Un syndicalisme autogestionnaire et sans permanent

Accueil > Boîtes en lutte > Sections syndicales > Groupe Le Monde > L’Immonde

SIPM-CNT

L’Immonde

mardi 1er février 2005

Aden, Le Monde initiatives... Précarité, licenciements... La loi du Monde est cruelle. Le SIPM soutient activement, par ses adhérents présents dans les titres, les luttes émergentes.

Le Syndicat interprofessionnel de la presse et des médias CNT apporte son soutien au personnel en lutte d’« Aden », du « Monde Initiatives » et plus largement à toutes ces filiales qu’un groupe ayant eu les yeux plus gros que le ventre a décidé de sacrifier sur l’autel de la santé financière chancelante de son navire amiral, le quotidien jadis de référence, « Le Monde ».

Il est inacceptable que la direction du « Monde », dans sa précipitation, en arrive à « oublier » d’informer les instances représentatives du personnel de ses volontés de liquider avec perte et fracas des publications comme « Le Monde Initiatives » - traitant en particulier du social, suprême ironie - dont la suppression n’arrangera en rien les finances du groupe.

Il est inacceptable que soit sacrifié le supplément culturel du « Monde » simplement parce que son personnel allait être intégré dans les effectifs du « Monde » et allait donc bénéficier des mêmes droits. Sans parler de ce petit arrangements entre amis où le sacrifice d’un city-magazine arrange celui qui les édite et avec lequel le groupe « Le Monde » est en discussion.

Et il est intolérable que les personnels de ces filiales - qui, eux, rappelons-le, n’ont jamais demandé à partir - ne bénéficient pas des mêmes conditions de « départs » que les salariés du « Monde », le fameux « plan de sauvegarde de l’emploi ». A croire que la piétaille n’a pas les mêmes droits que cette aristocratie journalistique qui, au passage, hésite elle aussi à quitter en ces temps de rigueur la chaleur des nouveaux locaux du quotidien du soir.

Quant aux pigistes (qu’ils soient réguliers ou non), n’en parlons même pas, ils ne sont que la variable d’ajustement d’un direction qui calque son attitude sur celle des pires patrons de droite, n’ayant droit qu’au strict minimum. Alors qu’un salarié du « Monde » aura droit à une indemnité de départ dont le plancher est de 40 000 euros, le pigiste du « Monde Initiatives » devra se contenter d’à peine 1 000 euros. Et encore, s’il a bien bossé...

Depuis que « Le Monde » s’est rêvé grand groupe de presse, la précarité fait force de loi. Piges au rabais, paiements en Agessa... Idem à « Télérama » où les 32 heures ont été dénoncées au nom de la rationalisation et du moins disant social. Idem en presse locale. Idem dans les filiales de l’édition, à l’imprimerie... On se croirait dans les titres de la presse locale qu’a racheté Dassault, voulant se payer « Le Figaro » et se retrouvant avec 70 journaux sur les bras, jouant des clauses de cession comme d’autant de plans sociaux larvés n’osant dire leur nom.

Nous sommes solidaires de tous ces travailleurs en lutte, rappelant, si cela était encore nécessaire, que si l’information n’est pas une marchandise, ceux qui la font ne sont pas non plus des outils que l’on peut jeter pour satisfaire quelque actionnaire ou banquier.

PARIS, le 1er février 2005

Syndicat interprofessionnel de la presse et des médias CNT