UNE JOURNEE DE COMBAT !!
Le 8 Mars est une journée qui symbolise
et fédère les luttes des femmes au niveau de la
planète. Contrairement à la vision que veulent
en donner les pouvoirs, les tenants de l’ordre
établi, ou les machistes ordinaires, cette date ne
représente pas « la fête » de la femme qu’il
s’agirait de célébrer ce jour-là, pour l’enfermer
le reste de l’année dans une oppression quotidienne.
L’origine de cette journée
puise ses racines dans le
mouvement ouvrier révolutionnaire.
C’est en effet en 1910,
lors de la « Deuxième Conférence
Internationale des
Femmes Socialistes », qui se
tenait à Copenhague au Danemark,
que Clara EZTKIN a
proposé d’organiser une journée
annuelle de convergence
des luttes des femmes. Et
c’est à la suite de grèves ouvrières
à Saint-Pétersbourg en
Russie en 1917 que la date du
8 mars est adoptée en 1921.
Pour nous, syndicalistes autogestionnaires
de la CNT, en
2015, c’est cette lutte féministe
et sociale que nous entendons mettre en
avant, lutte qui se mène sur plusieurs fronts :
Dans l’entreprise l’action pour l’égalité
entre hommes et femmes.
Dans la société la mobilisation pour la
défense des acquis arrachés par les luttes sociales
et féministes.
Dans l’entreprise et la société comme
dans la sphère privée la dénonciation des violences
machistes, la lutte contre les atteintes à
la dignité, contre le harcèlement sexuel et moral
à l’embauche.
DANS LE MONDE DU TRAVAIL : VOUS
AVEZ DIT EGALITE HOMMES/FEMMES ??
Il n’est pas inutile de le
rappeler : l’insertion de la
femme dans le monde du travail
a suivi un cheminement
complexe qui est tout le
contraire de celui d’un long
fleuve tranquille. Car dans le
cadre de cette société la place
assignée à la femme est, à l’origine,
celle qui est délimitée par
les quatre murs du foyer. Cette
vision patronale, masculine est
historiquement cautionnée par
l’Eglise pour laquelle la mission
terrestre de la femme est la procréation
et la soumission à
l’homme, dont elle est dépendante
économiquement, dans
le cadre du mariage.
Qui se souvient que ce n’est que depuis
1965, en France, qu’une loi a réformé les
régimes matrimoniaux, permettant à la femme
de travailler sans le consentement de son
SPÉCIAL 8 MARS : JOURNÉE INTERNATIONALE
DES FEMMES EN LUTTE.
mari ?
Qui se souvient que ce n’est qu’en
1972 qu’un texte législatif reconnaît le principe
de l’égalité de la rémunération entre hommes
et femmes pour
des travaux de
valeur égale ? Et
il faudra attendre
la loi Roudy de
1975 pour interdire
toute discrimination
sexiste
à l’embauche.
FÉMINISATION
DU TRAVAIL
NE RIME
TOUJOURS PAS
AVEC ÉGALITÉ.
Longtemps certains métiers ont été réservés
aux hommes. A la Poste par exemple ce
n’est qu’en 1974 que l’ouverture du concours de
facteur n’a été officiellement accordée aux
femmes, alors qu’elles exerçaient ce métier depuis
longtemps, non pas en tant que fonctionnaires
titulaires mais avec le statut d’auxiliaires,
statut précaire et souvent à temps partiel imposé.
Des emplois sous le signe de la précarité
et des inégalités. 50% des emplois des
femmes relèvent du Temps partiel subi, ou
Temps Partiel d’Embauche. Ces activités professionnelles
concernent les secteurs de l’hôtellerie,
de la Restauration, de la Grande Distribution,
du Nettoyage.
Le taux de chômage chez les femmes
est de 9,1% contre 7,8% chez les hommes. Sur
le plan salarial,
dans le secteur
privé les femmes
perçoivent des salaires
inférieurs de
20%, et de 14%
dans la Fonction
Publique. En outre
les femmes sont
pénalisées car elles
occupent des emplois
moins qualifiées
et leurs
carrières sont souvent
interrompues.
Le travail demeure donc une source
d’inégalités pour les femmes sur le plan des
salaires (et donc des retraites), des carrières, de
la qualification, et de la
précarité. Le combat pour
l’égalité hommes/femmes
est donc d’actualité, sur
tous ces plans, comme
contre toutes les tendances
qui veulent renvoyer
la femme dans ses
foyers. Car sans indépendance
économique il ne
saurait y avoir égalité, et
encore moins liberté.
LES RESISTANCES SYNDICALES AU TRAVAIL DES FEMMES.
