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Diviser
pour mieux régner
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Edito :
De tout temps, nos dirigeants politiques
et économiques ont toujours
cherché à nous diviser, bien conscients de leur
faiblesse numérique au regard de la masse que
nous avons toujours représentée en tant qu’exploités.
Pour se maintenir au pouvoir et ne pas
subir de contestations, nos patrons doivent travailler
à nous rallier à leur vision économique
des choses et nous diviser au maximum. Toute
atomisation est bonne à prendre. L’idéal capitaliste
dans lequel nous sommes en ce moment
est bien celui du règne de l’individualisme.
Chaque individu est libre et maître de ses
choix, la relation se passe d’individu à individu
: patron/salarié, créditeur/débiteur, homme politique/
électeur... Mais l’équation
est faussée puisque la
relation est inégale et injuste
entre un salarié et son patron
par exemple : le salarié est
subordonné à son patron.
Cette relation de personne à personne est une
vaste fumisterie tant certaines personnes ont un
pouvoir surdimensionné.
Aujourd’hui, tandis que nous arrivons à l’apogée
de cette société individualiste, de nombreuses
divisions ont été mises en place et la
précarité galopante n’arrange rien. Tout est fait
pour que nous tournions nos ressentiments
contre d’autres exploités au lieu de nous en
prendre aux réels responsables : les patrons !
Ainsi l’idéologie ambiante oppose les travailleurs
aux chômeurs, les hommes aux femmes,
les vieux aux jeunes, les embauchés aux intérimaires,
les travailleurs du privé aux fonctionnaires,
les travailleurs des petites boîtes à ceux
des grosses boîtes, les précaires aux CDI, les
blancs aux « étrangers », les arabes aux noirs,
les noirs aux roms, les chrétiens aux musulmans,
les musulmans aux juifs, les cadres aux
smicards, les bien portant à ceux en arrêt maladie...
et la liste pourrait continuer pendant des
pages. Le pouvoir joue sur de profonds ressorts
comme la peur de l’autre, de l’inconnu, de
l’étranger mais aussi le besoin incessant de se
sentir valorisé qui se traduit dans notre société
par le besoin de se sentir supérieur, mieux, plus
intelligent, plus beau, meilleur au travail...
De notre côté, nous avons toujours oeuvré à
réunir tous les travailleurs sans aucune distinctions,
convaincus que notre force vient de notre
nombre et de notre omniprésence. C’est bien
parce que nous sommes partout, à tous les niveaux
de la production de biens et services que
nous aurons un pouvoir colossal lorsque nous
serons tous unis : celui de tout bloquer et donc
de décider de notre avenir. Mais pour cela il
faut l’unité de tous les exploités (travailleurs,
chômeurs, retraités, étudiants). Avant de pouvoir
renverser cette société nous avons un sacré
travail à accomplir pour nous rassembler et apprendre
à fonctionner ensemble dans les syndicats.
Car le syndicat est le meilleur outil de
rassemblement des exploités tant il se borne à
ne prendre en compte que la qualité
d’exploité !