Voilà une phrase que nous aimerions voir en tête des manifestations du 1er Mai, sur les banderoles unitaires du cortège intersyndical. Prononcées pas Xavier Mathieu, délégué syndical CGT de Continental, ces paroles sont représentatives des luttes actuelles des travailleurs, du public comme du privé, de Molex, Caterpillar, FM Logistic, Scapa, Sony, 3M et autres Faurecia , des hôpitaux aux universités, de tous ceux et celles qui doivent faire face à la violence des attaques de l’État et du patronat.

Aujourd’hui il n’existe pas un secteur épargné par les licenciements, la remise en cause des acquis sociaux, la course à la rentabilité, ou la répression à l’encontre des « contestataires ». Il n’existe pas un droit qui ne soit pas aujourd’hui battu en brèche par ceux qui nous dirigent politiquement comme économiquement.

La CNT a toujours défilé le 1er Mai et elle le fera bien entendu encore cette année. Mais au-delà de la manifestation symbolique de commémoration des premiers temps du syndicalisme, au-delà de cette journée de revandication des travailleurs - et non de fête du travail comme l’a institué Pétain en 1941 et continuent de l’appeler nos gouvernants aujourd’hui encore - la CNT participera à ces défilés avec pour volonté qu’ils ne soient qu’une étape. Une étape vers une grève interprofessionnelle reconductible, seul moyen à notre sens de mettre un coup d’arrêt aux attaques patronales et gouvernementales.

Les journées de grève de janvier et mars, isolées et sans suite, n’ont rien changé. Les licenciements continuent de se succéder, les salaires stagnent, les conditions de travail se détériorent, les libertés sont bafouées, les immigrés sont traqués, le système de santé écrasé, l’éducation déstructurée,...

La seule réponse que proposent les bureaucraties syndicales CGT, CFDT, etc. est de soutenir du bout des lèvres leurs adhérents « trop agités », de leur demander de lutter au cas par cas, en évitant les débordements, chacun dans son coin, isolé et affaibli.

L’enjeu n’est plus de nous défendre, de savoir si on recule d’un pas ou de deux, mais de reprendre l’offensive. Il nous faut imposer enfin ce rapport de force qui nous permettra de mettre au pas le capitalisme et sa logique d’exploitation et de destruction. Pourquoi ceux qui produisent chaque jour les richesses que s’accaparent quelques-uns devraient continuer de céder ou de fléchir ? Sans les travailleurs, les patrons et l’État ne sont rien. Ils ne sont que des sangsues, des parasites qui s’engraissent sur notre dos et nous jettent quelques miettes à la figure pour nous faire patienter. Fini le dialogue social de sourd, fini les rencontres à l’Élysée et les négociations au rabais avec le Medef, la CGPME et consorts.

L’heure est à un syndicalisme de lutte de classe, autogestionnaire et offensif : la peur doit changer de camp !