Un syndicalisme autogestionnaire et sans permanent

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SIPM

Réunion du CILP et de Chaisemartin du 1er décembre

Ouvriers du Livre

mardi 2 décembre 2003

Les propos de Chaisemartin, patron du Figaro, lors de la première réunion après l’annonce de sa démission du SPP.

Arrogant, faux cul...


J’ai pris la décision de quitter le SPP pour un certain nombre de raisons :
 Le fonctionnement du SPP n’est pas au niveau des défis qu’on rencontre. Cela ne vous concerne pas ;
 votre ou vos organisations syndicales doivent prendre conscience de nouvelles réalités ;
 nous sommes fatigués de tenir le même discours depuis 5 ans, sinon 20 ans, sans être entendus ni même écoutés ;

Trop c’est trop ! C’est fini. Je ne veux plus payer. Je ne marche plus. Tout doit être remis à plat. Pourquoi maintenant ?

Circonstances extérieures :
 Les NMPP sont en voie de disparition, elles ne correspondent plus à la répartition géographique, aux horaires et aux équipements des imprimeries. On est passé de 3500 dépôts ou plates-formes à 234 en quelques années. Bientôt, il y aura moins de 100 dépôts de presse et Hachette va avoir le monopole de la distribution de la presse. Il y a un problème fondamental de la distribution de la presse au niveau européen.
 La Poste. Alain Cordier, PDG de Bayard presse, qui préside un comité d’audit de la Poste, dit : « La Poste française service public n’existera plus dans cinq ans ». Dès juillet, il y aura une augmentation des tarifs. La Poste va devenir une entreprise « concurrentielle ». L’Etat maintiendra son aide en 2004 à la hauteur de 290 millions d’euros, mais au-delà ?
 La publicité pour la presse à la télévision. Ce secteur qui lui était interdit ne le sera plus à partir du 1er janvier 2004.
La télévision dans la presse. Prise de participation de TF1 dans Metro. M6 va publier un magazine féminin. TF1 veut un magazine de télévision.
 Les gratuits. Fabriqués, imprimés et distribués sans les ouvriers du Livre. Cela leur coûte moins du tiers des coûts de chez nous.
 Distribution niveau III. Les kiosques et les maisons de presse ferment. Dans les plans de restructuration des NMPP, pas une ligne sur le niveau III.

Nous sommes vous et nous dans la même barque sur ces points-là. Le monde économique et concurrentiel a changé. On doit s’adapter.

 Dernier élément interne aux quotidiens. Nous sommes en état de cessation de paiement. C’est la pire crise depuis trente ans et les coûts ont doublé.

L’organisation du travail engendre un surcoût à cause des effectifs en surnombre. La protection sociale risque de prendre des coûts définitifs et mortels, alors que c’était notre fierté.

Je souhaite continuer avec vous. Je ne veux pas changer d’interlocuteur mais de système. Nous allons devoir revoir des normes de coût, de fonctionnement, de fabrication de nos journaux. J’ai toujours regretté la faiblesse du syndicalisme à la française et cette division qui vous affaiblit est mortelle.

Acceptez que nous redevenions patrons de nos entreprises. redonnez-nous la clé de nos imprimeries car nous devons nous battre comme des lions. Vous êtes attachés à votre convention collective, pas moi. Elle date de 1956. Mais on n’aura pas de conflit là-dessus. Elle n’est pas à l’origine de nos problèmes actuels. Tout ce qui ne vas pas, c’est ce qu’on a mis autour. Je veux discuter économique et social, chiffres. Si on est d’accord, on fera travailler les juristes après.

Nous allons vers un suicide collectif si nous ne faisons rien dans les quelques mois qui viennent. Reconstruisons ensemble, une vraie refondation sans tabous préalables. Il faut parler de tout le système et peut-être dégagerons-nous ensemble un projet. Les pouvoirs publics seront là le moment venu, j’en ai l’assurance.

Il faut des journaux de meilleurs qualité pour moins cher. Voulez-vous être de ceux qui continueront de ne rien faire ou être les responsables historiques du changement ? Si ce n’est pas la voie choisie, vous aurez affaire à des administrateurs judiciaires, des industriels ou des fonds de pension. Cherchons la petite porte étroite pour sortir. Je vous propose de changer le système avec vous, mais je ne veux pas de retour au système précédent.

Ultimatum au 31 décembre ? Non, pas d’ultimatum. Je n’ai ni dit ni écrit ça, mais u article du SPP prévoit que je peux démissionner sans préavis. Revenir au SPP en préalable ? Non. Discussions dans le cadre du SPP ? Oui.

Il faut se mettre d’accord avant Noël sur qui négocie, sur l’ordre du jour et sur le calendrier. Tout ne va pas vous plaire, mais il faut parler de tout. A partir de ce moment-là, ma démission du SPP n’a plus d’importance. Le SPP est prêt à vous recevoir dès demain à 15 heures.

S’il y a accord, il sera collectif. Les négociations avec le SPP n’excluent pas les négociations d’entreprise. Les négociations en prépresse, par exemple, peuvent varier d’une entreprise à l’autre.

On a fait un inventaire, le mien et celui du SPP, des sujets dans le désordre :
 la charge de travail et la modernisation ;
 Les qualifications et les métiers. Le métier n’est pas équivalent à la qualification. Il y a des outils modernes, des expériences, des compétences et des polyvalences. Il faut revoir toute la grille des qualifications. Il y a les métiers d’aujourd’hui et ceux de demain ;
 les salaires et les formations qui vont avec ;
Les salaires, avec salaires d’embauche et prime d’ancienneté. Il faut revenir à des normes ;
 revoir le contrôle de l’embauche et la gestion des effectifs ;
 les solutions sociales : peut-être et après. Pas d’éradication dequi que ce soit. On peut envisager le recours à des mutations intercatégorielles avec formation.