Déambulation oratoire dans le quartier des Vignoles sur les traces de l’ancien jardin solidaire qui se trouvait entre la rue des Vignoles et la rue des Haies dans le cadre de la sortie du livre "Chronique d’un jardin solidaire" par O. Pinalie.
Dimanche 20 novembre :
15h : accueil au 33 rue des Vignoles avec présentation de photos sur diverses époques du jardin par l’auteur.
15h30 env. : Départ par la rue des Vignoles jusqu’à l’impasse Satan. Sur le trajet Olivier Pinalie parlera du quartier et des conditions dans lesquelles ce sont fait le jardin solidaire.
Au niveau de l’impasse sur les lieux de l’ancien jardin , présentation du nouveau projet de jardin d’habitants du quartier par Jean-Marc Deshayes.
Confrontation des points de vue de par les époques et les situations.
Retour par la rue des haies, passage au parc du casque d’or pour voir les restes botaniques du jardin solidaire et connaître les différents spécimens.
16h30-17h : retour au 33, rue des Vignoles où la CNT fera une intervention sur la gentrification de Paris.
17h45 : pot et projection de petits reportages sur le jardin (poss. projection par la suite d’un film de 1h sur la dernière année du jardin)
19h30 : fin
« Chronique d’un jardin solidaire »
Olivier Pinalie - Éditions CNT-RP
Les éditions CNT-RP nous proposent un livre d’Olivier Pinalie intitulé : Chronique d’un jardin solidaire, une aventure humaine et botanique. Un beau titre loin d’être menteur, car il s’agit bien d’une histoire d’hommes et de femmes, et de plantes, dans un coin un peu paumé de Paris durant ces dernières années.
Une histoire qui se déroula dans le XXe arrondissement, dans une impasse nommée Satan, si si...! Un vaste terrain vague situé entre la célèbre rue des vignoles et la moins célèbre rue des haies. Ce livre tout à fait réjouissant est un peu une chronique de quartier, une chronique de la vie de son auteur et aussi une belle illustration de ce que notre site souhaite favoriser, la mise en lumière de Zones Autonomes Temporaires (TAZ) chères à Hakim Bey. Olivier Pinalie est parisien, et aussi artiste plasticien, autodidacte, peintre et graveur. Au départ c’est sa volonté qui permettra de transformer un énorme tas de gravats divers, en lieu magique autogéré où chacun put venir planter des arbres, construire en bois, jouer de la musique, organiser une fête, ou juste venir discuter et partager, bref un lieu de vie alternatif, dans un quartier délaissé par le capitalisme rose et vert local.
C’est donc cette belle histoire que l’auteur d’Un dimanche de la vie, la révolution espagnole, nous raconte avec force détails. Bien entendu tout ne fut pas simple, face à l’administration, face à des politiciens hors-sol un peu interloqués par cette création d’un espace sans eux, face aussi à certains qui aiment plus casser que construire dans un quartier où la drogue circule pas mal. Mais peu à peu le jardin prit forme, sur un petit espace, puis il s’agrandit, encore et encore, sans plan, sans spécialiste, une zone libre ouverte à tous, sans horaires, sous le regard parfois étonné des riverains. Comme en ce moment sur la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, la créativité s’exprima. Une créativité solidaire face à la gentrification de la capitale, ou face au bétonnage d’un vaste espace humide près de Nantes. Ce jardin solidaire dura cinq ans avant de laisser place comme prévu à un projet immobilier. Cela peut sembler bref, mais vu la pression politico-immobilière dans la capitale, c’est déjà beaucoup. Et puis il reste le vécu des nombreux participants autour d’Olivier Pinalie...et il reste aussi ce livre. Il prend place dans le mouvement de la guérilla jardinière, une forme d’action directe citoyenne écologiste. (Lire notre article datant de 2010.) Résister c’est créer, notre slogan favori. Chronique d’un jardin solidaire, un acte de résistance, le jardin hier, le livre aujourd’hui.