Face au fascisme : riposte sociale !

Face au fascisme : solidarité, autogestion, risposte sociale

L’assassinat du jeune militant antifasciste, Clément Méric, le juin 5 dernier à Paris a médiatisé la violence des groupes fascistes en lien avec leur résurgence. Une réalité malheureusement bien trop connue par celles et ceux qui luttent au quotidien et sur le terrain contre le retour de la peste brune et plus généralement le développement et la banalisation des idées racistes, xénophobes, sexistes, patriarcales, homophobes, réactionnaires et autoritaires contenues et portées par le fascisme sous ces différentes expressions.

L’extrême droite essaie de lisser son image et de séduire les travailleurs mais elle reste du côté des exploiteurs et continue de défendre un projet de société fondé sur l’exclusion, la soumission et la répression. Derrière des discours pseudo-sociaux et populaires se cachent en effet des idées réactionnaires et autoritaires.

 Un discours raciste, machiste et homophobe

Patriarcat et homophobie : pour l’extrême droite, les femmes devraient retourner à la maison et obéir au mari, et l’IVG ne devrait pas exister. Les homos, lesbiennes, bisexuel-lle-s ou transexuel-lle-s seraient "contre-nature" et ne devraient pas disposer des mêmes droits que les hétéros.

Racisme : l’extrême droite veut supprimer le droit du sol, les allocations aux familles dont au moins l’un des parents n’est pas français, et expulser tous les sans-papiers, comme s’ils étaient responsables des méfaits du capitalisme.

Religion : leur prétendue défense de la laïcité n’est qu’un racisme masqué. Ils ne se servent de ce concept que dans un but : affirmer la primauté de leurs idées au détriment de toutes les autres…

Violence et autoritarisme

Étatisme autoritaire : le fascisme c’est le règne du grand capital allié un État répressif chargé de faire régner l’ordre au profit d’une classe de profiteurs.

Culte du chef : La société d’extrême droite, c’est une société pyramidale où les chefs décident de tout, s’accaparent toutes les richesses et réduisent au silence les dissidents. L’État est là pour encadrer l’exploitation.

La violence comme mode de gouvernement : pénalisation, répression, toutes les armes de l’État sont mises au service de la domination. C’est la haine de ceux qui vivent différemment, la guerre et le flicage : multiplication des caméras de surveillance, augmentation du budget de l’armée, création d’une milice.

 Un discours fondé sur la peur et la haine

Dans un contexte de crise, d’inégalités, de chômage et de précarité grandissante, taper sur les immigrés, ceux et celles qui sont “différents”, permet à l’extrême droite et à la bourgeoisie de dévier la colère populaire sur des boucs émissaires : les immigré-e-s, les internationalistes « qui les soutiennent et se moquent des frontières », les syndicalistes « complices de la mondialisation du travail » et les associations LGBT (Lesbiennes-Gays-Bis-Trans) qui menaceraient l’ordre moral de la société. Après plus de vingt ans de diffusion des idées du Front national, celles-ci sont de plus en plus reprises par l’ensemble de la classe politique. Les relents islamophobes et antisémites actuels tout comme les déferlements réactionnaires et homophobes lors des mobilisations contre le mariage pour tous en sont les plus tristes exemples.

Ils tentent de se donner une image anticapitaliste, alors qu’ils prennent systématiquement le parti des patrons lors des mouvements sociaux, au nom de la « défense des intérêts de la nation ». Ils font donc le jeu des patrons en divisant la classe des opprimés quand ils ne servent pas de gros bras pour briser les luttes. Ces mouvements s’appuient aussi sur le vieux fond de nationalisme présent dans quasiment tous les courants politiques en mettant en avant un capitalisme protectionnisme faussement opposé au « capitalisme financier ».

La chasse aux sans-papiers, la fermeture des frontières, y compris pour les demandeurs d’asile, représentent ainsi pour l’extrême droite la solution miracle à tous les maux. Elle nie ainsi que ce sont les patrons, les actionnaires, les banquiers qui exploitent les salarié-e-s avec l’aide des politiciens et des gouvernements de tout bord. L’État reste toujours au service du capital.

