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« No war » : une chanson sur les attentats, la guerre et l’état d’urgence

dimanche 29 novembre 2015

Killa Sound Yard (groupe de dub antifasciste et anticapitaliste) a réalisé cette chanson suite aux attentats survenus le 13 novembre 2015 à Paris et suite à la réaction du gouvernement français (intensification des frappes militaires en Syrie, rétablissement des contrôles aux frontières, interdiction des manifestations, instauration d’un climat guerrier et nationaliste, etc.). En solidarité avec toutes les victimes du fascisme religieux, contre les politiques impérialistes des dirigeants occidentaux et en soutien à la résistance kurde ! C’est en anglais mais vous pouvez télécharger la traduction en français en cliquant ici.

PS : sous la fenêtre audio, vous trouverez également
le communiqué que le bureau confédéral de la CNT a publié
le 29 novembre 2015 à propos notamment de l’état d’urgence.

Nous profitons de cet article pour reproduire ci-dessous le communiqué publié le 29 novembre 2015 par le bureau confédéral de la CNT :

Hier comme aujourd’hui, résistons à toutes les barbaries !

Suite aux terribles attentats du 13 novembre dernier, la situation sécuritaire et répressive a pris une dimension très particulière. Interdictions de manifestations, perquisitions administratives, gardes à vue : l’usage politique fait par le gouvernement de l’état d’urgence a conduit ces derniers jours à la multiplication des interventions dans des milieux militants – notamment écologistes – et à de nombreuses assignations à résidence pour motifs politiques. Notre organisation n’est pas en reste : une maraîchère bio et son compagnon ont subi une perquisition à leur domicile en Dordogne, sans que rien ne le justifie, tant au préalable que par la suite. De même, une réunion publique a été interdite dans le Val-de-Marne. Partout en France, les squats et les militants syndicaux, politiques ou associatifs, sont frappés par les mesures dérogatoires au droit qu’implique l’état d’urgence.

Les chiffres sont éloquents : moins de 10% des perquisitions administratives ordonnées par les préfets ont abouti à des interpellations. Il est donc évident que l’objectif de l’état d’urgence est bel et bien de réprimer le mouvement social dans un contexte intérieur et international particulièrement tendu.

Sur le plan intérieur, le gouvernement cherche à pratiquer la politique de la peur pour museler les opposants à sa politique antisociale qui ne cesse de détruire tous les acquis sociaux, allant jusqu’à vouloir réduire le code du travail à sa plus simple expression. Afin d’asseoir sa politique internationale hyperagressive et guerrière, il s’efforce de faire taire toutes les voix discordantes dans l’union nationale qu’il tente d’imposer, notamment autour de la COP 21 en interdisant toutes les manifestations initiées par la société civile. C’est ainsi qu’il faut analyser les affrontements de ce dimanche 29 novembre à Paris. Ils ne sont que la conséquence de l’interdiction de manifester formulée par les autorités, leur donnant prétexte à réprimer les manifestant-e-s ayant osé braver l’interdiction et se retrouvant interpellé-e-s par dizaines, voire par centaines, sans compter les centaines de contrôles d’identité. La CNT exprime toute sa sympathie et sa solidarité à ces camarades, elle exige leur libération immédiate et qu’aucune poursuite de les vise.

En termes de politique étrangère, après avoir invité en janvier dernier les pires dictateurs de la planète, voilà que le président de la République s’en va avec son bâton de maréchal frapper à toutes les portes pour trouver ici des soldats, là des avions, dans l’objectif de former une coalition militaire internationale allant de Poutine à Bachar el-Assad, en passant par la Chine, l’Arabie Saoudite, la Turquie, le Qatar, ces pays de haut niveau en matière d’exigences démocratiques et de respect des droits de l’Homme. Mais il est vrai que la France a communiqué publiquement son intention de déroger à la Charte européenne des droits de l’Homme… Elle le fait déjà sur son sol en frappant son propre peuple et notamment ses classes populaires, pourquoi se gênerait-elle ailleurs ?

La CNT s’étonne du maintien de grandes manifestations sportives et des marchés de Noël ainsi que de l’ouverture des centres commerciaux – toutes activités générant de gros profits – alors que dans le même temps, les droits syndicaux, politiques et démocratiques sont menacés, voire déjà suspendus.

Fière de son histoire et héritière de celles et ceux qui ont participé aux combats pour la liberté tout au long de ces dernières décennies – de la résistance à la libération de Paris du joug fasciste, des luttes syndicales ayant permis l’amélioration des conditions de travail à celles pour les droits des femmes et de toutes les minorités – la CNT est solidaire de toutes les initiatives visant au maintien des libertés individuelles et collectives. Elle revendique le respect intégral du droit de manifester et de s’opposer à la politique du gouvernement ainsi que les droits d’expression et d’organisation. Elle appelle à s’opposer à l’application de l’état d’urgence en participant partout où cela est possible aux diverses initiatives populaires, syndicales, politiques ou associatives allant dans ce sens. Vaincre le fascisme vert de Daesh, bleu du FN ou rose du PS passe par le combat populaire pour le maintien des acquis sociaux et démocratiques, qui ne doivent pas sombrer ni vaciller dans cette période si trouble mais pourtant charnière quant à l’avenir de nos sociétés.

