Chaque jour les montants de nouvelles primes sur les dividendes sont annoncés, confirmant l’ampleur dérisoire de cette réforme avec laquelle Sarkozy espérait se racheter une caution sociale.
C’est avec un bel enrobage social et moult effets d’annonce que le
gouvernement avait annoncé la création de cette prime au printemps
dernier, nous promettant quasiment que c’en était fini des abus de la
finance et de l’actionnariat à tout crin et qu’il s’attaquait pour de bon
à la répartition des richesses.
Les syndicats avaient protesté contre cette véritable « poudre aux yeux »,
mais une nouvelle fois, nos ministres, sûrs de leur fait, et satisfaits de
la couverture médiatique ne s’étaient pas aventurer plus loin qu’une
mesure tout juste inefficace.
A l’heure où les comptes se font, et alors que seulement un tiers des
entreprises concernées ont engagé des négociations, on voit bien que cette
mesure n’est qu’une mascarade. Elle rapportera en moyenne à peine 200
euros à 4 millions d’employés, soit 800 millions d’euros redistribués. On
se rappelle qu’au printemps dernier, le simple CAC 40 annonçait 83
milliards d’euros de bénéfice pour 2010, la redistribution réalisée est
donc de moins d’un pour cent des bénéfices du CAC 40 alors que cette prime
est censée toucher toutes les entreprises de plus de 50 salariés ! Pire,
nombres de ces primes stagnent autour de montants ridicules : 3,50 euros
chez Sécuritas, 24 euros chez Ipsos, le cabinet de sondage dirigé par
Laurence Parisot, patronne du Medef.
Au-delà de l’agitation médiatique, on voit une nouvelle fois qu’il n’y a rien à attendre du gouvernement. Il continue à favoriser la multiplication de primes qui, exonérées d’impôts sociaux, continuent un peu plus à creuser les déficits de la Sécu et des retraites.
Il est important de rappeler qu’à l’opposé de la multiplication de ces primes, il est nécessaire de revendiquer une augmentation du salaire socialisé, dont une part est allouée aux systèmes de solidarité. Et seules les augmentations obtenues par une lutte syndicale d’ampleur pourront avoir un goût de justice sociale, tout en gardant à l’esprit qu’il n’y aura pas de véritable répartition des richesses tant que celle-ci ne sera pas décidée par les travailleurs eux-mêmes.
D’ailleurs, la question des rémunérations ne se pose pas dans les
coopératives de production où ce sont les travailleurs qui décident, entre
eux, de la part dédiée à l’entreprise et de la part qu’ils se réservent à
eux-mêmes.
Il est aussi à noter que cette forme de société reste celle qui résiste le
mieux à la crise, comme le rappelle, pour 2011, le dernier rapport de la
CICOPA (Confédération Internationale des Coopératives).
Une fois de plus le capitalisme et la protection que lui donnent nos gouvernements successifs, nous montre bien qu’il est urgent de se mettre à travailler tous, moins et autrement.
Le Secrétariat Relations Médias de la CNT