La droite aime à taper sur les pauvres irrespectueux qui détournent les
prestations sociales patiemment amassées par les honnêtes travailleurs.
Et Sarkozy et ses acolytes ne manquent jamais une occasion de s’en prendre
régulièrement aux « méchants pauvres profiteurs » dont toute une partie
vivrait grassement de la fraude sociale. Cette chasse aux pauvres a encore
trouvé écho avec les déclarations de Laurent Wauquiez qui promettait d’enfin mettre au boulot ces profiteurs de RSAstes en faisant travailler
gratuitement des personnes en recherche d’emploi.
Cette innovation de la droite aurait permis d’instaurer une obligation de
travail qui ne soit pas lié à un salaire horaire, ni à aucun contrat de
travail. A défaut d’invention, c’était un vrai recyclage du STO ou même de
son ancêtre, l’esclavage…
Si la fraude aux prestations sociales existe et représente, d’après
différents rapports, un peu moins de 500 millions d’euros annuels, un
groupe de travail de députés vient de nous apprendre qu’il en existe une
toute aussi illégale qui représente 40 fois plus : la fraude organisée par
le patronat. Véritable fuite des fonds sociaux, on apprend avec
stupéfaction que plus de 20 milliards d’euros disparaissent chaque année
illégalement des cotisations sociales, siphonnés par des entreprises
pratiquant le travail au noir.
Un chiffre qu’on ose à peine mettre en relation avec les 80 milliards de
bénéfices nets du CAC 40 en 2010 et qu’il serait malvenu de mettre en lien
avec les exonérations salariales déjà en place (plus de 26 milliards en
2009), ou avec le trou de la Sécu (22 milliards en 2009).
Face à cette situation, le gouvernement organise-t-il la traque aux plus gros tricheurs ? Non, et pourtant la politique gouvernementale va toujours en intensifiant la chasse aux pauvres. Dans ce contexte, le non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux, notamment pour les inspecteurs du travail prive l’administration de la possibilité de faire payer les vrais voyous. Des suppressions de postes qui ont trouvé début mai un tragique retentissement à travers le suicide d’un inspecteur du travail dans les locaux mêmes du ministère.
Devant ces tentatives populistes de diviser les travailleurs entre chômeurs-voleurs et honnêtes détenteurs d’un emploi, la CNT rappelle que seule une véritable répartition égalitaire des richesses permettra de sortir de la crise créée par les détenteurs de la finance.