Union des Syndicats CNT de la Loire

(Interpro, Travail de la Terre et de l'Environnement, Santé-Social, Éducation, Communication Culture et Spectacles)


Rassemblement contre les violences sexistes et sexuelles
[Posté le 10/05/2023]

Attention : il est question de viol et de suicide dans cet article, assurez-vous d’être dans de bonnes conditions pour le lire.

APPEL A UN RASSEMBLEMENT POUR DÉNONCER LES VIOLENCES SEXISTES ET SEXUELLES LE VENDREDI 12 MAI A 19H PLACE DU PEUPLE

Notre camarade Roz s’est suicidée dans la nuit du 27 au 28 mars.

Deux nuits avant, elle s’était fait violer après une soirée au Clapier.

Tout de suite après, elle a raconté à deux personnes différentes que l’agresseur était Simon, membre de 1001 bass et coordinateur d’évènements au Clapier.
Nous avons su que Simon était auteur d’autres actes de violences sexuelles.
Au Clapier, c’est pas la première fois que des personnes se font violer ou agresser sexuellement.

Suite à cela, le propriétaire du Clapier, 1001 bass et les artistes qui étaient invités à la soirée du 8 avril au Clapier ont été informés.
Celle-ci a été annulée.
Plusieurs personnes ont diffusé des flyers dans différents endroits de la ville pour informer de la situation.
En réaction, plusieurs communiqués de la part du lieu et de l’orga (de 1001 Basses et du Clapier) ont été publiés sur les réseaux sociaux.
Certains qui affirmaient leur solidarité avec la victime ; et certains qui se désolidarisaient de Simon.
Simon, dans une autre communiqué, conteste l’intégralité des accusations.
Il porte aussi plainte pour diffamation.
Dans presque tous les communiqués il y a un appel au calme, à la présomption d’innocence et à attendre que la justice fasse son travail.

On veut bien clarifier que la violence vient des violeurs et agresseurs et non pas des victimes ou des gens qui réagissent.

L’ensemble de cette situation nous donne envie de réagir et de réaffirmer certains positionnements féministes :
 les viols et agressions sexuelles sont massifs, et notamment dans les lieux festifs.
 quand une victime parle, elle est peu souvent crue.
 si la victime est une personne trans et d’autant plus une meuf trans, elle est encore mois crue, souvent on la prend pour « folle », ou encore pour un « monstre ».
 les agresseurs bénéficient quasiment systématiquement de la « présomption d’innocence », en revanche les victimes sont sujettes autant systématiquement à la « présomption de mensonge », arrêtons cela !
 pour croire les victimes, il est souvent demandé d’attendre le verdict de la justice ; nous rappelons que la justice est patriarcale, raciste et classiste !
 C’est pas facile de porter plainte, ça peut être très dur et traumatisant. Et en plus ça reste le seul moyen d’agir qu’on nous propose pour obtenir une soi-disant réparation.
 la justice offre parfois une « réparation » par la punition et la prison, nous pensons que d’autres réponses sont nécessaires et que la prison ne réglera pas les violences systémiques ni la culture du viol !

En 2022, selon une enquête d’Infostat, 100 000 viols ou tentatives de viol ont été recensées, dont 10 % de plaintes déposées, et 1% aboutissent à une sanction pénale. [1]

La vraie justice serait que ça n’arrive plus du tout !

Nous voulons rappeler aussi :
 on est souvent confronté.es à la solidarité masculine qui minimise, cache les faits, et décrédibilise les victimes. Une pression très forte est mise sur les victimes pour qu’elles se taisent.
 la solidarité masculine fait que certaines personnes en profitent pour désigner des « monstres » et se déresponsabiliser de leur complicité ou de leurs propres actes, content.es d’avoir trouvé un bouc émissaire ou l’arbre qui cache la forêt.

Oui on en a marre, nous sommes en colère, toutes ces réactions sont tellement banales et ne nous surprennent plus. C’est déjà entendu et réentendu depuis des générations et des générations. On a envie de réactions qui font que ça change pour de vrai. Que les gens prennent leurs responsabilités !

Ce que nous voulons :
 entendre et croire les victimes de violences sexuelles et les soutenir quand elles sont attaquées !
 c’est que vous compreniez que cette situation n’est pas un cas isolé mais l’expression du monde patriarcal, de la culture du viol, du sexisme et de la transmisogynie que nous subissons beaucoup trop souvent dans nos quotidiens !
 une situation de viol fait écho à d’autres. C’est le moment d’être attentif.ves, d’aider à ce que les personnes puissent parler, être à l‘écoute, et de soutenir leur parole !
 c’est le moment de ne plus être dans des solidarités cismasculines, d’attaquer structurellement ces mécanismes, et d’arrêter de laisser de la place aux agresseurs et au système qui les maintiennent !
 dans ce cas là, arrêter de travailler avec Simon et les personnes accusées de viol en général, le temps que des réparations effectives soient faites. Déjà, ça commence par une reconnaissance des faits !
 réfléchir et agir sur le fait que les viols ont pu exister pendant tant d’années, sans que personne n’agisse contre !
 c’est pas seulement les violeurs qui ont un travail à faire mais aussi toutes les personnes autour qui font que cette situation puisse exister !
 que dans les lieux festifs vous mettiez réellement en place des actions de prévention des violences sexistes et sexuelles en vous appuyant par exemple sur les associations féministes existantes !

Merci à tout.es les personnes qui ont la force de parler et de dénoncer les violeurs,
c’est grâce à cette parole que d’autres arrivent à parler et/ou se sentir moins seul.es !
Cette solidarité que nous construisons nous rend + fort.es !

Des potes punx, transpédégouines et féministes de Roz, LaGrandeBulleTendre et CNT Femmes Libres, Le Comité Antifa, le groupe d’auto-défense féministe, l’association Après la révolution, le Planning Familial Groupe Local Ambert, le Collective féministe « On est nombreuses » Ambert, Sud éducation Loire, le syndicat ASSO Solidaires de la Loire, radio dio,


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