Adresse publique aux confédérations syndicales CGT, Solidaires, FO, FSU, CNT SO et à la CNE (coordination nationale étudiante)

Camarades,

Notre confédération syndicale a entendu vos appels à la construction d’une grève reconductible que ce soit lors du 51e congrès de la CGT à Marseille, lors du dernier CCN de FO, ou jeudi 28 avril sur la place de la République, à Paris, lors de l’assemblée générale convergence des luttes « Syndicats - Nuit Debout ».

Nous avons également entendu vos remarques sur la difficulté de créer les conditions d’une telle grève générale reconductible, le travail de terrain nécessaire dans les entreprises, les universités, les lycées ou les quartiers.

Les enjeux sont aujourd’hui énormes, et les organisations syndicales doivent être à la hauteur de la situation. Loi travail, négociations Unedic, état d’urgence, destruction des services publics, remise en cause des arrêts maladie par la Cnam, et tant d’autres choses encore constituent un lot sans précédent de remise en cause des conquêtes sociales. Une offensive tout azimut du Medef et de l’État visant à imposer une société capitaliste ultralibérale et autoritaire que nous ne pouvons que combattre.

Par ailleurs, les luttes sectorielles se multiplient (dumping social dans le ferroviaire, AP-HP, intermittents et précaires, etc.), les Nuits debout foisonnent, tout comme les actions de blocage et d’occupation partout en France, et depuis deux mois maintenant, les étudiants, lycéens et salariés convergent pour obtenir le retrait de la loi travail, malgré une répression sans précédent du mouvement social et syndical : utilisation de drones pour filmer les manifestations, infiltrations des manifestations par des membres de la BAC portant des autocollants syndicaux, violences policières répétées à coups de flashball, matraques et grenades lacrymogènes ou de désencerclement y compris contre de jeunes mineurs, interpellations et condamnation de syndicalistes (Air France, Goodyear, Tefal, CGT PSA Rennes et Tremery, Fouad Harjane de la CNT, militants SUD et CGT à Saint-Denis...), saccage du local de la CNT à Lille, camion de Solidaires 13 touché par des tirs de grenades lacrymogène et flashball, puis interventions préventives à Marseille, etc.

Au regard de ce contexte, notre confédération estime qu’il est incontournable de mettre à l’ordre du jour la grève générale reconductible. Seul un blocage économique réel du pays pourra nous permettre de faire cesser ces attaques et d’obtenir de nouvelles avancées pour toutes et tous, étudiants, chômeurs, précaires ou salariés.

Conscients de la nécessité d’une telle perspective, nous lançons un appel à créer, malgré nos divergences, un front syndical unitaire susceptible de mettre en œuvre concrètement ce mot d’ordre et cela à tous les niveaux : national, régional, départemental, local et sur les lieux de travail. Cela afin de se donner les moyens, par la solidarité des travailleurs, d’inscrire la grève dans la durée et d’instaurer un véritable rapport de force avec le patronat.

Dans ce but, notre confédération est disponible pour une réunion visant à décider d’une date dans les jours qui viennent pour lancer cette grève générale reconductible et produire le matériel commun unitaire que nous pourrions diffuser largement à travers le pays.

Face aux attaques du patronat et du gouvernement, organisons une riposte syndicale unitaire, construisons la grève générale reconductible !

Pour la Confédération nationale du travail,
le Secrétaire confédéral
Aurélien E.