Qu’elles soient médiatisées ou non, les violences de l’État déferlent sur les personnes qui s’opposent au régime actuel. On nous tire comme des lapins.
Peu importe la manière : que vous occupiez une voie ferrée ou une caravane, que vous déplaciez des grilles, que vous jetiez des mottes de terre sur des militaires surprotégés, que vous portiez des protections de fortune ou pas, que vous vous couchiez, que vous vous enterriez, que vous démontiez une usine à vaches ou que vous incendiez une abatteuse, l’État et ses fidèles vous désigneront comme « casseur » afin de vous isoler pour mieux vous mutiler.
Mutilation sociale par une amende exorbitante ou par une peine de prison, mutilation sanglante par la perte d’un membre ou d’un œil, mutilation psychologique par l’humiliation la terreur et le viol, assassinats distillés ponctuellement.
Ces horreurs ont pour objectif affiché d’étouffer toute opposition à ce régime, en terrorisant les résistantEs, en imposant le silence par un déluge de grenades.
Les médias divisent artificiellement les contestataires en deux cases : * La case « pacifiste » au sein de laquelle on clame haut et fort son respect des lois et où l’on contribue volontairement ou non, en montrant du doigt le « casseur », à la criminalisation de toute contestation. * La case « casseur » à laquelle on est assimiléE dès lors que l’on choisit de se protéger de la police (masque à gaz, casque...), préférant surmonter sa peur plutôt que de baisser la tête. Cette case pouvant alors légitimer l’assassinat.
Pourtant, toutes les formes de lutte sont complémentaires et nécessaires, et suivant le contexte, la ligne rouge peut être franchie par n’importe qui.
Les pacifistes d’hier sont les « casseurs » de demain.
En Palestine où des écoles sont bombardées sous prétexte d’une guerre contre le terrorisme, celle ou celui qui ose jeter une pierre est abattuE, comme à Sivens.
Sur toute la planète la logique est la même dès lors que l’on relève la tête face à un État, dès lors que nous sommes sérieusement considéréEs comme opposantEs notre vie ne vaut plus rien.
Pourtant, toute opposition constructive implique inévitablement un rapport de force. Refusons de laisser la peur entamer notre dignité.
« Casseur » ou pas, peu importe, la solidarité est notre seule force.