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Subvertir la pédagogie ? Sortie du n° 38 de la revue N’Autre école

dimanche 25 mai 2014, par Emile

Subvertir la pédagogie ? Sortie du n° 38 de la revue N’Autre école

Au milieu de l’hiver dernier, un événement inhabituel dans le domaine de la pédagogie et du syndicalisme s’est déroulé à Créteil durant deux jours : des passionné-e-s de l’éducation et de l’égalité, venu-e-s de toute la France, ont débattu autour d’un thème à l’intitulé un peu provocateur : subvertir la pédagogie… avec un point d’interrogation. Inhabituel, car, au lieu de remâcher les éternels slogans, près de 300 enseignant-e-s, animateurs-trices et parents ont travaillé par ateliers. Inhabituel car, plutôt que d’en rester là le stage accompli, des participant-e-s ont pris en main un numéro spécial de la revue N’Autre école.

Riche en propositions concrètes, de l’atelier-philo à la classe inversée en passant par l’engagement collectif d’une SEGPA, ainsi qu’en aperçus originaux et en discussions sans jargon, ce numéro est maintenant disponible !

Subvertir la pédagogie, backstage, n° Commun N’Autre école - Sud éducation - CNT éducation - Émancipation - GFEN Ile-de-France - Questions de classe(s).
64 pages, 4 € (abonnement pour 5 n° : 20 €, 10 € pour les syndicats et associations) disponible en _ librairie ou par commande en paiement en ligne sur le site.

Nous vous proposons ci-dessous l’édito du n° et le sommaire complet et la possibilité de feuilleter en ligne ce numéro http://www.calameo.com/read/0000627402d35383405af

Prolonger l’aventure…

Presque trois cents participants aux ateliers proposés lors du stage « Subvertir la pédagogie » qui s’est tenu les 30 et 31 janvier au cours de deux journées, à la Maison des syndicats de Créteil. Les participants venaient de toute la France, et si tous les âges étaient représentés, la moyenne d’âge était nettement moins élevée que d’habitude dans les assemblées militantes de ces dernières années. Les sourcils se fronceront si on ajoute qu’ils étaient « actifs et enthousiastes », ça fait « langue de bois », et pourtant c’est vrai. L’étiquetage syndical de départ (Sud Éducation, Émancipation, CNT [3]) ne s’est pas traduit en surenchères radicales ni dans ce verbalisme de compensation que l’on constate trop souvent. Le ton final – et dès les premiers échanges – était plutôt « je vais voir lundi si je peux lancer ça dans ma classe » ou « le journal de Rémi Hess, on va l’essayer ». Sans parler de la volonté de prolonger le stage à l’écrit, sous forme d’un numéro de N’Autre école qui en serait un compte rendu voire plus : assez logique puisque cette revue est partie prenante de ces deux journées, mais c’était inattendu de voir un comité de rédaction passer de cinq à vingt-huit personnes pour l’occasion !

Qu’est-ce qui rassemblait vieux briscards de la pédagogie (pédagogie institutionnelle, Freinet, GFEN, etc.), syndicalistes, enseignants en interrogation (ou participants de plusieurs catégories) ?

La volonté de sortir d’une école qui sélectionne et laisse de côté, qui n’ose plus affirmer ses potentialités émancipatrices, certainement. Le désir de travailler en collectif, non pour écraser l’individu comme dans les modèles totalitaires qui ont si longtemps pesé sur le mouvement social, mais pour en faire une force pratique (échanger des expériences, monter des actions à plusieurs, sortir de sa petite structure) qui donne de la cohérence et donc un sens renouvelé à nos métiers.

L’idée aussi de changer les rapports avec les élèves, car l’asymétrie n’est pas antinomique de l’égalité. Avec les parents des classes populaires aussi ? Ce sera certainement une piste pour un autre stage.

… et continuer le combat !