Si l’ordre établi, patronal et moral ne conçoit l’épanouissement
féminin que dans le cadre de la famille et de la maternité
le mouvement syndical ouvrier, porté par des hommes
en grande majorité, ne verra pas toujours l’arrivée des
femmes sur le marché du travail d’un bon oeil. En 1898 le
congrès CGT de Rennes stipule que « le travail féminin dévalorise
le travail masculin et favorise le chômage ». En
1919 la Fédération du Livre considère que la place de la
femme est dans son foyer, « les conditions de travail dans
l’imprimerie en réservant l’accès aux hommes ». Il faudra un siècle de combats sociaux et
féministes pour faire évoluer cette approche discriminatoire. Même après 1968 les syndicats
institutionnels acceptent à peine que des Commissions Femmes se créent en leur sein pour
débattre de l’oppression spécifique subie par les femmes. Une minorité d’hommes ont cependant
associé, ily a plus d’un siècle, le combat anticapitaliste et celui contre les discriminations
dont étaient victimes les travailleuses.
8 MARS 2015 : POUR LA DEFENSE DES DROITS ACQUIS
PAR LES LUTTES SOCIALES ET FEMINISTES.
BAS LES PATTES DEVANT LE DROIT A L’IVG !!!
Si l’année 2015 est celle des 40 ans de la « loi Veil »
qui dépénalisait le fait de recourir à l’avortement, il est fondamental
d’être mobilisé contre toute remise en cause de ce droit
car un ½ siècle a été nécessaire pour l’arracher.
La longue marche pour le droit à l’avortement
et à la contraception.
La lutte pour le droit des femmes à disposer librement
de leur corps vient de loin. Dès le début du XXe siècle des
militantes syndicalistes, féministes, libertaires revendiquent la
maîtrise de la fécondité en pouvant choisir le moment de leurs
grossesses. La revendication pour le droit à la contraception
libre et gratuite est en mouvement, démarche qui s’oppose
aux politiques natalistes en vogue com me à la place
donnée à la femme : en 1918 le docteur Doléris de l’Académie
de Médecine déclare que la maternité « … est proprement la
signification et
l’unique raison d’être de la femme… », « … que la femme se
refuse à la maternité, qu’elle la limite, qu’elle la supprime… la
femme n’est plus rien ».
En 1920 la loi scélérate qui interdit le recours à l’avortement
et préconise la répression de « …toute propagande anticonceptionnelle contre la natalité … »,est votée par
l’Assemblée Nationale. Des militants(es) sont emprisonnés
(es). Sous Vichy l’avortement est un crime passible de la peine
de mort.
La pratique des avortements clandestins se développent
fortement à partir des années 50 (250 000 en 1966). Pour
les femmes aisées des filières sont organisées vers la Suisse
et l’Angleterre. Pour
les femmes des
couches populaires
les avortements relève
nt du système D,
de pratiques artisanales,
sans hygiène,
av ec des conséquences
dramatiques,
des
mutilations, des
décès (250 en 1966),
de nombreux cas de
stérilité, et toujours
de graves traumatismes
psychiques.
Les luttes féministes
et sociales de l’après 68.
En 1970 le MLF (Mouvement
de Libération de la
Femme) est créé sur un objectif
clair : « Avortement libre et gratuit
» et le 5 avril 1971 le Nouvel
Observateur publie le « Manifeste
des 343 salopes » dans lequel des femmes célèbres ou
anonymes déclarent avoir avorté
et exigent la reconnaissance de
ce droit.
En 1973 le MLAC (Mouvement
pour la Libération de
l’Avortement et de la Contraception) est fondé , son action
s’étend sur tout le territoire : manifestation,
accueil des femmes,
pratique d’avortements, organisation
de voyages vers la Hollande
et l’Angleterre.
A la suite de ces mobilisations
de masse la « loi Veil » est adoptée le 17 janvier 1975, avec une dépénalisation partielle de l’Avortement.
Un droit contesté, menacé.
En France, comme dans d’autres pays, des mouvements anti-IVG agissent en permanence
pour interdire le recours à l’avortement, niant aux femmes le droit de disposer librement de
leur corps. Si l’extrême-droite est active sur ce terrain, elle draine dans son sillage les religieuxy a plus d’un siècle, le combat anticapitaliste et celui contre les discriminations
dont étaient victimes les travailleuses.
8 MARS 2015 : POUR LA DEFENSE DES DROITS ACQUIS
PAR LES LUTTES SOCIALES ET FEMINISTES.
BAS LES PATTES DEVANT LE DROIT A L’IVG !!!
