Conscience de classe ?

> Brèves de coronavirus

JUANITA vit seule avec ses deux enfants de 14 et 17 ans dans un appartement de 77 m2 sans balcon.

Elle a déposé son aînée de 17 ans chez sa mère de peur qu’elle sorte pendant son absence. Ah oui parce que Juanita est aide à domicile une trentaine d’heures par semaine alors le confinement c’est que en dehors des heures de travail.

« Le plus jeune ben il joue à la console toute la journée. Mais pour le travail scolaire c’est compliqué. Comme y’a pas d’ordinateur à la maison, je dois aller chercher son travail sous forme de documents papiers au collège une fois par semaine. Il a des difficultés de lecture. Normalement sa prof de français l’aide beaucoup mais là moi je peux pas du tout l’aider. Je suis inquiète j’ai peur qu’il prenne du retard ou même qu’il se décourage complètement et qu’il fasse plus rien.
Pis aussi c’est plus dur le travail avec le confinement. On n’a pas assez de masques, c’est dangereux pour tout le monde. Les personnes que j’aide elles peuvent pas se lever ou se laver seules, alors on est bien obligées de s’approcher pour les soutenir ou les soulever. On fait aussi leurs courses si elles peuvent pas sortir.
Alors j’ai peur d’être contaminée et de les contaminer et de contaminer mes enfants. Ma raison me dit de pas reprendre le travail. Mon cœur et ma conscience me disent d’y aller mais franchement pour même pas 1000 euros par mois… »

(Source: Ouest France Vendée lundi 30 mars 2020)

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