CHILI : la police meurtrière et l’impunité

En février 2021, l’État chilien aura assassiné à main armée 4 personnes. Ces meurtres n’ont pas été commis pour des raisons politiques, mais bien pour démontrer à quel point les forces de police sont hors de contrôle. Les privilèges et l’impunité devant la loi encouragent une brutalité policière croissante, l’institution étant dotée de pouvoirs qui augmentent à chaque nouvelle réforme.

Le 5 février, à Panguipulli, au Chili, vers midi, Francisco Martínez Rojas a été abattu par un policier, la scène étant filmée par des passant·e·s. C’était un simple contrôle d’identité. Le policier la criblé de 5 tirs en plein jour, en plein centre ville.

Le 8 février, à Santiago, la police a prétendu que Camilo Miyaki s’était « suicidé » à l’intérieur de la seule cellule sans caméras de surveillance. Camilo a été détenu pour ne pas avoir son attestation de déplacement Covid. Pendant la nuit, sa petite amie a pu le voir et son visage était déformé par les coups de la police. Si l’enquête n’est pas encore terminée, ce fait recoupe les rapports antérieurs sur ce même poste de police, où les policiers ont déjà menacé un autre détenu d’éteindre les caméras pour l’assassiner à l’intérieur de la cellule.

Le 9 février, deux policiers ont été vus abandonnant devant un établissement de santé le corps de Jaime Veizaga, un citoyen bolivien brutalement battu. L’homme a été retrouvé par un agent de santé qui a vu comment les policiers l’ont laissé par terre et l’ont cogné une dernière fois avec des bouteilles d’eau. Jaime est décédé quelques minutes plus tard.

Le 17 février, également à Panguipulli, Emilia Milen Herrera, membre de la communauté mapuche de Lof Llazkawe et militante des droits des trans, a été assassinée. Pas par les forces de police, mais par des gardes privés d’un condominium voisin de la communauté. Les résident·e·s de la copropriété avaient appelé la police pour évacuer des vacancier·ère·s qui campaient sur la plage, la police a convenu avec elleux qu’illes pouvaient rester sur place, mais ce sont les gardes privés qui les ont expulsé·e·s avec des menaces. Les vacancier·ère·s ont demandé le soutien des membres de la communauté qui sont allés affronter les gardes, lorsqu’une balle a tué Emilia.

Photo : EFE/Alberto Valdes

Le pouvoir politique est en crise dans le monde entier,en témoigne la violence policière croissante dont il a besoin pour continuer d’exister. Les chiens sont de plus en plus autorisés à agir de manière incontrôlable, que ce soit pour réprimer une manifestation ou pour traiter avec quelqu’un qui s’inscrit dans le « bien commun » de la société.

La police et les gardes privés ne sont pas des travailleur·euse·s, ils ont choisi de gagner leur vie en défendant l’ordre actuel, certains affirment être qu’ils ont accepté ce travail par nécessité économique, mais avoir besoin d’un chèque en fin de mois n’est pas une excuse pour attaquer les manifestant·e·s, expulser des familles ou assassiner des gens. Ceux qui vendent leur conscience sont des ennemis potentiels de n’importe qui, si quelqu’un les paie assez pour ça. Il ne s’agit pas de quelques pommes pourries, puisque ces actions font partie de la nature de l’institution à laquelle elles appartiennent.

Vous souvenez-vous de l’histoire de l’homme qui, tourmenté par les puces, réussit à en attraper une entre ses doigts ? Il l’examine longuement avant de le remettre sur son cou, là où il l’a prise. Ses ami·e·s, interloqué·e·s, lui demandent pourquoi il fait ça. « Ce n’était pas celle qui me mordait », explique-t-il.

Dans les rues de Minneapolis ou du Chili, des quartiers populaires en France ou ailleurs, la police tue de sang froid. Osons revendiquer l’abolition de la police, ce bras armé des régimes ultra libéraux aveuglés par leurs penchants autoritaires.

Liens :

Autres liens : https://www.strategic-culture.org/news/2021/02/20/the-need-for-accountability-over-impunity-in-chile/ https://boinaacrata.wordpress.com/2021/02/10/siete-mitos-sobre-la-policia/#more-255