Si l’année 2015 est celle des 40 ans de la « loi Veil »
qui dépénalisait le fait de recourir à l’avortement, il est fondamental
d’être mobilisé contre toute remise en cause de ce droit
car un ½ siècle a été nécessaire pour l’arracher.
La longue marche pour le droit à l’avortement
et à la contraception.
La lutte pour le droit des femmes à disposer librement
de leur corps vient de loin. Dès le début du XXe siècle des
militantes syndicalistes, féministes, libertaires revendiquent la
maîtrise de la fécondité en pouvant choisir le moment de leurs
grossesses. La revendication pour le droit à la contraception
libre et gratuite est en mouvement, démarche qui s’oppose
aux politiques natalistes en vogue com me à la place
donnée à la femme : en 1918 le docteur Doléris de l’Académie
de Médecine déclare que la maternité « … est proprement la
signification et
l’unique raison d’être de la femme… », « … que la femme se
refuse à la maternité, qu’elle la limite, qu’elle la supprime… la
femme n’est plus rien ».
En 1920 la loi scélérate qui interdit le recours à l’avortement
et préconise la répression de « …toute propagande anticonceptionnelle contre la natalité … »,est votée par
l’Assemblée Nationale. Des militants(es) sont emprisonnés
(es). Sous Vichy l’avortement est un crime passible de la peine
de mort.
La pratique des avortements clandestins se développent
fortement à partir des années 50 (250 000 en 1966). Pour
les femmes aisées des filières sont organisées vers la Suisse
et l’Angleterre. Pour
les femmes des
couches populaires
les avortements relèvent du système D,de pratiques artisanales,sans hygiène,
avec des conséquences dramatiques,des mutilations, des
décès (250 en 1966),
de nombreux cas de
stérilité, et toujours
de graves traumatismes
psychiques.
Les luttes féministes
et sociales de l’après 68.
En 1970 le MLF (Mouvement
de Libération de la
Femme) est créé sur un objectif
clair : « Avortement libre et gratuit
» et le 5 avril 1971 le Nouvel
Observat eur publie le « Manifeste
des 343 salopes » dans lequ
el des femmes célèbres ou
anonymes déclarent avoir avorté
et exigent la reconnaissance de
ce droit.
En 1973 le MLAC (Mouvement
pour la Libération de
l’Avortement et de la Contraception) est fondé , son action
s’étend sur tout le territoire : manifestation,
accueil des femmes,
pratique d’avortements, organisation
de voyages vers la Hollande
et l’Angleterre.
A la suite de ces mobilisations
de masse la « loi Veil
QUELQUES DATES DU
COMBAT POUR L’EGALITE
HOMMES/FEMMES DANS LE
MONDE DU TRAVAIL
ET LA SOCIETE.
1907 : La loi autorise les
Femmes à disposer LIBREMENT
de leur salaire.
1920 : Les Femmes peuvent
adhérer à un syndicat SANS
L’AUTORISATION de leur mari.
1944 : Droit de vote accordé
aux Femmes.
1945 : Suppression de la notion
de salaire féminin (et donc
de l’idée de salaire d’appoint).
2001 : Renforcement de la loi
de 1983 sur l’égalité
Hommes/Femmes.
» est adoptée le 17 janvier 1975, avec une dépénalisation partielle de l’Avortement.
Un droit contesté, menacé.
En France, comme dans d’autres pays, des mouvements anti-IVG agissent en permanence
pour interdire le recours à l’avortement, niant aux femmes le droit de disposer librement de
leur corps. Si l’extrême-droite est active sur ce terrain, elle draine dans son sillage les religieux intégristes,
des fractions de la droite la plus réactionnaire, tandis que la gauche au pouvoir poursuit
la politique de fermetures de centres pratiquant les IVG (180 depuis 2002).
Pour le maintien de ces droits : SE MOBILISER !
ACCES LIBRE, ANONYME ET GRATUIT POUR TOUTES
DANS UN SERVICE PUBLIC DE SANTE, A UNE IVG CHOISIE !
ACCES LIBRE, ANONYME, GRATUIT AUX INFORMATIONS
CONCERNANT LA CONTRACEPTION ET L’IVG !
QUELQUES DATES DU COMBAT POUR L’EGALITE HOMMES/FEMMES DANS LE MONDE DU TRAVAIL ET LA SOCIETE. 1907 : La loi autorise les Femmes à disposer LIBREMENT de leur salaire. 1920 : Les Femmes peuvent adhérer à un syndicat SANS L’AUTORISATION de leur mari. 1944 : Droit de vote accordé aux Femmes. 1945 : Suppression de la notion de salaire féminin (et donc de l’idée de salaire d’appoint). 2001 : Renforcement de la loi de 1983 sur l’égalité Hommes/Femmes.