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L’Affranchi numéro 4

Le contrat unique d’insertion ( C.U.I..) : quand la précarité devient une aubaine pour la poste - Brèves...

dimanche 11 septembre 2016, par cnt66

Manifestation du 15 septembre à Perpignan : rendez-vous à 10h30, place Catalogne.
Le CUI c’est quoi ?

Depuis plusieurs mois, dans de nombreux services, une nouvelle catégorie de salarié est apparue à nos côtés, les C.U.I. (contrat unique d’insertion). Celui-ci consiste en un accompagnement professionnel et /ou une formation dans le secteur public ou privé.
Dans l’idéal des services sociaux, le C.U.I. permet au « précaire » de remettre un pied dans le monde de l’entreprise afin de faciliter ses embauches ultérieures.
Pour la Poste et les entreprises qui y ont recours, le principal avantage est surtout financier. Et cet avantage est exorbitant.

Ainsi pour un CUI facteur :
● Exonération complète des charges sociales
● Aide financière directe de l’état à hauteur de 70 % du SMIC
● Pas de prime de précarité de 10 % en fin de contrat
La réalisation quotidienne d’une tournée par un CUI coûte, au maximum, 500 € par mois à La Poste ! Une aubaine, comparé au 2500 € d’un facteur ordinaire

La DSCC du Rhône en tête.

La DSCC du Rhône a tellement à cœur la réinsertion des chômeurs et accessoirement de ses avantages fiscaux qu’elle se classe sur le podium dans la signature de CUI. A la distribution, on en retrouve dans presque chaque arrondissement.
Mais c’est à la PIC que leur utilisation est massive, déjà 48 CUI en activité avec un objectif à terme de 70 contrats.
(source la Direction)
Et ils ne sont pas en apprentissage ! Après une semaine de formation sur le tas (formation payée par Pôle Emploi et le RSA, mais pas par la Poste) ils sont directement placés en autonomie sur des postes de travail, comme n’importe quel CDI ou intérimaire. Une véritable aubaine. Même si la direction estime qu’un CUI n’est efficace qu’à 70 % par rapport à un embauché, cela reste très rentable. Mais il ne compte pas dans les effectifs de l’établissement. Et ne nous leurrons pas, au vue des politiques salariales du groupe La Poste menées ces dernières années, la rentabilité est bien plus importante que le social.

La Poste lutte contre le chômage !

Faire de la réinsertion de chômeur pour une entreprise qui a supprimé 5000 postes en 2014 et 4500 en 2013 est un comble ! Rappelons aussi que la poste a bénéficié de 350 millions de crédit d’impôt (CICE) en 2014 dans le cadre d’un pacte de responsabilité sensé rendre les entreprises plus rentables afin qu’elles créent des emplois !

Un système aberrant

Ce système est symptomatique des politiques de l’emploi menées en France depuis plus de 30 ans. Des milliards d’exonérations de charge, d’aide directe ou fiscale à l’emploi pour arriver en 2016 au nombre record de 3,5 millions de chômeurs (INSEE) ! Et ce chiffre ne correspond pas à la réalité, il est calculé sur une norme internationale ; selon Pôle emploi, il y a en France 5,4 millions de chômeurs (catégorie A,B,C) en recherche active de travail. A cela il faut ajouter tous ceux qui sont en formation.
En France le travail est réparti entre d’un coté 22,8 millions de salariés à temps plein qui doivent travailler de plus en plus vite, être de plus en plus performants et qui en souffrent, et de l’autre 5,5 millions d’inactifs mis à la marge et qui eux aussi en souffrent !

On ne luttera pas contre le chômage à coup de milliards d’exonérations.

On ne lutte pas contre le chômage en invoquant une croissance économique illusoire qu’aucun économiste ne prédit et qui ne pourra jamais créer 5 millions d’emplois !

C’est en partageant le travail, en travaillant tous, moins et autrement qu’on redonnera du sens à celui-ci et à nos vies.

Document PDF : Télécharger le tract ici

http://www.cnt-f.org/fedeptt/