UNION LOCALE de la CNT de NANTES
SINR SSE

Site des syndicats nantais de la Confédération Nationale du Travail

Communiqué suite aux arrestations des militant·es antifascistes de Faire Bloc à Nantes
LE RÉGIME DE L’ARBITRAIRE POLICIER
Article mis en ligne le 27 juin 2023

À Nantes, le samedi 17 juin, la coordination Faire Bloc, à laquelle la CNT 44 participe, a
organisé une journée de mobilisation antifasciste, populaire et festive afin de sensibiliser
la ville à la montée de l’extrême droite au parlement, au gouvernement et dans nos rues.
Après une matinée de discussions autour de l’organisation des luttes contre le fascisme et
l’extrême droite puis une cantine solidaire, les collectifs, syndicats et associations se sont
dirigés vers le lieu de rassemblement de la manifestation de 14h, devant le château des
Ducs de Bretagne.

Une fois sur place, les forces de l’ordre sont arrivées en nombre pour déployer un dispositif
répressif et disproportionné en encerclant le lieu familial où des enfants s’amusaient
les pieds dans l’eau sous les regards de leurs parents. Le cortège s’est à peine mis en
mouvement qu’il a essuyé directement, sans sommation, les premiers tirs de grenades
lacrymogènes. 20 mètres plus loin, les CRS ont chargé, sans sommation non plus, pour
matraquer les manifestant·es et les passant·es tout en volant la banderole antifasciste.
Le miroir d’eau n’était alors plus qu’un nuage de gaz où s’étouffaient les cris des enfants.
Quelques minutes plus tard, alors que le cortège tentait de trouver une issue à une nasse
illégale, la BAC s’est jetée sur nous pour frapper, plaquer et étrangler. Six d’entre nous
ont été interpellé·es, menotté·es dont quatre syndicalistes de la CNT. Ils ne sortiront que
le lendemain, après 27h de garde à vue sans poursuites affirmées à la fin de ce temps
d’enfermement arbitraire.

Après un mouvement social d’une ampleur inédite, écrasé par la répression policière et alors
qu’en ce moment même les forces antiterroristes, le gouvernement et la justice s’acharnent
contre les camarades écologistes des Soulèvements de la Terre, la police et le préfet nous
ont montré qu’ils préfèrent voir nos rues polluées de croix celtiques et autres symboles
récupérés plutôt que de laisser manifester une coordination antifasciste et syndicale.
Chaque semaine, des lieux militants sont attaqués par l’extrême droite, des camarades sont
menacé·es, en toute impunité et, dans le même temps, nous subissons un recul constant
des libertés publiques. Ici, le droit de manifester est nié par la force, comme récemment
lors du mouvement social contre la réforme du régime des retraites, où les arrestations et
les garde-à-vue sans poursuites ont montré une volonté d’intimidation, d’atteinte au droit
de manifester, misant sur un effet de dissuasion.

Lors des rassemblements antifascistes de Saint-Brévin, la police a protégé fièrement les
nervis néo-nazis, et alors que des camarades nantais de Solidaires ont été directement
menacés de mort le 20 juin par des fascistes, il ne nous semble plus à démontrer que la
police et le gouvernement ont choisi leur camp et qu’il est temps de se mobiliser contre la
gangrène d’extrême droite qui ronge les institutions.

Nous ne nous laisserons pas intimider de la sorte !

L’Union Locale CNT 44 condamne sans appel la répression inqualifiable et révoltante
exercée par les forces de police à l’encontre des participant·es à la manifestation antifasciste
du 17 juin à Nantes. La stratégie appliquée par les CRS et la BAC aux ordres du préfet, a
été à la hauteur du but recherché qui était de décourager, démoraliser, humilier dans les
rangs antifascistes et, pour cela, de ne laisser aucune chance d’avancer à la manifestation,
en immobilisant son cortège. Coups de matraque, plaquage au sol, menottes, détention
arbitraire, confiscation de matériel militant : l’arsenal répressif développé à notre encontre
est digne d’un régime totalitaire.

Plus que jamais, il faut nous organiser face à la peste brune, à sa montée et à la banalisation de ses idéaux de haine !