Face à la violence de l’état et du patronat, face aux reculs sociaux, aux licenciements massifs sous-prétexte de crise, il est plus qu’urgent d’organiser une autre riposte que celle proposée par les bureaucraties syndicales.

Alors que suite au succès des journées de grève de janvier et de mars, on pouvait espérer la construction d’un mouvement de grève capable de briser l’élan libéral et nous permettre d’imposer une redistribution réelle, juste et égale, des richesses, les bureaucraties syndicales ont choisi le camp de la mascarade et du patronat en appelant à la mobilisation les 1er et 26 mai et le 13 juin, ce sans appel clair à la grève ! Ces directions syndicales savent qu’elles risquent d’être débordées en cas de mouvement social d’ampleur, elles ont peur qu’une grève générale reconductible nous permette de prendre en main réellement nos luttes au sein d’assemblées générales souveraines. Ces directions syndicales luttent pour leur propre survie, pour défendre leur strapontin et le droit de négocier dans les salons ministériels. Méprisant de cette façon jusqu’à leurs propres militants et militantes qui, eux, elles, s’exposent tous les jours dans un contexte de plus en plus répressif. Créant aussi le sentiment qu’il n’y a rien à faire, que la lutte collective est impossible, poussant à l’individualisme, au repli, à la dépression.

Nous n’avons pas la même conception du syndicalisme !

Nous refusons de participer à cet enterrement et de cautionner cette énième défaite voulue et assumée sous prétexte d’unité. Face à cette unité des bureaucraties syndicales qui n’a permis aucune avancée sociale, qui n’a imposé aucun rapport de force, construisons une unité à la base, entre nous, travailleurs, travailleuses, chômeurs et chômeuses, du public ou du privé, avec ou sans-papiers. Une unité qui doit se construire tous et toutes ensemble, dans des assemblées générales démocratiques. C’est en luttant collectivement que nous pourrons bloquer l’économie, c’est en bloquant leurs profits que nous pourrons faire plier ceux qui nous exploitent. Et non dans des « journées d’action », « temps fort » d’un jour qui n’empêchent aucunement l’économie de tourner. Nous n’aurons que ce que nous prendrons !

Le syndicat ne doit pas être un frein aux luttes !

Il ne doit pas être là pour les contrôler, les diriger, les canaliser. Le syndicat doit redevenir ce qu’il n’aurait jamais dû cesser d’être, un outil, une arme aux mains des travailleurs et des travailleuses. Parce que nous estimons que l’exploitation a assez duré, parce que nous en avons marre de travailler toujours plus vite et plus dur pour augmenter leurs profits, parce que nous ne voulons plus être flexibles, adaptables et jetables, parce que nous avons droit à une santé, à une éducation et à des transports publics et gratuits, parce que tout le monde doit pouvoir circuler et s’installer librement dans un monde sans patries ni frontières, pour toutes ces raisons et bien d’autres encore nous appelons au développement d’un syndicalisme de classe, révolutionnaire, anticapitaliste et anti-autoritaire, seul capable de renverser le rapport de force et mettre un terme au chantage à la crise et aux politiques de destruction sociale qui l’accompagnent.

CNT 38 BP385 38015 Grenoble cedex 1

interco.38 cnt-f.org