Quand on devient agricultRICEeur, toute notre « vie administrative » est transférée d’office à la MSA, qui devient alors le seul interlocuteur pour toutes les allocations familiales, les soins en maladie, la retraite, etc.

En réduisant le nombre de leurs agentEs, les directions de caisses MSA ralentissent le traitement des dossiers, et conservent en banque nos allocations pour des durées de plusieurs mois. Ces réductions d’effectifs ont pour conséquence de retarder les versements sans en avoir explicitement donné l’ordre. La trésorerie des caisses MSA peut alors être « placée » et améliorer la « performance de la caisse », les agentEs de direction sont alors récompenséEs par une prime de « performance ». La MSA est gérée comme une entreprise par des patronNEs prêtEs à tout pour le profit au détriment d’autrui.

Mardi 14 janvier 2014 à 9 heures, nous étions vingt-cinq personnes réunies à l’appel du CAFCA (Collectif d’autodéfense face au contrôle de l’administration en Ariège) pour débloquer le versement d’un RSA et d’autres allocations dues (1 800 euros au total), restées « coincées » dans les tuyaux de la MSA depuis deux mois.

Elisa et Nico, au cours des deux mois qui viennent de s’écouler, ont passé environ une journée par semaine à téléphoner, envoyer des recommandés, se déplacer, s’épuiser en employant tous les moyens à leur disposition pour faire avancer le dossier, sans succès. Dans le labyrinthe administratif, une famille peut être spoliée de ses ressources sans le moindre remord, mais quand on déboule à 25, on nous propose directement de nous régler en liquide.

Ce n’est qu’une question de rapport de force

ArrivéEs à l’accueil de la MSA de Foix, nous avons demandé à accéder aux bureaux de la direction. Ce jour-là, la direction régionale était présente pour les vœux du personnel, il leur fallait donc nous empêcher de débarquer au milieu des petits fours, que des portes électroniques nous ont effectivement empêché d’atteindre. Sans tarder, le directeur adjoint s’est affairé : nos problèmes ont été solutionnés en moins d’une demi-heure, par cette seule personne, à l’aide d’un seul téléphone. C’est dire combien nous avions été baladéEs jusqu’ici. C’est dire combien ces gens-là sont prêtEs à tout pour que les vraiEs responsables ne soient pas dérangéEs par les victimes de leurs politiques. Nous qui avions prévu les casse-croûtes, l’efficacité de cette action nous a surpris.

Parce que notre cas n’est pas le seul, parce que seule la lutte collective aboutit, ne nous laissons plus faire, regroupons-nous pour affronter ces usuriers.

Nous espérons que cette expérience servira à créer des émules, car ce que nous avons fait aujourd’hui est à la portée de tout collectif ou syndicat.

N’hésitez pas à nous solliciter pour un coup de main :

Nico CNT Ariège