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SIPM

Communiqué : De la démocratie à la Medefocratie

vendredi 10 juin 2005

Le programme de Villepin poursuit la voie tracée par son devancier. Au nom de l’"emploi", on brade les droits des salariés, on précarise.

Après l’expression massive du refus du libéralisme exprimé à l’occasion du référendum, Dominique de Villepin a annoncé la priorité donnée à l’emploi. Or, le train de mesures annoncées se situe intégralement, au nom de l’emploi, dans la poursuite d’une politique libérale de précarisation, de cadeaux aux entreprises, de casse des droits sociaux. Le choix de légiférer par ordonnance ne contribue pas au renforcement d’une démocratie qui, au sens étymologique, semble bien malade...

Le « contrat de nouvelle embauche », qui réchauffe une des idées lumineuses du rapport ultralibéral Virville, est ni plus ni moins qu’une casse du CDI sans les avantages du CDD. Il s’inscrit dans le fameux « modèle danois », un des plus libéraux d’Europe, qui supprime toute protection contre le licenciement sauvage. Tout en oubliant la compensation offerte par ce modèle, les chômeurs bénéficiant de conditions d’indemnisation très supérieures à ce qu’elles sont en France (4 ans à taux plein contre 6 mois ou 23 mois à taux réduit).

Par ailleurs, le chèque emploi permet la baisse des cotisations patronales (à hauteur du Smic) et supprime la durée garantie par le CDD, la suppression de l’amendement Delalande ôte la protection dont bénéficient les salariés de plus de 50 ans...

Lorsque le Premier ministre annonce que les petites entreprises sont la clef de l’emploi, il faut comprendre la clef de la casse des droits sociaux. Là encore, rien de nouveau, elles ont toujours servi de laboratoire, en raison de la fragilité des salariés, avec un très faible taux de syndicalisation.

Le Medef affiche sa satisfaction : il a de quoi. Il dit qu’il en veut plus : patience, il l’aura.

Lutter contre le chômage en détruisant les droits sociaux ? N’oublions pas ce qui se cache derrière cette logique : une masse de travailleurs pauvres, sans droits sociaux. C’est le modèle américain tant vanté : 5% de chômage et 40 millions de travailleurs sans couverture sociale, 35 millions sous le seuil de pauvreté. Le seul moyen de lutter contre le chômage sans que cela soit au détriment des travailleurs, c’est d’inverser la tendance dans la répartition des richesses produites. Par le biais des salaires et des cotisations sociales, une part plus importante doit revenir aux travailleurs au détriment de la finance.