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SIPM, salariés de Relax News

f.Relax News, des contrats au rabais

Paru dans CNT Infos

lundi 7 juillet 2003

Relax news est le fruit de l’externalisation d’une partie de la rédaction de L’Express. Comme souvent chez ce type de société, le droit du travail n’est pas le souci prioritaire.

RelaxNews, des « contrats » au rabais

Relax News, des " contrats " au rabais

Relax News est le fruit d'une externalisation d'une partie de la rédaction de L'Express. Cette société, dont le souci principal n'est pas le droit du travail, n'apprécie pas les salariés dont elle ne peut disposer à son gré. Sa dernière trouvaille : se dévarrasser des pigistes au profit de contrats "à la tâche", sans aucune contrainte pour l'employeur. Avec des camarades de la CNT et d'autres, la résistance s'organise.

La sous-traitance en presse écrite, c'est comme la sous-traitance partout. Un moyen d'insuffler plus de flexibilité à coup de précarité. Quand un magazine comme L'Express choisit d'externaliser une partie de sa rédaction, il confie le marché et son réseau de pigistes en province à un sous-traitant, la société Relax News, une agence de presse spécialisée " loisirs et annonces culturelles ". Une société en infraction avec le droit du travail, n'ayant pas de comité d'entreprise ni de délégués du personnel, et qui cumule les ennuis devant les prud'hommes. Le mois qui a suivi le passage du marché de l'Express à Relax News, l'offensive a débuté contre les pigistes rémunérés depuis quatre ans selon un forfait mensuel . Plus d'un an que dure la bagarre, à coups de lettres recommandées. A l'automne dernier, tentative de division du groupe - très solidaire via mails -, en prononçant deux licenciement pour faute. La faute ? Des brèves trop longues… Ils vont rigoler aux Prud'hommes. Et dernièrement un chantage, soit accepter de passer " volontairement " à la pige, soit se faire licencier et adieu Berthe. Un chantage inacceptable, la rupture du contrat de travail étant à l'initiative de l'employeur.

Dernière trouvaille, qui peut faire date dans le milieu : faire travailler les pigistes sous l'égide de " contrats d'usage ", un genre de contrat " à la tâche " pour chaque semaine de commande. L'avantage, pour le patron ? Rompre tout lien dans le temps avec son salarié. Cette mécanique sans base légale est déjà largement employée dans les boîtes de production audiovisuelle. Pléthore de procès aux Prud'hommes ont été gagnés par les salariés.

Pour ses pigistes réguliers, Relax News exige donc l'abandon de leur un contrat à durée indéterminée de fait, contre la proposition de commandes épisodiques, sans engagement de la boîte, ni si la durée de cette collaboration ni sur la fréquence. Il s'agirait donc de démissionner purement et simplement d'un CDI contre rien !!! Même si un contrat-cadre très flou est proposé, signé des deux parties, ce qui peut blouser certains salariés alléchés par un document présumé plus intéressant que l'absence de contrat qui préside généralement au piges, mais qui sont pourtant mieux protégées.

Pour les nouveaux pigistes, il s'agit de faire comme s'ils étaient des collaborateurs irréguliers et non réguliers, avec abandon donc de fait des garanties minimum attachées au " statut " des pigistes. On contourne ainsi tous les aspects " favorables " aux pigistes de la législation pour en faire des précaires purs et durs, corvéables et largables sans encombres. C'est une attaque claire et nette contre les " garanties " actuelles relatives au statut de pigiste (même si elles ne sont pas toujours faciles à faire valoir).