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SIPM

La presse et la grève : avec vous, pas contre vous

lundi 9 juin 2003

A destination de tous les salariés en lutte : petite mise au point sur le traitement de la grève par les médias.

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Syndicat interprofessionnel de la presse et des médias
33, rue des Vignoles
75020 Paris
presse.rp@cnt-f.org

Texte à destination des salariés de la presse et des médias et de l'ensemble des grévistes
(4 pages sur le régime par répartition et les retraites http://cnt-f.org/presse/)

LA PRESSE ET LA GRÈVE :
AVEC VOUS ET PAS CONTRE VOUS !

De vives - et légitimes - critiques se sont fait entendre quant au traitement médiatique du mouvement de grève. Des critiques que nous partageons et qui ne font que refléter la paupérisation de nos métiers. Traitement partiel et partial de la grève, s'attachant davantage à entendre la grogne des usagers privés de transports ou des parents s'inquiétant des examens à venir pour leurs enfants qu'à expliquer concrètement les raisons de la colère et la nécessité de lutter contre une nouvelle attaque contre le système de répartition.

    Ce traitement populiste d'un mouvement pourtant populaire est le symptôme de la précarisation de nos conditions de travail et, au-delà, de l'emprise économico-politique sur l'information. Qui ne doit être en aucun cas - faut-il le rappeler ? - une marchandise. Au sein des rédactions, tant en presse écrite qu'en radio ou en télévision, se développent la précarité et la nécessité d'être rentable. Travailler dans l'urgence, sans recul, avec de moins en moins de monde, avec du personnel sous-payé et sous-formé. Les soutiers de l'information, pigistes bien souvent, précaires pour la plupart, sont envoyés sur le terrain - en général une manif ou un quai de métro - avec dans la poche une vague dépêche AFP, en tête une vague question - au mieux "Pourquoi faites-vous grève ?", au pire "alors, pas de métro, ce matin ?" ou "Vous vous sentez pris en otage?"... - et au ventre la peur de passer trop de temps avant d'envoyer un sujet de trente secondes ou d'un demi feuillet. Et le tout donnant des billes aux politiques et aux patrons pour discréditer un mouvement légitime, se servant de ce qui n'est plus de l'information mais de la communication ou pire, de la propagande.
Le SIPM-CNT soutient par ailleurs les médias alternatifs comme vecteur d'une information libre et indépendante, bien utile en ces temps de désinformation :
Indymedia : http://paris.indymedia.org/
Samizdat : http://hns.samizdat.net/
Gréve de l'Education : http://www.reseaudesbahuts.lautre.net/

    Or, nous aussi -journalistes, photographes, pigistes, secrétaires de rédaction, ouvriers du Livre, employés, du public ou du privé- sommes pleinement concernés par cette attaque sans précédent contre le système de retraite par répartition. Avec des arguments identiques à ceux qui ont servi à démanteler l'UNEDIC. Pourtant, il semble que "grève" soit un gros mot dans la presse. Comme si, malgré la nécessité de défendre nos droits, nous devions assurer la couverture des grèves et des manifestations. Et donc ne jamais y participer en tant que tel. Symptomatique : France 3, le 13 mai dernier, a utilisé du personnel non-gréviste et des cadres pour assurer un pseudo-journal, sorte de "digest" des journaux des cinq stations ne faisant pas grève. Comme si le "service minimum" devait être assuré à tout prix, au mépris du droit de grève, des conditions de travail et de la qualité de l'information.

    Par conséquent, le SIPM, conscient des dangers qui menacent les droits de tous les travailleurs, du public comme du privé, et refusant le chantage à un "service minimum déontologique" pour les salariés de la presse :

  • réaffirme son attachement à une information de qualité, indépendante de l'Etat et du patronat : l'infomation ne doit être ni une marchandise ni un outil de propagande étatique ;
  • apporte son soutien et sa solidarité aux mouvements de grève qui ont lieu dans divers secteurs sur les retraites, la décentralisation et les privatisations ;
  • appelle l'ensemble des salariés de la presse et des médias à rejoindre le mouvement de grève et à le durcir immédiatement afin d'empêcher le patronat et ses sbires gouvernementaux de brader notre système de retraite par répartition ;

FACE AUX ATTAQUES PATRONALES
OFFENSIVE SYNDICALE, GRÈVE GÉNÉRALE !