Article paru dans « Classe en lutte », le bulletin de la Fédération des travailleuses et travailleurs de l’éducation de la CNT. Il a été écrit avant le cessez-le-feu du 27 novembre 2024 entre le Hezbollah et Israël (non respecté par ce dernier).

A Gaza, après un an de bombardement incessant, 80 % des écoles de l’UNRWA1 (organisme des Nations unies pour la gestion des camps de réfugiés palestiniens) sont détruites. En dehors des camps, ce sont 60 % des écoles qui ont été détruites ou fortement endommagées2. Quant aux Universités, elles ont toutes été détruites, au moins en grande partie. Mais au delà des tonnes de bombes qui s’abattent sur les bâtiments, ce sont 600 000 enfants qui n’ont pas accès à l’école et aux centres de santé depuis le 8 octobre 2023. Et pour poursuivre ce cauchemar, au moins 14 100 enfants ont été tués (32 % des mort∙es) par l’armée israélienne et 35 000 enfants ont été blessés (34 % des blessé∙es). Toutes les 10 minutes, c’est un enfant de plus qui meurt ou est blessé à Gaza3.

Cette succession de chiffres n’est pas un inventaire. Il ne s’agit pas de faire un décompte macabre et quasiment impossible tellement la violence exercée sur ce petit territoire est inouïe. En revanche, en tant que syndicats de l’éducation, nous nous devons de rappeler que les enfants sont une cible particulière dans la guerre génocidaire menée par le gouvernement israélien à Gaza. Il ne suffit pas de tuer la jeunesse. Il faut la priver d’éducation, de soin et d’avenir. Ce 21 novembre, la Cour pénale internationale a d’ailleurs délivré des mandats d’arrêt contre Netanyahou et son ancien ministre de la défense pour crime contre l’humanité.

En Cisjordanie, c’est un ethnocide visant à chasser la population palestinienne qui est en œuvre. Et pour cela, les forces d’occupation israélienne emprisonnent les enfants et mutilent les jeunes manifestants : un jet de pierre = une balle explosive dans la jambe. En ce qui concerne la scolarisation, elle est entravée par les humiliations de la part de l’armée d’occupation lors de contrôles ou aux check points, par les colons qui attaquent les enfants sur le chemin de l’école, ou plus simplement par l’interdiction des activités de l’UNRWA4.

Et au Liban, qu’en est-il ? Dans ce panorama d’horreur sous le feu de l’armée israélienne, il ne faut pas l’oublier. Les écoles, réouvertes après 2 mois, ont été refermées immédiatement à Beyrouth suite à des bombardements. Beyrouth où s’entassent désormais des centaines de milliers de réfugié∙es, dont des enfants privés de tout.

Les enfants ne sont qu’une des cibles de la stratégie militaire et politique d’Israël. Mais parce que la jeunesse est l’avenir, c’est le futur du peuple palestinien que cherche à empêcher le gouvernement israélien.

Face à cette horreur, il y a l’indignation, la colère, la révolte. Sursaut nécessaire qu’il faut prolonger par la mise en œuvre de pressions réelles sur la politique israélienne. La campagne BDS est un levier indispensable. En tant que syndicat, nous pouvons agir : boycotter le matériel HP dans les écoles, vérifier que les cantines ne fournissent pas des aliments issus de la colonisation, stopper les partenariats de recherches…

VIVE LA LUTTE DU PEUPLE PALESTINIEN POUR SES DROITS ET SA SURVIE ! CESSEZ-LE-FEU IMMÉDIAT À GAZA ET AU LIBAN ! ARRÊT DE LA COLONISATION !


1. Nations Unies, Centre régional d’information, « L’ONU et la crise au Proche Orient », 04/11/24, www.unric.org
2. Gwenaël Lenoir, « A Gaza, l’école est finie », Médiapart, 08/09/24
3. Unicef, « Les enfants pris en otage d’une guerres sans fin », 18/11/2024, www.unicef.fr
4. L’Orient le Jour, « Menaces sur l’UNRWA : qui va fournir une éducation aux enfants ? », 16/11/24