Communiqué confédéral CNT du 14 octobre 2015
Extrait :
[…] La CNT tient à exprimer sa totale solidarité de classe à ces travailleurs et travailleuses qui ont fait tomber la chemise à deux patrons qui, peu de temps auparavant, étalaient leur arrogance et leur morgue en toute quiétude, les yeux rivés à des chiffres : ceux de la productivité, de la compétitivité, des bénéfices… En posant cet acte de révolte, ces camarades et leurs collègues ont montré qu’il y en avait assez. Assez d’être pris pour une variable d’ajustement, assez d’être méprisé-e-s, assez d’être sous payé-e-s, assez d’être exploité-e-s, assez d’être licencié-e-s. Ces camarades ont montré la voie à suivre : celle de la solidarité et de la lutte. Imaginez des salarié-e-s pratiquant l’action directe en occupant collectivement le Comité d’Entreprise pour exiger des comptes aux dirigeants : c’est cette peur et ce risque de contagion que la bourgeoisie veut leur faire payer. C’est ainsi qu’il faut lire les 6 gardes à vues prononcées le 12 octobre avec des interpellations dignes des pires ennemis publics : 6h du matin devant leur famille, menottes, gyrophares, large couverture médiatique accompagnée bien évidemment de précisions quant à leurs supposées appartenances syndicales. Où sont les gardes à vues pour les patrons voyous qui licencient et plongent des familles entières dans le désarroi et la misère : Continental, Air France, PSA, de l’ESA, de People and Baby, etc. ? Où sont les gardes à vues pour tous ces fraudeurs fiscaux et autres abuseurs de biens et fonds publics que sont Cahuzac, Balkany, Sarkozy, Mc Donald’s, l’Oréal et consorts ? Les salarié-e-s d’Air France ne sont pas isolé-e-s et seule une riposte d’ensemble du monde du travail permettra d’inverser le rapport de force. La peur peut changer de camps, le Capital et l’État l’ont bien compris et les salarié-e-s d’Air France nous montrent la voie pour monter les patrons en l’air après leur avoir fait tomber la chemise ! La CNT réitère ici son soutien total aux salarié-e-s d’Air France en garde à vue qui comparaîtront devant le tribunal correctionnel le 2 décembre prochain, à la lutte des travailleurs et travailleuses de cette entreprise et à l’ensemble des réprimé-e-s du mouvement social. La CNT exige la fin des poursuites et la liberté de l’action syndicale !
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Le contexte en vidéos
Air France, 5 octobre 2015 : reportage d’une chaîne de télé sur l’interruption du Comité central d’entreprise (CCE) par les salarié-e-s et sur le plan de restructuration prévu par la direction
Même jour, même lieu, quelques instants après la fin du CCE :
vidéo amateur montrant le désespoir d’une employée face au mépris de sa direction
Nota bene : À un moment, dans cette vidéo, l’employée d’Air France évoque le travail des enfants. C’est une référence aux propos tenus par le PDG d’Air France (Alexandre de Juniac) lors d’une rencontre organisée en décembre 2014 à l’abbaye de Royaumont. On vous conseille – si vous ne l’avez pas encore fait – de visionner ce discours d’Alexandre de Juniac car il est édifiant à plus d’un titre. Par exemple, en plus de sa sortie sur le travail des enfants, le PDG d’Air France n’hésite pas à citer son collègue du Qatar qui, à propos des grévistes, « aurait vite fait de les mettre en prison ». Voici le lien : https://vimeo.com/116748738
Autres textes de soutien publiés par la CNT dès le 6 octobre ou peu après (liste non exhaustive)
- Communiqué du syndicat CNT de la presse, des médias, de la culture et du spectacle (SIPMCS-RP) : Air France en lambeaux