DE RETOUR DE GRÈVES : dans le 84...

donc c’était bien un mouvement minoritaire dans l’EN
même le fait de déposer des intentions de grève reconductible (dans le premier degré), ce qui n’engageait à rien, n’était pas une démarche massive
du coup un fait assez grave s’est produit : l’IA appelle 4 écoles de Cavaillon pour leur "rappeler" que faire grève alors qu’aucune orga synd n’a déposé de préavis est illégal ! ignorant ainsi les préavis CNT et Sudéduc... et faisant pression sur les collègues grévistes ou voulant se mettre en grève...( réaction syndicale de Sud seulement)

la FSU a assez rapidement (le 19, le 21/10 ...) orienté la mobilisation sur des revendications propres à l’EN (les stagiaires...)

l’intersyndicale 84 (CGT-CFDT-FO-FSU-CGC-CFTC-UNSA-Solidaires) a tenu au complet assez longtemps et sur des positions (dixit communiqués et prises de paroles) clairement contre le projet (pas négociable) voire appel à des blocages mais dans les faits c’était suivre le calendrier national des journées de grève, et en marge le plan de travail hebdomadaire de l’UD-CGT

il y a eu quand même des actions intéressantes :le 19/10 blocages des accès d’un centre commercial (de 15h à 17h) près d’Avignon suivi du blocage des accès à la ZA de Cavaillon (transports routiers dont ID Logistic, plateforme courrier La Poste) qui a pris fin à 1h du mat, avec des CGT et CFDT (et CNT)
c’était intéressant mais on tombe toujours sur le discours "de toute façon, on gagnera pas sur les retraites mais au moins ça va laisser des traces" qui contredit le "on lache rien" si fédérateur

ensuite une AG de lutte s’est mise en place à Avignon, le 27/10, appelant à participer à une action autoroute (de l’intersyndicale) le lendemain, laquelle a réuni entre 30 et 40 personnes seulement, car des éléments de l’AG avaient fait passer le mot en cassant du sucre sur les organisations qui "prétendent parler au nom des travailleurs" ce qui a provoquer la défection de celles-ci ! (c’est mon avis)

cette AG de lutte ne s’est ensuite réunie qu’une ou deux fois et finitapparemment par tomber à l’eau

le moment le plus fort : le 6/11 après la manif, appel (de l’intersyndicale) à se retrouver sur le parvis du Palais des Papes car s’y tenait le forum culture/économie avec Mitterrand, Lagarde...et là : confontation violente avec les gardes mobiles, débordement de ceux-ci pour accéder au parvis, insultes et railleries envers les participants au forum, re-confontation violente, le préfet qui s’enfuit en courant et perd sa casquette, les gardes-mobiles qui évacuent Avignon entourés par une foule scandant "cassez-vous ! libérez avignon"...(je précise que la violence du côté manifestant s’est bornée au verbal)

ce qui était bien c’est que cela a réuni des manifestants pas forcément militants et activistes, et aussi pas habitués à voir la police sous cet aspect répressif, et que des CGT se sont mangés du gaz et du bouclier dans la gueule alors qu’ils pensaient maîtriser la protestation (ils voulaient qu’une délégation soit reçue par Lagarde !), une assez bonne leçon pratique de mouvement quasi-insurrectionnel !

la suite c’est que le gros du mouvement retombe : on a perturbé une cérémonie d’inauguration par le député-maire UMP (JC Bouchet) de Cavaillon à 6 (pas de CGT)

on relance pour une réunion publique avec le même le 26, on verra...quoiqu’il en soit ça devient plus de l’action symbolique qu’une lutte à part entière pour l’abrogation de la loi, mais c’est un vrai plaisir qu’on ne boudera pas de savourer la contrariété de notre ennemi !

en conclusion, il est possible que des liens perdurent entre orgas et entre militants, entre manifestants, ce sont ces fameuses traces laissés par le mouvement, mais on n’est pas au Havre ou à Rennes...ici le terrain du syndicalisme révolutionnaire est encore en friche et on peut penser que les "lacunes" de l’intersyndicale favorisent la mise en avant de notre "spécificité" CNT, qui a sans doute était remarquée ces derniers temps...la lutte continue !