T38. Blanquer formate les formations d’après. Chômage partiel maintenu en juin pour les parents d’élèves. Les syndicats du 93 écrivent aux municipalités…

Blanquer poursuit son formatage de l’école de demain. Contre la répression, une pétition à signer… Les nouvelles du jour à lire ci-dessous…

Le chômage partiel maintenu en cas d’école impossible

Lors des questions au gouvernement, Édouard Philippe a annoncé que les parents d’enfants ne pouvant pas être accueillis à l’école après le 2 juin « pourront continuer à bénéficier des dispositions relatives au chômage partiel », à condition de fournir une attestation.

Interrogé sur la difficulté pour les parents de s’organiser avec leur employeur en fonction de jours de scolarisation irréguliers et aléatoires, Édouard Philippe les a appelés à « engager le débat avec les communautés pédagogiques, avec les directeurs d’école, avec les enseignants pour faire en sorte de prendre en compte cette contrainte ». (Médiapart 26 mai 2020)

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Blanquer finalise son école d’avant-après !

La réforme de la formation des enseignant.es a été présentée lors du CTM du 20 mai. Lors de sa présentation en mai 2019, la CNT-FTE avait rédigé une brochure : « De la maternelle à l’Université : une offensive idéologique réactionnaire ». Sur la formation, nous dénoncions déjà (page 4) « une formation au service des injonctions ministérielles », des directrices ou directeurs des futurs Instituts Nationaux du Professorat et de l’Éducation nommé.es par le ministre, une formation réduite aux fondamentaux,… Bref, rien d’une formation émancipatrice.

La brochure est là : http://www.cnt-f.org/fte/2019/05/04/de-la-maternelle-a-luniversite-une-offensive-ideologique-reactionnaire/

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Contre la répression

Dans les Deux-Sèvres, au lycée Desfontaines de Melle, le rectorat consacre ses efforts à une enquête administrative contre trois collègues mobilisés lors des E3C. L’AG éducation IDF a rédigé une motion. A lire ci-dessous.

Une pétiton aussi :
http://chng.it/7PR49Ps5Dn

MotionMelleIDF

Demande de ne pas autoriser la réouverture des écoles ou de procéder à leur fermeture. Les syndicats de l’éducation de Seine-Saint-Denis ont écrit aux municipalités.

Les organisations syndicales CGT éduc’action 93, CNT Education 93, SE-UNSA 93, SNEP-FSU 93, SNUDI FO 93, SUD Education 93

A Madame La Maire, Monsieur Le Maire,

Le  Président Macron a décidé la réouverture des écoles le 11 mai dernier, malgré l’avis contraire du Conseil scientifique, des autorités sanitaires comme l’INSERM, et des organisations syndicales des personnels (enseignant·es comme agent·es territoriaux) étant donné que le virus circule encore. Celles-ci ont d’ailleurs exigé, avant toute réouverture, des garanties sanitaires : Tests réguliers pour tous, personnels de l’Education nationale, personnels municipaux et élèves ; Masques FFP2 ; désinfection totale quotidienne des locaux. Pour cette réouverture, le Ministre de l’Education a fait fi de toutes ces garanties sanitaires obligatoires pour envisager une réouverture des écoles. Au lieu de cela, il a prévu un protocole inadapté et inapplicable, prévoyant des procédures très strictes, qui, sans tests systématiques, met en danger tout le monde ! Elles imposent un ensemble de règles extrêmement contraignantes, et anxiogènes pour les enfants et les personnels (territoriaux et enseignants) : bionettoyage drastique (sans garantie pour la santé de tous), distanciation physique y compris avec des enfants de maternelle, non brassage et circulation des groupes y compris sur les temps de cantine ou périscolaire par exemple. C’est de la maltraitance ! C’est la destruction de l’école !

