Du 29 novembre au 11 décembre se tiendra au Bourget la 21e Conférence des parties de la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (alias COP 21). 195 chefs d’État et un conglomérat d’entreprises (qui financent le sommet comme EDF, Suez, Ikea ou Carrefour…) y boucleront une série de mesures déjà préparées lors de réunions préalables.

Leur premier objectif est de réorganiser le « marché du carbone » (fixations des quotas de CO2 et de leur échange marchands). Car le contexte est bien celui de l’économie concurrentielle capitaliste où s’affrontent plusieurs intérêts : entre anciens pays industrialisés et pays « émergents » (Chine, Inde, Brésil, Turquie…), entre secteurs des hydrocarbures et industrie électronucléaire, entre nouveaux marchés et technologies des énergies renouvelables. Leur second objectif est de promouvoir une « gouvernance mondiale », appuyés sur une technobureaucratie plus ou moins « verte » (experts en tout genre, savants stipendiés, prophètes de malheurs…), afin d’imposer du haut vers le bas le nouvel agenda technique, économique, politique et donc social.

Le « climat » n’est qu’un prétexte pour la mise en place planétaire du « capitalisme vert ». Comme les capitalistes ne veulent pas scier la branche écologique sur laquelle sont assis leur profit, entreprises et gouvernements gèrent les milieux (ressources, environnement…) en fonction de leurs besoins, des rivalités ou des oppositions. Ils détruisent ici, mais protègent là. Dans un même pays ou bien d’un continent à l’autre.

Leur recherche de rentabilité et leurs intérêts géopolitiques menacent nos conditions de vie (pollutions, laideur, stress…) et de travail (déréglementations, restructurations, chômage de masse, précarité…). La crise écologique n’est pas la même pour tout le monde puisqu’elle est traversée par la lutte des classes, par les rivalités impérialistes et par les enjeux idéologiques (les Églises de toute confession ont ainsi publié un « plaidoyer pour le climat »).

De la même façon que nous ne serons ni réjoui-e-s ni déçu-e-s du résultat de la mascarade de la COP 21 puisque nous n’en attendons rien, nous ne demanderons pas aux entreprises capitalistes, ni aux États, ni aux partis qui les escortent de nous donner la solution. Débarrassons-nous aussi d’une vision moraliste de l’écologie qui invisibilise la lutte anticapitaliste sous couvert d’« apolitisme ».

Depuis toujours, nous revendiquons une société viable écologiquement et humainement, c’est pourquoi nous soutenons les luttes qui s’opposent aux appétits capitalistes autant qu’aux impasses politiciennes. Au lieu de l’accaparement des ressources, une gestion collective par les premier-ères concerné-es ; contre une mondialisation aberrante, luttons pour une relocalisation des productions et une agriculture paysanne. Et pour tout cela : autogestion des moyens de production ! Décidons nos conditions de vie, par la base et en fonction de nos besoins et de la viabilité de nos activités économiques. Sur notre chemin, nous trouverons notamment les pseudo socialistes, dont l’hypocrite gouvernement vient de relancer le chantier de Notre-Dame-des-Landes, de fermer les frontières aux opposant-e-s à la COP, et de renforcer la répression. Nous réaffirmons la nécessité de ne se laisser intimider ni par le terrorisme ni par l’état d’urgence, et de continuer à se mobiliser dans la rue. Nous continuerons à promouvoir la fédération des alternatives anti-autoritaires et libertaires.