 Un discours défendu par la violence

Les dirigeants de l’extrême droite dénoncent « l’insécurité » à la télé. Pourtant son fonds de commerce c’est la violence. Le FN entretient des relations avec un tas de groupuscules qui font régner la terreur contre celles et ceux qu’ils désignent comme des ennemis intérieurs : juifs, rroms, arabes, homosexuel-lle-s, etc. Les agressions se multiplient. Mais également contre celles/ceux qui contestent le capitalisme : militant-e-s associatifs, syndicaux ou politiques sont régulièrement agressé-e-s voir assassiné-e-s.

 Un discours antiféministe et homophobe

L’extrême droite a une conception réactionnaire et antiféministe de la place des femmes dans la sphère publique comme privée. L’idée générale est de renvoyer les femmes au foyer, les reléguant ainsi au rang de poule pondeuse destinées à élever les enfants et servir fidèlement leur époux. Le contrôle du corps des femmes passe par une remise en question de l’IVG et de la contraception libre et gratuite.

Dans la même logique, les fascistes et leurs alliés conservateurs nient et oppriment tout ce qui ne relève pas des relations hétérosexuelles et patriarcales. C’est pourquoi ils refusent que les homosexuels, les lesbiennes, les bisexuel-lle-s et les transexuel-le-s disposent des mêmes droits que les hétéros. La lutte contre le mariage pour toutes et tous en est l’un des exemples les plus récents.

 Un discours autoritaire et répressif

Pour l’extrême droite, il n’y a qu’une seule solution à tous les problèmes sociaux : les coups de bâton. Tout ce qu’elle propose pour répondre à la détresse sociale des quartiers populaires, c’est le couvre-feu et la répression. Et comme si les crimes policiers n’étaient déjà pas assez nombreux, le FN voudrait accorder aux forces de l’ordre une "présomption de légitime défense", autant dire un permis de tuer.

Le même discours autoritaire vaut pour l’école où les seuls remèdes avancés pour l’échec scolaire sont le bourrage de crâne et les humiliations collectives, la soumission à l’école préparant à la soumission à l’entreprise. L’extrême droite ne propose pas de changer de système mais simplement de verrouiller la société par la répression et la violence d’État.

 L’extrême droite est capitaliste et antisyndicale

L’extrême droite critique le libéralisme européen et mondial. L’extrême droite prétend défendre ceux et celles qui triment au quotidien pour s’en sortir. Ce n’est que mensonge et hypocrisie. Le FN est un parti capitaliste dirigé par des millionnaires. Les fascistes ne sont pas anticapitalistes, ce qu’ils veulent c’est un capitalisme français dans lequel les gens galéreront autant. Les patrons qu’ils soient chinois, anglais ou français sont pourtant de la même espèce. Le projet social des fascistes c’est : le même système mais sans syndicats, sans associations pour se défendre. L’extrême droite ne fait que diviser les travailleur-ses entre eux faisant le jeu des classes dirigeantes.

Conspirationnisme et fascisme L’ensemble des groupes conspirationnistes repose sur la même base : « On nous cache quelque chose ». Mais qui est ce « on » ? Il semblerait que ce « on » soit juif, en effet derrière la plupart des discours conspirationnistes des groupes tel que les Illuminatis, Zeitgeist , Reopen 911 ou encore les reptiliens lorsque l’on gratte un peu, le lecteur ou la lectrice avisé-e décèle vite l’antisémitisme à peine dissimulé des discours. C’est donc le si fameux complot juif ! On trouve comme idée récurrente, la théorie d’un complot organisé par le groupe Bilderberg ou encore par la commission trilatérale, le tout manipulé par … David Rockfeller ou les Rotschilds (dans les milieux conspirationnistes M. Rockfeller, parce que riche est considéré comme Juif !).

Des groupes qui se créent des ennemis imaginaires et, ce faisant, se trompent de cibles. Ils s’inventent des conspirations et, plutôt que de s’attaquer au capitalisme, ils divisent la classe ouvrière.