En conséquence la pression qui pèse sur les autorités locales, en matière d’hygiène sanitaire et de gestion de groupes, est maximale. On peut prévoir, en cas de drame, de nombreuses mises en causes judiciaires, qui retomberont sur les personnels enseignants et territoriaux mais aussi sur les autorités locales, dont les maires. Le ministre et le gouvernement, eux, pourront brandir le protocole pour se dédouaner en cas d’erreur d’un·e agent·e ou d’un·e enseignant·e. Or, l’école est gérée nationalement par un ministère. Ses personnels sont fonctionnaires d’Etat. Dans notre département, seul le DASEN et ses services doivent gérer les écoles de Seine-Saint-Denis, il est seul garant, par délégation de l’Etat, de la sécurité de ses agents et ses élèves. Là, le gouvernement tente de laisser aux maires toute la responsabilité.

La Seine-Saint-Denis est toujours classée comme département en « zone rouge ». Les collèges et les lycées ne pourraient pas rouvrir mais les écoles si ? Nous ne pouvons accepter d’être considérés comme une « garderie » uniquement pour permettre le retour au travail des parents de nos élèves et garantir la reprise économique

Ce jeudi 14 mai, les écoles d’une vingtaine de villes de Seine-Saint-Denis ont accueilli entre 5% et 20% des élèves qui y sont habituellement scolarisés. Ce chiffre valide le sondage réalisé par la FCPE 93 (fédération des parents d’élèves) qui indiquait que 75% des familles ne souhaitaient pas le retour de leur enfant à l’école. Beaucoup d’écoles n’étaient de toute façon pas en mesure d’accueillir plus d’enfant vu les grandes difficultés, qui se dressent aux personnels municipaux comme aux enseignants et vu les risques sanitaires qui mettent en jeu la vie de nous tous.

Lors de la réouverture de ces écoles, nos organisations syndicales ont pu constater de nombreux exemples de manque de matériels de protections :

-le gel hydroalcooliques et les lingettes désinfectantes n’ont pas été fournis par la DSDEN aux enseignants

-les produits de nettoyage n’étaient pas toujours adaptés et difficiles à se procurer.

-des masques arrivés en retard et dans certaines localités, en nombre insuffisant… Sans parler d’une efficacité minimaliste de ces masques alors que les FFP2 ont montré leur utilité.

Dans plusieurs communes, l’Education Nationale a même dû puiser dans la réserve des municipalités pour approvisionner les écoles.

Plusieurs dizaines de droits d’alertes ont été émis par nos collègues à destination de notre CHSCT départemental. Dans de nombreuses villes, les organisations syndicales des personnels territoriaux se sont également prononcées contre la réouverture des écoles en raison de l’impossibilité d’être prêt à cette date qui n’a aucun sens pour nos métiers. Nous vous demandons de prendre en compte les avis des personnels : des agent·es comme de nos collègues de l’Education nationale.

Dans ces conditions, Madame, Monsieur Le Maire, nous vous demandons de ne pas autoriser la réouverture des écoles et de procéder à la fermeture de celles-ci étant donné que le gouvernement refuse, encore à ce jour, de permettre les garanties sanitaires essentielles pour une reprise.

Nous vous prions, Madame, Monsieur, de croire en notre attachement profond au service public d’éducation.

Bobigny, le 20 mai 2020

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La CGT, FSU, Solidaires, Attac, Oxfam, Greenpeace, la Confédération paysanne…, et plusieurs organisations politiques ont rédigé un « Plan de sortie de la crise assortie de 34 mesures.

Au sommaire de ce « Plan de sortie de crise »  des mesures d’urgence, comme la gratuité des masques, le recrutement de 100 000 professionnels dans les hôpitaux, la régularisation des sans-papiers ou un plan contre les violences faites aux femmes. Mais aussi des mesures de moyen et long terme : l’augmentation des salaires, l’instauration de la semaine de quatre jours, l’arrêt des expulsions locatives, l’annulation de la dette des pays, la sortie totale de l’énergie carbonée d’ici 2030, la restauration d’un ISF élargi, la mise en place d’une taxe sur les transactions financières au niveau européen, la suppression des financements publics aux entreprises polluantes, la suspension des trajets aériens de courte distance, la réglementation de la publicité ou le développement de l’agriculture bio…

Le plan est là : https://www.cgt.fr/actualites/europe/mobilisation/plus-jamais-ca-un-monde-reconstruire