La répression est le signe d’un pouvoir aux abois.

Le « vrai visage » de la police.

Ce gouvernement ne doit sa survie qu’aux forces de l’ordre. Déjà sous la présidence Hollande, le premier ministre imposait une réforme du code du travail à coup de 49.3 pendant que la police usait de la « violence légitime » pour faire taire la contestation dans les rues.

La lutte des Gilets Jaunes a montré une hausse importante du nombre de mutilé·es par les techniques de maintien de l’ordre. Le préfet de Gironde, s’est vu promu à Paris, peut-être grâce à son morbide bilan : Deux mains arrachées, deux éborgnés, une personne ayant subi l’ablation d’un testicule, et beaucoup de manifestant·es souffrant de fractures à la tête, aux mains, etc.

Nous savons pour autant que la violence policière n’est pas un fait nouveau, dénoncée depuis longtemps par les collectifs de soutien aux victimes de « bavures policières ». Elles sont désormais sorties des quartiers populaires pour faire taire la contestation sociale. Aujourd’hui, le pouvoir justifie la répression des manifestant·es les traitants de violent·es, casseurs, délinquant·es, … en prétextant la nécessité de restaurer l’État de droit. Ça ne vous rappelle rien ?

Nous avons laissé la police tester ses nouvelles armes, ses nouvelles stratégies de « maintien de l’ordre » dans des quartiers qui ont servis de lieux d’expérimentation, tout ça dans une indifférence quasi-générale. Beaucoup s’accordaient à croire que la police réprimait de violents délinquant·es dans des « zones de non-droit ». Les années Sarkozy (début 2000) et la fameuse « tolérance zéro » ont marqué un tournant majeur.

Les cortèges de Gilets Jaunes, qui sont beaucoup composés de personnes vivant dans les zones péri-urbaines (petites villes, campagnes), découvrent le vrai visage du « maintien de l’ordre », les poussant parfois à scander que « tout le monde déteste la police ».

La répression est le signe d’un pouvoir aux abois, montrant le vrai rôle de la police : celui de maintenir le système et l’intérêt des puissants plutôt que la « sécurité de la population ».

Vous comprendrez donc que notre syndicat, organisation de classe, n’a jamais voulu compter de policiers dans ses rangs. Comme la situation actuelle le démontre parfaitement, leur rôle est d’entraver nos luttes pour la justice sociale.

Il n’est pas étonnant dès lors que le gouvernement chérisse sa police, couvre les abus de pouvoir, les violations du « code de déontologie », l’absence systématique de RIO (matricule permettant d’identifier les policiers) et commande de nouvelles armes, que beaucoup de pays européens ont bannies.

 

Des cicatrices à jamais …

Les manifestant·es mutilé·es sont aujourd’hui l’objet d’une quadruple peine : en plus de blessures physiques irréversibles, s’ajoutent les blessure psychologiques et la ségrégation sociale que connaît chaque personne en situation de handicap. Enfin, la justice classe sans suite les poursuites contre les policiers.

Plusieurs mutilé·es témoignent aujourd’hui de leur cauchemar quotidien. En plus du traumatisme occasionné par les blessures, iels sont souvent déclaré·es « inaptes » et perdent leur emploi. Certain·es ont aujourd’hui recours aux associations caritatives pour remplir leur frigo.

Les personnes en situation de handicap sont ségréguées, mises au ban d’une société basée sur des principes validistes : évidemment pour le capital, un·e travailleur/se en situation de handicap n’est pas « rentable ».

Odile Morin, militante de l’association Handi-social, rappelle que M. Macron avait annoncé faire de la question du handicap une priorité de son mandat, avant d’ajouter avec un brin de cynisme qu’il a tenu ses engagements (que nous avions mal compris) puisqu’il a multiplié le nombre de personnes en situations de handicap, notamment les manifestant·es mutilé·es à vie par la répression d’État.

Nous ne savons pas quel avenir s’annonce, mais sommes convaincu·es que nous devons continuer à résister, malgré la peur, malgré les risques. En 43 ans, 676 personnes sont mortes des suites d’une intervention de police en France.

En mémoire de Malik , de Lamine, d’Adama, de Rémi, d’Ange, de Bouna, de Zied, d’Amine, d’Aboubakar, d’Abou, de Cédric, de Samir, de Redha, de Nelson, de Fethi, d’Ali et de toutes les victimes de violences policières. (Liste consultable sur ce site : http://www.urgence-notre-police-assassine.fr/123663553)

Ni oubli ni pardon !

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Syndicat CNT de la Gironde

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