portugais, 6 % chez les marocains et 2 % chez les turcs. On a affaire là à des blocages de la société basés sur de la discrimination raciste. (chiffres, Insee 2001, 2007 et 2009).
Les jeunes sont les plus touchés par la précarité de l’emploi. 34 % des 15-29 ans occupent un emploi précaire contre 9 % des 30-49 ans. Au-delà du phénomène dû à l’entrée dans le monde du travail, la situation vécue par la jeunesse d’aujourd’hui s’est dégradée. C’est aussi une façon de dégrader l’emploi et les salaires en général en s’attaquant à des populations qui sont rarement en position de force pour se défendre comme pour les catégories citées plus haut. (chiffres, Insee 2007).
Les syndicalistes ne sont pas en reste quant à la discrimination et donc à l’inégalité de traitement. C’est là une forme de répression contre ceux qui osent tenir tête aux patrons et se battre contre les inégalités. Ainsi, les délégués syndicaux sont payés 10 % de moins que leurs collègues à situation équivalente. Cet écart monte même à 20 % pour les délégués CGT (chiffres, Ecole d’économie de Paris 2004)
Il y a donc du pain sur la planche si nous voulons vivre entre égaux. Pour cela il faut attaquer le mal à la racine et donc supprimer la personne qui crée ces inégalités. Il faut s’attaquer à la plus grande des inégalités au travail : celle qui oppose le détenteur des moyens de production à leurs utilisateurs. C’est à dire l’inégalité entre patron et travailleurs. Passons nous des patrons et instaurons l’Égalité.