Avec plus de 300 000 manifestants en France, la journée d’action contre l’austérité et la loi Macron de ce jeudi 9 avril est l’une des plus grosses mobilisations syndicales depuis l’accession de François Hollande au pouvoir, preuve que, de plus en plus, la colère des travailleur-se-s gronde face à une situation économique, sociale et politique dramatique.

La CNT a participé à cette journée en préparant la grève depuis des semaines et a activement contribué à l’amplification des rassemblements et manifestations dans de très nombreuses localités, les initiant parfois, là où les appareils syndicaux avaient fait le choix de ne pas proposer de perspective dans la rue. Les cortèges de la CNT ont ainsi été visibles à Paris mais aussi dans toutes les villes de France où ses syndicats sont implantés.

De plus, il est à remarquer que dans de nombreuses manifestations, des revendications locales (luttes contre les licenciements, pour les salaires et l’amélioration des conditions de travail, pour des moyens à la hauteur des besoins dans les services publics…) se sont greffées aux revendications interprofessionnelles contre l’austérité et la loi Macron, esquissant une convergence des luttes nécessaire à leurs succès.

Cette journée de grève et de manifestations est loin d’être suffisante et ne peut constituer une fin en soi. Si elle est un point d’appui de la construction d’une mobilisation sociale d’ampleur, une suite à la mobilisation du 9 avril doit voir le jour au plus vite afin que l’espoir qu’elle suscite aujourd’hui chez les travailleur-s-se se transforme demain en victoires. Pour cela, il est nécessaire que la lutte se construise à la base et que l’ensemble des travailleur-s-e et des équipes syndicales combatives développent les initiatives locales, alors que la priorité accordée par les bureaucraties syndicales à la manifestation parisienne a exclu de fait une grande partie des travailleur-se-s. Cette stratégie malheureuse aura permis à des médias déjà peu enclins à donner sa vraie place au mouvement social l’occasion d’analyser cette journée uniquement comme une démonstration de force de la CGT et de FO. Exit du débat les vraies raisons de la présence de centaines de milliers de travailleurs dans les rues et des multiples conflits sociaux dans tous les secteurs d’activité.

Alors que le patronat a à sa disposition un gouvernement disposé à accéder à ses rêves les plus fous – casse du code du travail, destruction des droits syndicaux - la CNT continuera, et cela sans attendre le 1er mai, à construire la grève générale reconductible, seule riposte viable face à l’austérité et aux lois anti-sociales qui se succèdent !

Plus largement, il est urgent de bâtir une alternative autogestionnaire et émancipatrice pour les classes populaires. Un projet de société révolutionnaire et anticapitaliste qui se construit au delà du calendrier dicté par les échéances électorales et le bon vouloir des directions syndicales !

La CNT.