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SIPM-CNT

Solidarité avec les travailleurs retraités

vendredi 13 mai 2005

Cela n’est pas nouveau : le détournement du vocabulaire pour imposer la logique individualiste du capitalisme libéral.

La loi de juin 2004 sur la "solidarité nationale avec les personnes âgées et les handicapées" permet en fait de créer une nouvelle caisse, la « Caisse nationale de solidarité autonomie », chargée de financer les soins. Cette fonction était auparavant assumée dans le cadre de l’assurance maladie (une des branches de la sécurité sociale avec les retraites et la famille).

Sortir la santé des travailleurs retraités de celle du reste de la population va exactement à l’inverse de l’objectif de solidarité affiché. Cela s’inscrit en fait dans la stratégie de démembrement des caisses par leur séparation successive. Cela permet de les fragiliser en empêchant la solidarité de jouer pour la défense d’un outil commun à tous, et d’empêcher la compensation entre caisses bénéficiaires et déficitaires (à chaque fois qu’une caisse est provisoirement déficitaire on est ainsi « obligé » de prendre des mesures draconiennes pour la « sauver », qui se traduisent par une baisse des prestations et l’augmentation de la part « complémentaire » dont profite le privé).

Car d’un point de vue purement rationnel, quel intérêt peut-il y avoir à créer une nouvelle structure, qui demandera de nouveaux coûts de mise en place et de fonctionnement, au lieu de renforcer la structure existante ? Qu’est-ce que l’"externalisation" de la santé des retraités et des handicapés changera au déficit de structure publique de prise en charges de ces personnes ? Alors même que les frais de gestion de la Sécu (5,3% du budget) sont extrêmment bas (25% dans les assurances privées). Alors même que le système français est au premier rang mondial pour un coût (9,6% de la richesse nationale) deux fois inférieur à celui, au hasard, des USA (16%).

La priorité serait de supprimer les exonérations des cotisations patronales (18 milliards d’euros, pour un déficit "abyssal" de la Sécu de... 11 milliards d’euros !), de faire régulariser les cotisations patronales impayées (1,9 milliards d’euros), de lutter contre le chômage autrement qu’en multipliant les exonérations de cotisations patronales, qui ont suffisamment démontré leur totale inefficacité (les premiers RMA commencent à remplacer les trvailleurs auparavant en CDI)...

Il est clair que la solidarité doit être totale entre travailleurs actifs et travailleurs inactifs, l’instrument de cette solidarité est la Sécurité sociale, et toute tentative de fragilisation ou de démembrement de la Sécu ne peut être qu’une nouvelle atteinte à cette solidarité.

Lire le dossier du SIPM sur le régime par répartition (pour comprendre l’histoire de la Sécu, ses enjeux, la stratégie du patronat et de l’Etat pour la fargiliser).

Lire l’appel à mobilisation contre le travail gratuit pour les actionnaires (appelé « solidarité avec les personnes âgées », autre volet de la loi de juin 2004...).

Lire l’analyse juridique de la loi de juin 2004 relative à la « solidarité avec les personnes âgées ».

Lire l’article sur l’application de la loi pour les salariés non mensualisés (intermittents, intérimaires, CDD courts...).