Lettre d'information de la CNT en région parisienne
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Le contexte d’offensive réactionnaire que nous subissons est désastreux pour les femmes et les minorités. La loi immigration et ses préjugés racistes, qui dépouille les migrant·es de leur accès – déjà semé d’embuche – au travail et au titre de séjour, prive de nombreuses femmes de leurs ressources. La récupération raciste récente de l’affaire du meurtre de Philippine ou la complaisance médiatique et politique face aux violeurs de Gisèle Pélicot nous alerte sur l’instrumentalisation, par l’extrême-droite, des violences faites aux femmes.
Le « réarmement démographique » relance une politique nataliste rétrograde, allant de pair avec une politique de « réarmement civil de la jeunesse » qui prépare la guerre, via notamment le Service National Universel, qui, même s’il a du plomb dans l’aile, n’est que le plus visible des très nombreux dispositifs de militarisation de la jeunesse. Tant que la réponse apportée aux violences faites aux femmes se réduit à de la communication sans moyens réels ou à des politiques répressives, au durcissement et à l’allongement des peines (sauf pour les proches du pouvoir…), sans travail concret sur la culture du viol et la société patriarcale, la situation n’évoluera pas réellement. La violence assourdissante du système pénal (police, justice, prison) à l’égard des victimes, son inutilité pour lutter contre la reproduction de ces violences nous montre l’urgence de construire nos moyens collectifs de transformer la société pour rendre justice aux victimes et prendre en charge efficacement les agresseurs. Face à cela, nous militons pour une révolution sociale et libertaire impliquant une transformation fondamentale de la société, basée, entre autres, sur l’élimination du patriarcat, du capitalisme et de l’État.
QUELQUES REVENDICATIONS INCONTOURNABLES
— Mise en place d’un service public de lutte contre le harcèlement au travail (que subissent particulièrement les femmes et autres minorités) et les violences sexistes et sexuelles ;
— Politique de formation concernant l’accueil de la parole et l’accompagnement des personnes victimes de violence dans tous les secteurs et développement des structures d’hébergement et d’accompagnement pour un accueil digne et gratuit ;
— Abrogation de la loi de 2016 de pénalisation des clients des travailleur·euses du sexe et des lois sur le proxénétisme, les lois contre le travail forcé, la traite d’être humains et l’esclavage étant suffisantes ;
— Égalité d’accès aux formations, qualifications, embauches, parcours professionnels ;
— Égalité salariale femmes-hommes et fin des temps partiels imposés ;
— Lutte dans tous les secteurs contre la transphobie et reconnaissance sans condition des transitions de genre par les employeurs et l’administration ;
— Allongement des congés parentaux pour chaque parent, afin de favoriser une égale répartition des tâches domestiques ;
— Prise en charge globale de la petite enfance, mais aussi de la dépendance, dans le cadre d’un service public de qualité (pour ses personnels comme ses usager-es), afin de permettre aux femmes de travailler comme et quand elles le souhaitent ;
— Prise en charge globale de la santé de tous·tes, en particulier des femmes, dans un service public de qualité : accès aux soins et à l’IVG pour tous·tes, bien-traitance médicale, prise en compte des douleurs menstruelles et maladies gynécologiques dans l’arrêt de travail, maternités et hôpitaux de proximité à taille humaine, remboursement des moyens de contraception et d’hygiène intime, etc.
SOLIDARITÉ INTERNATIONALE
Nous apportons aussi tout notre soutien aux femmes qui luttent partout dans le monde, comme en Palestine, au Liban, en Pologne, en Argentine, en Iran ou aux États-Unis, pour ne pas mourir ou voir reculer leurs droits. Notre syndicat soutient toutes les luttes pour l’émancipation des travailleuses, dans tous les secteurs et à travers le monde, contre toutes les formes d’oppression et d’exploitation, contre l’obscurantisme et pour l’égalité économique et sociale.
RIPOSTE SYNDICALE !
Face aux violences et à l’exploitation, rejoindre un syndicat est une étape essentielle pour s’auto-organiser, se défendre collectivement et porter haut les luttes féministes. C’est un moyen concret de rompre l’isolement et de bâtir ensemble une riposte collective contre l’oppression et l’exploitation. En tant que syndicat, nous revendiquons l’égalité et l’instauration de structures sociales, autogérées et solidaires. Ces structures doivent garantir à toutes et tous des conditions de vie égalitaires et autodéterminantes, pour une société juste et émancipatrice.