À initiative de la CNT Moselle, de l’UCL Metz et de la FA Metz, un rassemblement revendicatif aura lieu dimanche 28 mars à 14h derrière la patinoire de Metz. Comme les multiples initiatives un peu partout dans le pays, ce rendez-vous sera l’occasion de rendre un hommage à la Commune de Paris de 1871 qui marque jusqu’à aujourd’hui, chaque génération de militant.e.s politiques et syndicaux de par le monde.

  • Il y a 150 ans, en 1871, à Paris, une formidable aventure, socialiste, féministe, communiste, libertaire et anarchiste est à son apogée.
  • Il y a 150 ans, des femmes et des hommes proclament la république sociale et adoptent le drapeau rouge comme emblème.
  • Il y a 150 ans, démarre un formidable modèle pour de nombreux mouvements internationaux comme les révolutionnaires mexicains, ukrainiens, russes et espagnoles...
  • Il y a 150 ans, la guerre contre la Prusse se termine par le siège de Paris précarisant la grande majorité de la population. La Commune proclame alors sa première mesure sociale en supprimant le paiement de 8 mois de loyer, les logements vacants sont investis, des pensions sont versées pour les blessé.e.s, les veuves et les orphelin.e.s.
  • il y a 150 ans, après la révolte du 18 mars dans tout Paris est placardé : « C’est la fin du vieux monde gouvernemental et clérical, du militarisme, de l’exploitation, des privilèges... auxquels le prolétariat doit son servage : la patrie, ses malheurs et ses désastres. ».
  • Il y a 150 ans, pour élire ses représentants dans des mandats impératifs, la Commune conseille : « Ne perdez pas de vue que les hommes qui vous serviront le mieux sont ceux que vous choisirez parmi vous, vivant de votre propre vie, souffrant des mêmes maux ».
  • Il y a 150 ans, avec 24 années d’avance, la Commune proclame la séparation de l’Église et de l’État et instaure des études et des formations laïcisées.
  • Il y a 150 ans, pour palier aux besoins alimentaires de la population parisienne, des cantines populaires font leur apparition comme « les cantines de Varlin ». dont l’Histoire aura retenue cette citation :
  • « Tant qu’un homme pourra mourir de faim à la porte d’un palais où tout regorge, il n’y aura rien de stable dans les institutions humaines. »
  • l y a 150 ans, se développe l’un des premiers mouvement de masse œuvrant pour l’émancipation des femmes avec, l’Union des femmes pour la défense de Paris et les soins aux blessés réclamant le droit au travail, le droit de vote et l’égalité des salaires. Un siècle et demi plus tard après Louise Michel, l’égalité n’est toujours pas un acquis et nous nous battons encore.
  • Il y a 150 ans, la Commune se mue d’une devise si chère à tant d’organisation de par le monde :« l’émancipation des travailleurs par les travailleurs eux-mêmes ». Les coopératives ouvrières réquisitionnent les ateliers abandonnés par leurs propriétaires afin de continuer la production.
  • Il y a 150 ans les libertés individuelles sont sanctuarisés : liberté de la presse et l’union libre sont proclamés. Mais surtout La Commune de Paris ouvre la citoyenneté aux étrangers : « Considérant que le drapeau de la commune est celui de la République universelle ; considérant que toute cité a le droit de donner le titre de citoyen aux étrangers qui la servent. » . Nombre de femmes et d’hommes internationaux qui sont présent.e.s à Paris ont donné leur vie pour l’idéal communard.
  • Il y a 150 ans, la Commune nous montra l’exemple que la démocratie directe est la seule et l’unique manière de permettre à chacun.e de devenir acteur et actrice de sa propre vie sous toutes ses formes. Les officiers de la garde nationale sont élu.e.s par la base des bataillons, les fonctionnaires sont élu.e.s par les citoyens, les ouvriers élisent leurs délégués révocables à tous moments.
  • Il y a 150 ans, ces femmes et ces hommes font face à des ennemis qui auront raison d’elles et d’eux. Les nationalistes et les royalistes avec l’armée prussienne et versaillaise qui toutes deux, main dans la main encerclent Paris et resserrent chaque jour l’étau de la révolte. Le cléricalisme très présent dans la société de l’époque qui n’accepte aucunement l’avènement d’un monde nouveau où il n’aura pas sa place. Enfin le capitalisme, qui ne veut pas d’une société égalitaire et qui parie toujours sur les forces conservatrices.

D’hier à aujourd’hui les avancées sociales de la Commune, qui n’a duré que 72 jours, résonnent en nous comme si nous étions avec les révolté.e.s. De par leur courage et leur engagement nous continuerons à propager les idées de la Commune afin que leur combat ne fût pas vain. Par ce modeste rendez-vous, nous souhaitons rendre hommage aux idéaux communards et rappeler à tous les puissants du monde entier que l’élan révolutionnaire des peuples est sur le point de renaître : Les mauvais jours finiront quand tou.te.s les pauvres s’y mettront !

CNT MOSELLE