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Édito :
Démocratie politique ET économique
Décidément cette année 2011 n’a
pas fini de nous surprendre. Elle
avait commencé avec ce qu’on appelle
maintenant les « révolutions arabes » et elle
se poursuit avec un mouvement de protestation
qui fait vibrer les places de plusieurs
villes à travers l’Europe.
Ces mouvements de révolte dans les pays
arabes, loin d’être finis, ont ouvert une nouvelle
page d’histoire. D’abord dans l’histoire
de ces pays avec la légitime exigence de libertés
et de droits économiques, sociaux et
politiques. Mais aussi dans l’histoire internationale
en apportant le plus fabuleux démenti
à toutes les théories du choc des
civilisations, à toutes les théories racistes
anti-arabes fleurissant à travers tout l’occident.
Et c’est enfin de par leur forme, leur
radicalité et leur développement un appel au
soulèvement général de tous les opprimés
de la planète !
C’est donc au tour de l’Europe de s’enflammer
? Peut-être pas dans les mêmes proportions
que dans les pays arabes tant nos
réalités ne sont pas les mêmes. Mais on assiste
tout de même à un mouvement de révolte
d’une population qui en a marre d’être
opprimée, rejetée, marginalisée, appauvrie.
Et ce mouvement se développe de pays en
pays à des degrés d’intensité différents. Ce
qu’il y a de profond et de commun à tous ces
opprimés en lutte c’est cette volonté de dire
: STOP ! Ya Basta disaient nos camarades
zapatistes il y a 20 ans ! La volonté de dire
Non, de ne plus baisser la tête, de ne plus
accepter ce quotidien invivable, l’idée qu’ensemble
on sera toujours plus fort et que tout
est à réinventer.
Du côté de l’expression et de la pratique, cela semble être en Espagne que ce mouvement
s’est le plus épanoui. Les « indignados
» ont saisi l’opportunité d’élections pour
marquer leur refus de la société dans laquelle
nous vivons, société qui n’offre que
le chômage et la précarité à la population et
des palaces, des yachts et des îles privées à
une élite financière. Face à cette société capitaliste,
les politiciens de droite comme de
gauche ne font rien, pire ils en profitent et
la soutiennent. Le jeu électoral n’a donc plus
prise sur la réalité des travailleurs (y compris
en formation, sans travail ou à la retraite)
et l’abstention peut se tailler la part
belle ou encore les partis d’extrême droite
jouant sur la politique du bouc émissaire.
Les indignados ont donc choisi ce temps
électoral pour dire stop, on arrête tout et on
repense tout tous ensemble : la démocratie
ici et maintenant ! Ce qui semble avoir surpris
nombre d’observateurs, c’est leur sens
de l’organisation, leur sérieux, leur capacités
d’auto-organisation et de démocratie. Ces
camarades ont remis en avant des pratiques
défendues par le mouvement libertaire depuis
des lustres, des pratiques utilisées par
le syndicalisme révolutionnaire dans toute
son histoire : la démocratie directe, la pratique
du consensus, l’autogestion, le rejet
des politiciens, le rejet du capitalisme. Ces
authentiques démocrates souhaitent
construire un autre futur en se confrontant
les uns aux autres, en expérimentant au quotidien,
sans proposer de modèle de société
clé en main. Nous, Cénétistes, ne pouvons
que les soutenir et les rejoindre tant ces pratiques
et idées sont nôtres depuis
toujours et pour toujours.