CNT Infos n°4, spécial 1er mai :
Le 1er mai, à la fois un jour de souvenir et un jour d’avenir !
Jour de souvenir car il est le symbole de toutes les luttes
de l’histoire du mouvement ouvrier. C’est en quelque sorte
un jour anniversaire de la lutte des classes. Il revient
chaque année et partout sur la planète comme un jour d’affirmation
de la lutte des classes, même en temps de défaite
sociale.
Ce jour inscrit chaque camarade y participant dans
l’histoire des luttes sociales. C’est aussi un jour qui permet
de ne pas oublier nos anciens, ceux et celles qui se sont
battus avant nous parfois au prix de leur vie. L’histoire de
nos anciens c’est aussi l’histoire de leurs organisations de
luttes syndicales. N’oublions pas que toutes ces luttes et
victoires ont été le fruit de l’organisation syndicale : l’organisation
de tous les travailleurs contre les patrons. Une
lutte ne se gagne pas en claquant des doigts, nous l’avons
vu lors du mouvement sur les retraites. Cela nécessite de
l’analyse, de la stratégie, des moyens financiers et humains…
bref une organisation.
Mais c’est aussi un jour d’avenir en tant que jour de revendication
et de manifestation. C’est toujours l’occasion
de faire le point sur l’actualité sociale et de revendiquer.
Un 1er mai de lutte des classes
Contrairement à Ce que nous disaient les médias
et les politiciens la lutte des classes n’a pas disparu. Bien
au contraire, sa théorisation revient au goût du jour.
Nous
sommes dans une période de recul depuis quelques décennies.
Cela se traduit par un appauvrissement général
de notre classe et par l’enrichissement de nos ennemis. La
part des salaires dans la richesse produite a baissé au bénéfice
des profits. Du côté des patrons et des actionnaires,
la vie est belle. L’argent n’a plus de valeur pour ces gens
qui gagnent en un an plusieurs vies de Smicard. Les valeurs
s’emballent, les actionnaires veulent toujours plus
de dividendes, les patrons plus de stock options, les traders
plus de bonus… ils ont tous très faim ! Ils en veulent toujours
plus sans se rendre compte qu’ils sont en train de détruire les entreprises et les hommes et femmes qui y travaillent
sans parler de la planète. Nous sommes dans une
société de plus en plus financiarisée, qui repose de plus
en plus sur la spéculation et donc sur du vent. Un petit
coup de vent et c’est toute l’économie mondiale qui est
en crise, bravo !
Mais gare au vent de la révolte, gare à la
tempête sociale ! Les récentes révolutions dans les pays
arabes ont une nouvelle fois montré que, du jour au lendemain,
le peuple peut décider de renverser ses tyrans.
Aussi ce premier mai fêté internationalement doit être un
témoignage de soutien à tous les peuples en lutte, que ce
soit dans les pays du Maghreb, au Chiapas ou dans le reste
du monde.
Un 1er mai de combat
Faisons de ce 1er mai le point de départ d’une nouvelle
phase de combat. Tournons la page de la défaite sur les retraites.
Tournons la page de toutes nos défaites. Retroussons-
nous les manches et pensons à nos anciens qui ont
commencé la lutte alors qu’ils n’en n’avaient même pas
le temps matériel tant ils bossaient, nos anciens qui se faisaient
tirer dessus dans les manifs ! Au regard de leur histoire,
notre lutte ne paraît pas si illusoire. Alors tous en
lutte. Tous au combat pour reprendre nos vies en mains et
inverser la vapeur sur les services publics qui disparaissent,
les retraites et la sécu qui s’amenuisent, les salaires qui
stagnent, les prix qui flambent, les profits qui s’envolent…
L’enjeu central de ce 1er mai est bien sûr la lutte contre
la vie chère tant ce problème nous touche tous et toutes,
mais aussi pour une vie digne et libre. Une grande inquiétude
envahit les esprits : comment allons nous pouvoir
continuer à payer l’essence qui nous permet d’aller bosser
? Comment allons-nous pouvoir continuer à payer nos
loyers qui ne cessent d’augmenter ? Comment allons nous
pouvoir payer nos prochaines factures de gaz ?…
De plus en plus de gens se voient glisser vers la misère :
plus assez d’argent pour se chauffer, manger autre chose
que des pâtes, se loger (et finir par habiter dans une voiture)…
Et pourtant, il suffirait qu’on se mette à protester
tous ensemble pour casser cette chute. Tous ensemble
nous pouvons imposer d’autres choix économiques : arrêter
de gaver quelques riches individus (patrons, actionnaires)
pour assurer une vie décente à l’ensemble de ceux
et celles qui produisent (les travailleurs).
Revendiquer un autre futur !
Nous exigeons :
la revalorisation du SMIC à 1 600 € net par
mois.
l’augmentation des salaires selon une échelle
décroissante de 300 euros net pour les salaires
les moins élevés à rien pour les salaires audes
sus de deux fois le SMIC réévalué.
un chômage (total ou partiel) payé à 100 %.
pas de retraites inférieures au SMIC.
le plafonnement des loyers, de l’énergie et
des produits de première nécessité.
la gratuité des transports en commun et des
soins médicaux.
Et au-delà c’est vers une autre forme de société qu’il nous faut aller si l’on ne veut pas voir notre humanité disparaître. À travers ses crises successives, qu’elles soient économiques ou écologiques, le capitalisme nous montre qu’il est bien incapable d’apporter le bonheur à tous les humains. Il nous faut mettre en place une société qui ne soit plus basée sur l’argent mais sur l’humain si on veut retrouver du sens dans nos vies, une société basée sur le travail de tous et toutes sans hiérarchies ni jugement de valeur, une société libre et solidaire…