La CNT tient à réaffirmer ici sa plus totale solidarité avec les victimes des tueries du 13 novembre, tout comme avec celles et ceux qui subissent les fanatismes politiques et religieux de par le monde, en Turquie, au Liban, au Mali, au Kurdistan et ailleurs. Notre solidarité n’est pas et ne sera jamais nationale. Elle est internationale et cohérente entre nos désirs de vie ici et le respect de la vie des autres là-bas.

La CNT, le 29 novembre 2015

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La CNT solidaire des salarié-e-s d’Air France

mercredi 14 octobre 2015

Communiqué confédéral CNT du 14 octobre 2015

Extrait :

[…] La CNT tient à exprimer sa totale solidarité de classe à ces travailleurs et travailleuses qui ont fait tomber la chemise à deux patrons qui, peu de temps auparavant, étalaient leur arrogance et leur morgue en toute quiétude, les yeux rivés à des chiffres : ceux de la productivité, de la compétitivité, des bénéfices… En posant cet acte de révolte, ces camarades et leurs collègues ont montré qu’il y en avait assez. Assez d’être pris pour une variable d’ajustement, assez d’être méprisé-e-s, assez d’être sous payé-e-s, assez d’être exploité-e-s, assez d’être licencié-e-s. Ces camarades ont montré la voie à suivre : celle de la solidarité et de la lutte. Imaginez des salarié-e-s pratiquant l’action directe en occupant collectivement le Comité d’Entreprise pour exiger des comptes aux dirigeants : c’est cette peur et ce risque de contagion que la bourgeoisie veut leur faire payer. C’est ainsi qu’il faut lire les 6 gardes à vues prononcées le 12 octobre avec des interpellations dignes des pires ennemis publics : 6h du matin devant leur famille, menottes, gyrophares, large couverture médiatique accompagnée bien évidemment de précisions quant à leurs supposées appartenances syndicales. Où sont les gardes à vues pour les patrons voyous qui licencient et plongent des familles entières dans le désarroi et la misère : Continental, Air France, PSA, de l’ESA, de People and Baby, etc. ? Où sont les gardes à vues pour tous ces fraudeurs fiscaux et autres abuseurs de biens et fonds publics que sont Cahuzac, Balkany, Sarkozy, Mc Donald’s, l’Oréal et consorts ? Les salarié-e-s d’Air France ne sont pas isolé-e-s et seule une riposte d’ensemble du monde du travail permettra d’inverser le rapport de force. La peur peut changer de camps, le Capital et l’État l’ont bien compris et les salarié-e-s d’Air France nous montrent la voie pour monter les patrons en l’air après leur avoir fait tomber la chemise ! La CNT réitère ici son soutien total aux salarié-e-s d’Air France en garde à vue qui comparaîtront devant le tribunal correctionnel le 2 décembre prochain, à la lutte des travailleurs et travailleuses de cette entreprise et à l’ensemble des réprimé-e-s du mouvement social. La CNT exige la fin des poursuites et la liberté de l’action syndicale !

> Lire le communiqué entier

Le contexte en vidéos

Air France, 5 octobre 2015 : reportage d’une chaîne de télé sur l’interruption du Comité central d’entreprise (CCE) par les salarié-e-s et sur le plan de restructuration prévu par la direction

Même jour, même lieu, quelques instants après la fin du CCE :
vidéo amateur montrant le désespoir d’une employée face au mépris de sa direction

Nota bene : À un moment, dans cette vidéo, l’employée d’Air France évoque le travail des enfants. C’est une référence aux propos tenus par le PDG d’Air France (Alexandre de Juniac) lors d’une rencontre organisée en décembre 2014 à l’abbaye de Royaumont. On vous conseille – si vous ne l’avez pas encore fait – de visionner ce discours d’Alexandre de Juniac car il est édifiant à plus d’un titre. Par exemple, en plus de sa sortie sur le travail des enfants, le PDG d’Air France n’hésite pas à citer son collègue du Qatar qui, à propos des grévistes, « aurait vite fait de les mettre en prison ». Voici le lien : https://vimeo.com/116748738

Autres textes de soutien publiés par la CNT dès le 6 octobre ou peu après (liste non exhaustive)

  • Communiqué du syndicat CNT de la presse, des médias, de la culture et du spectacle (SIPMCS-RP) : Air France en lambeaux
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