Section syndicale Interior’s

Plan social chez Interior’s Pour la CNT, c’est zéro licenciement et le maintien de la représentation syndicale dans l’entreprise !

En annonçant au personnel du siège social le licenciement de 33 salariés de l’entreprise sur 450, la direction , prenant prétexte de la crise économique, affute ses arguments et présente cette mesure comme un moindre mal : il faut penser à la pérennité de l’entreprise... Interior’s comme bon nombre d’entreprises se met à l’heure d’un projet de licenciement collectif pour motif économique . La CNT, qui défend toutes les catégories de salariés, n’a pas la même analyse que la direction, bien entendu. Tout d’abord, cette direction minimise le pourcentage de licenciés pour faire avaler la pilulle : le licenciement concerne 7,3% du personnel. Sachant que les salariés des magasins ne seront pas touchés, nous devons donc tabler sur un licenciement de 33 salariés sur 177 salariés du siège social, soit 18,6% de licenciés au Havre. Et si nous affinons l’analyse, nous constatons que c’est le secteur des ateliers qui est le plus touché ; la direction veut licencier 24% du personnel des ateliers. Sachant que la majorité des syndiqués de la CNT se trouve dans les ateliers, et seule la CNT est présente comme syndicat au siège social du Havre, nous sommes plus que troublés. La direction d’Interior’s propose par ailleurs un système de critères pour fixer l’ordre des licenciements. Des critères habituels mais un critère supplémentaire qui nous interpelle, celui des qualités professionnelles :

- plus 5 points par compétence supplémentaire ( à la tête du client ?)
- moins deux points pour un avertissement de moins de trois ans

- moins cinq points par mise à pied de moins de trois ans.

Ce sont chez Interior’s les critères des qualités professionnelles ! Quand on sait que les avertissements et les mises à pied concernent ceux qui ne courbent pas l’échine, on voit tout de suite le public visé : c’est surtout celui des syndicalistes. Le Délégué syndical syndical de la CNT n’a t-il pas eu une mise à pied de 3 jours pour un motif futile juste après avoir défendu une secrétaire pour un problème de harcèlement au travail ? En réalité la direction entend faire d’une pierre deux coups en provoquant un plan social : baisser le volume de la masse salariale et liquider le syndicat dans l’entreprise. Nous ne sommes pas dupes de la manœuvre. N’oublions pas que les élections professionnelles se dérouleront en mars 2010. Quelle aubaine si les éléments moteurs du syndicat ne pouvaient se présenter ! Plus de délégué syndical de la CNT pour assister et défendre les salariés...Plus d’élus de la CNT pour interpeller l’Inspection du Travail....Que des candidats « indépendants » dont on apprécie les réactions aujourd’hui !

Les élus de la CNT au Comité d’Entreprise ont proposé de nommer un expert comptable pour vérifier les comptes de l’entreprise pour voir si la situation était si mauvaise que cela sur le plan économique. Les candidats « sans étiquette syndicale », dits candidats libres, ont refusé arguant du coût de l’expert comptable. La CNT en fut très étonnée. Nous espérons que les salariés d’Interior’s sauront s’en souvenir.

Sur le plan économique , la direction table sur une reprise des ventes puisque aucun magasin ne fermera. Et c’est tant mieux pour les personnels concernés. Pour autant, ce sont les loyers des magasins qui grèvent le budget de l’entreprise et l’appréciation des difficultés économiques de l’entreprise doit être globale. Ne pas utiliser uniquement comme seule variable d’ajustement , les bas salaires. La CNT est par ailleurs étonnée qu’aucun licenciement de cadres ne soit prononcé (tant mieux pour eux parce que la CNT est contre tout licenciement, mais nous raisonnons ici de manière globale). Seuls les salaires des ouvriers et des employés grèveraient le budget de la société ? S’il faut faire des économies, nous suggérons à la direction d’appliquer à la lettre le droit du travail, ça lui éviterait d’avoir à payer régulièrement des indemnités aux Prudhommes. Interior’s n’a t-elle pas été condamnée à payer à une de ses anciennes salariées la somme de 50 000 euros à titre de dommages intérêts réparant la violation du droit à repos dominical et deux mille euros au titre de l’article 700 du code de procédure civile...Et on pourrait multiplier les exemples de sommes versées en procédures diverses et variées y compris les sommes dépensées pour éviter d’avoir un syndicat comme la CNT dans l’entreprise...Nous pourrions parler des séminaires...

La CNT, dans un contexte aigu de chômage, ne se fait aucune illusion sur le système des reclassements. Si c’est pour trouver un travail précaire, les licenciés n’auront pas besoin de cellule de reclassement, miroir aux alouettes des temps modernes. De surcroît, en licenciant les personnels qui sont les moins qualifiés comme les manutentionnaires, la direction condamne ces personnes à un chômage de longue durée si ce n’est éternel ,dans une localité havraise gangrénée par un chômage chronique depuis des années..

Pendant de nombreuses années, la société Interior’s, cette success story comme la qualifiait la presse locale, a engrangé de gros bénéfices. La CNT ne s’en fait pas pour l’avenir des patrons de l’entreprise qui n’ont pas mis leurs œufs dans le même panier c’est pourquoi notre syndicat exige qu’aucun salarié ne soit sacrifié sur l’autel des profits. Que la direction diminue ses marges en attendant que les affaires reprennent. Elle ne crèvera pas de faim contrairement aux licenciés qui ne sont que très peu qualifiés pour certains et qui ne retrouveront pas de travail sitôt...Les salariés des magasins doivent aussi se sentir partie prenante dans ce conflit social car leur tour viendra après si la direction estime que les profits ne sont plus suffisants...

La CNT mobilisera les salariés et interviendra auprès de la Direction Départementale du Travail pour éviter tout licenciement. D’autres solutions doivent être envisagées ! Interior’s a de la réserve financière, donc pas de licenciement !

Pour tout contact, s’adresser au Délégué Syndical CNT, Bruno Boisivon : 06-62-21-46-82