La Confédération nationale du travail, syndicat autogestionnaire et sans permanents, déclarait courant janvier une section syndicale au sein de l’EPCC « Metz en Scène », structure regroupant les Trinitaires, l’Arsenal, et la future Boite à Musique. Dans un contexte interne où règnent précarité et bas salaires, la CNT se félicite d’ailleurs d’être le syndicat regroupant le plus grand nombre d’adhérents dans l’entreprise.
Malgré cette légitimité incontestable de l’implantation de notre organisation, et face à la détermination des salarié.e.s de l’EPCC, son directeur, Jean-François Ramon, a opté pour une stratégie qui dépasse tout entendement.
En effet, après avoir tout simplement indiqué à la CNT qu’il refusait de reconnaître la désignation de son représentant de section syndicale (RSS), se substituant au juge et constituant ainsi un premier délit d’entrave à l’exercice du droit syndical, M. RAMON avait, le 18 février, empêché la CNT de participer à la négociation du protocole d’accord en vue de l’organisation des élections aux instances représentatives du personnel, (n’hésitant pas pour ce faire à solliciter les forces de l’ordre pour menacer d’interpellation des syndicalistes agissant de droit.) Cette nouvelle entrave, avait d’ailleurs été constatée par l’inspection du travail qui s’était déplacée pour rédiger un procès verbal.
Cette semaine, la direction de l’EPCC a franchi un nouveau pas dans l’illégalité et la répression, en refusant la remise en main propre de la liste CNT candidate aux élections aux IRP. Une nouvelle fois, afin de faire respecter ses droits, notre section a dû faire remettre cette candidature à Mr Ramon par voie d’huissier. La direction est visiblement prête à tout, allant jusqu’à ne pas prendre en compte la liste CNT, celle regroupant le plus de candidatures, acceptant celle de la CGT où figure pourtant une salariée ne faisant plus partie de l’entreprise depuis le 22 février. C’est à ce titre que la CNT a introduit une procédure en référée au tribunal d’instance, par le biais de son avocat, aux fins de faire annuler toute la procédure électorale et faire respecter le droit syndical... ce qui ne semble guère préoccuper outre mesure les autres organisations présentes dans l’entreprise...
La CNT donne rendez vous à toutes les personnes attachées à la liberté syndicale à venir la soutenir le Jeudi 6 Mars à partir de 13h30 devant le Tribunal de Metz
Notre syndicat indique d’ailleurs qu’il usera, pour faire respecter les droits de sa section syndicale, de tous les recours juridiques nécessaires, y compris par la citation directe de Mr Ramon, en sa qualité de directeur général, auprès du tribunal correctionnel pour délits d’entraves. Par ailleurs, la CNT se réserve la possibilité d’user de tous les moyens qui sont ceux de la pratique de notre syndicalisme d’action directe, à savoir : débrayages, grèves, interpellations publiques des élus...
Nous le réaffirmons, la violence de cette répression patronale n’est pas un hasard. Dans un contexte où le gouvernement accentue sa politique libérale et d’austérité, s’apprête à attaquer le statut des intermittents, et prépare de nouveaux cadeaux au patronat avec le pacte de responsabilité, il faut bien rappeler que les élus municipaux socialistes membres du conseil d’administration de l’EPCC déclinent allègrement cette politique de la précarité et de marchandisation de la culture à Metz en Scène, et ne sont en rien étrangers à la répression actuellement menée contre notre pratique syndicale dans l’établissement. Nous n’entendons guère Messieurs et Mesdames GROS FONTE, BORI, LEKADIR, SCUDERI et consorts s’en offusquer. Il semble normal pour eux et elles que la CNT soit violemment attaquée par un directeur qu’ils et elles ont mis en place. Pire, Mme FILIPPETTI a même distribué une médaille à Mr RAMON la semaine dernière... Est-ce en récompense de ses bons et loyaux services tels que le dur affrontement qu’il a enclenché à l’endroit des salarié.e.s et de leur syndicat ? Faut-il rappeler qu’en France, l’adhésion syndicale est libre ? Mesdames et messieurs les élu-e-s et administrateurs de l’EPCC, puisque vous êtes si prompts à dénoncer les atteintes aux libertés démocratiques lorsqu’elles se passent en Ukraine ou en Syrie, il est temps de vous positionner lorsqu’elles se passent sous votre nez, encore plus dans une entreprise dont vous avez la responsabilité.
Parce que notre implantation à l’EPCC n’est que la conséquence d’un contexte plus large d’attaques sans précédents envers les travailleurs et les classes populaires, nous, travailleurs de la culture de la section CNT Metz en Scène indiquons par ailleurs que nous participerons à la grève interprofessionnelle du 18 mars prochain. Notre section appelle l’ensemble des salarié.e.s de l’EPCC à stopper ce jour le travail et à rejoindre le piquet de grève qui se tiendra devant les Trinitaires à 9 heures, à faire la jonction avec les différents secteurs appelant à la grève puis la manifestation au départ de la place Mazelle à 14 h 30.
CNT ETPICS 57 Nord Sud
Section EPCC Metz en Scène