 Connaître les principaux groupes nationalistes français

À quoi ressemble l’extrême droite aujourd’hui ? Quelle est la place du Front national ? Combien de groupes y a-t-il à sa marge, et que représentent-ils vraiment ? Pas si facile aujourd’hui de répondre. Face à une extrême droite en perpétuelle évolution, cherchant de plus en plus souvent à brouiller les cartes pour mieux se refaire une virginité et apparaître plus forte qu’elle ne l’est, il vaut mieux connaître les histoires, les alliances et les positionnements de ces différents mouvements pour mieux anticiper leurs actions et leurs politiques. Vous pouvez vous procurer le schéma du « Petit monde merveilleux de l’Extrême-droite » en vous rendant sur le site de REFLEX SITE D’INFORMATIONS ANTIFASCISTES : L’extrême droite, mieux la connaître pour mieux la combattre (version 2013) Vous pouvez aussi vous procurer ces informations sur le site de No Pasaran nopasaran.samizdat.net

 Quelles alternatives au fascisme et au capitalisme ?

Le projet libertaire propose des valeurs et une société complètement opposées à celles que proposent les fascistes. Égalitaire et libertaire, il est fondé sur le partage des richesses et l’égalité économique et sociale dans tous les domaines de la vie. Pour avancer vers sa réalisation il est nécessaire de renforcer les luttes actuelles contre les politiques antisociales, les populariser, les soutenir et à en initier d’autres, dans une perspective anticapitaliste et antiautoritaire, permettant le développement des capacités de gestion directe de l’ensemble de la population dans tous les domaines. L’éradication du fascisme passe par la lutte contre le capitalisme, l’État comme meilleur de ses gestionnaires, le racisme, le patriarcat et toutes les formes d’oppression et de domination. Contre la destruction programmée des retraites, la réduction annoncée des droits des chômeurs et précaires, la fermeture continue des services publics ou encore les plans de licenciements sans fin, il faut développer une confrontation sociale radicale dans les entreprises, les quartiers et auprès de la jeunesse. C’est encore une fois par la grève générale et le blocage de l’économie que nous pourrons faire échec aux logiques que nous imposent les classes dominantes au nom de la crise et donc éradiquer ce qui fait le terreau du fascisme.

Face aux problèmes sociaux et politiques, les élections n’offrent que des illusions de solution et de choix. Ce n’est pas dans les urnes que se résoudront la crise économique, les inégalités ou le développement du fascisme qui en est issu. Il faut donc refuser l’instrumentalisation des luttes à des fins électorales ou en vue d’asseoir l’hégémonie de partis institutionnels. Les nécessaires avancées sociales, seules véritables remparts face au développement du fascisme, se feront en développant les luttes et l’organisation dans nos entreprises et nos quartiers. Notre objectif est de construire une alternative au capitalisme et à l’Etat, fondée sur la réorganisation et la gestion directe de l’économie et de la société par les travailleuses et travailleurs, avec ou sans emploi.

Face à la résurgence de la violence fasciste, il nous semble fondamental de développer l’autodéfense antifasciste populaire, collective et organisée, sans s’en remettre à l’État qui fait preuve d’une complaisance de fait envers les groupes fascistes, quelles que soient les proclamations d’intention qu’il puisse faire de manière opportuniste. De même, il est nécessaire d’informer et de sensibiliser largement sur le projet et les pratiques racistes et dictatoriales de l’extrême droite. Il est urgent de réagir, de se mobiliser et d’être solidaire lors des menées et violences fascistes, mais aussi d’empêcher le développement de leur expression haineuse sur internet et dans les zones rurales ainsi que dans les petites villes où la présence des organisations antifascistes est moins importante.

  • Face aux fascistes, il faut s’organiser pour les mettre hors d’état de nuire
  • Face aux capitalistes, il faut s’unir pour détruire leur pouvoir et redistribuer les richesses produites par les travailleuses et les travailleurs.
  • Face à l’État, il faut prendre nos affaires en main et construire une alternative sociale émancipatrice, égalitaire et libertaire.