Mais ce numéro n’est pas un « à l’année prochaine », il n’est pas question de rentrer dans une routine de plus qui nous verrait enchaîner les « subvertir II, III… » (« allez, faut qu’on s’y remette ! »). C’est plutôt un ­déploiement dans le registre de l’écrit de réflexions sur l’école telle que nous voulons la transformer plus encore que lors du stage. Certes, nous avons voulu en donner une idée dans ce qu’il avait de vivant, d’inédit (d’où ces « Paroles de stage » qui jalonnent le numéro ou le texte « Richesse des possibles », p. 39), et quelques retours sur la naissance (« Backstage forcément collectif », p. 16) ou le déroulé (« Journal de Natacha », p. 19, « Subvertir qui, subvertir quoi ? », p. 25, « Fréquences subversives », p. 49 » Ateliers philo », p. 50) [4]. Nous avons voulu aussi donner un écho des petites utopies qui vivent ça et là (le Lap, p. 27 et suivantes, la Freie Schule, p. 32) ou dont la naissance est attendue (Collège coopératif et polytechnique d’Aubervilliers, p. 35). Nous appuyer également sur des critiques solides de l’existant, avec un regard sur l’histoire du système éducatif (« Deux siècles de façonnage patronal », p. 9), sur son fonctionnement actuel (« Management pédagogique », « Management pédagogique et management tout court » p. 13 et 14) et sur le fonctionnement syndical aussi (« Syndicalisme et pédagogie, quel lien aujourd’hui ? », p. 6).

Notre objectif avec ce numéro a surtout été d’envisager comment ça pourrait marcher autrement, dès maintenant, en fabriquant nous-mêmes et dès maintenant des lendemains sinon chantants du moins possibles : cela va de la classe inversée (p. 42) à l’expérience d’une équipe de Segpa (p. 46) : il s’agit bien de rompre avec les archaïsmes (p. 44), y compris les nôtres, et de réaffirmer par nos pratiques quotidiennes notre ­objectif égalitaire, ce à quoi nous aide magnifiquement Noëlle de Smet (p. 23).

Car c’est bien dans une perspective sociale que ces journées « subvertives » ont eu lieu : si nous voulons faire société dans et entre nos écoles, c’est pour construire (imaginer et bricoler) une autre école, une autre société.

Jean-Pierre Fournier

Sommaire :

Syndicalisme et pédagogie : quel lien aujourd’hui ? Raymond Jousmet

Deux siècles de façonnage patronal Nico Hirtt

Management pédagogique Jean-Yves Mas

Management pédagogique ou management tout court S. Lalfert

Backstage forcément collectif ! Grégory Chambat

Mon travail… est une lutte quotidienne Véronique Busson

Journal du 31 janvier Natacha

Subvertir « modestement » Irène Pereira

Portrait Noëlle de Smet, pédagogique... donc politique ! Grégory Chambat

Pourquoi je fais ce que je fais Noëlle de Smet

Subvertir qui… subvertir quoi ? Journal de pratique de stage ! Valérie Guiffrey

« Breaking the wall » : Comment élargir les horizons d’une classe ordinaire ? Alexandra Henry

Quelques mots sur le LAP Clément

« Dessine moi un lycée autogéré » Entretien Aurélia Aurita Propos recueillis par Nicolas Hernoult

Alternative : que fait-on à la Freie Schule in Berlin ? Samuel Ronsin et Rafaele Layani

Comment être subversif dans l’institution ? La question de la légitimité Isabelle Darras et Bérangère Lareynie

Corps unique et autogestion Raymond Jousmet

Richesse des possibles Jérôme

Pour se faire une idée de la classe inversée... Anne Querrien, JiM et Heloïse Dufour

Des moyens pour subvertir et changer l’école Raymond Millot

Une équipe de Segpa fourbit l’arme du collectif Alice et l’équipe Segpa PMF

Philo de l’atelier à la classe Patrick Torro

Fréquences subversives (pièce en un acte et une scène) Hélène Duvialard

Compte rendu de l’atelier radio en collège Alexandra Henry

Une autre école Nestor Romero

Paroles de stage : Témoignages, souvenirs, découvertes... pris sur le vif

Notes de lecture (livres sur l’école, histoire sociale, BD engagées, revues, littérature jeunesse)

[1] Outre ces trois mouvements syndicaux, le GFEN Ile-de-France, la revue N’Autre école et le site Questions de classe(s) étaient organisateurs.

[2] Voir aussi la rubrique « stage » du site Q2C qui s’est lancé le pari de rendre compte de ce foisonnement…

[3] Outre ces trois mouvements syndicaux, le GFEN Ile-de-France, la revue N’Autre école et le site Questions de classe(s) étaient organisateurs.

[4] Voir aussi la rubrique « stage » du site Q2C qui s’est lancé le pari de rendre compte de ce foisonnement…

Pour feuilleter en ligne le nouveau numéro de la revue, cliquez ici.

http://www.cnt-f.org/nautreecole/