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SIPM-CNT

Le Monde à l’envers : l’imprimerie en ligne de mire

section groupe Le Monde

vendredi 25 juin 2004

L’imprimerie du Monde est la prochaine étape dans le plan de liquidation des ouvriers du livre.

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Colombani attaque bille en tête : en ligne de mire, l'imprimerie du Monde, accusée des pertes du journal, et dont le sort (plan de licenciement) doit être réglé avant l'été. Cela est témoin d'une étrange logique : l'imprimerie est annoncée comme « déficitaire »... Ce qui revient à dire que l'outil de production du journal devrait en lui-même être bénéficiaire, déconnecté de son objet : à la base, la réalité est faussée, et c'est bien la logique de sous-traitance qui est à l'oeuvre, indiquant le réel objectif de la direction.

D'autres raisons de la mauvaise santé du quotidien sont complètement ignorées : la dégradation du contenu, les choix éditoriaux, la baisse de qualité, pourtant pointées du doigt par de nombreux journalistes (voir Acrimed http://www.acrimed.org/article1625.html), ou encore une politique éditoriale axée exclusivement vers les classes sociales supérieures (Télécharger Les comptes du groupe 2003, 5 juin 2004 http://medias.lemonde.fr/medias/pdf_obj/sup_comptes-monde_040604.pdf). L'équipe dirigeante a fait ses choix et les assume : « le quotidien des cadres », « un public de décideurs », « des lecteurs à hauts revenus »... D'ailleurs, lorsqu'elle vante sa position de leader, elle s'intéresse aux catégories socioprofessionnelles des : « cadres supérieurs », « cadres sup entreprises », « hauts revenus top 8 », « hauts revenus top 2 », « hauts revenus top 1 ». Les salariés, les précaires, les ouvriers, Le Monde de Colombani et Plenel l'ex-trotskyste n'en a rien à foutre.

Pour ce Monde-là, les salariés, les ouvriers rentrent dans deux catégories : les privilégiés (parce qu'ils ont encore droit à des trucs archaïques comme la sécurité de l'emploi, la sécu, la retraite, toutes choses qui font peser sur les entreprises des charges insupportables), ou les terroristes. Comme les tortionnaires-preneurs d'otage d'EDF qui ont le front de refuser la liquidation du service public de l'électricité et du gaz (voir l'article d'Acrimed http://www.acrimed.org/article1632.html).

Alors, les ouvriers de l'imprimerie du Monde, évidemment, Colombani et consorts ne s'en soucient guère. Ils reviennent trop cher : ce n'est « pas supportable », le déficit de l'imprimerie est « dévastateur »... Quand tout va bien, c'est grâce à nos aimables dirigeants... Quand tout va mal, c'est à cause de ces salauds de travailleurs... Et c'est toujours sur eux que ça retombe : la question des salaires des pontes du Monde ne sera jamais abordée, sinon pour une augmentation. Pourtant, ils reviennent sacrément cher, eux, non ? Au fait, combien d'ouvriers du livre pour un Colombani ? Combien de travailleurs pour un parasite social ?