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Même les mangues ont des papiers, Yves Pinguilly et Aurélia Fronty,

vendredi 19 février 2010, par Greg

Petits papiers

Même les mangues ont des papiers : sous ce titre intriguant, Yves Pinguilly, qui a écrit de nombreux albums et romans sur l’Afrique noire, et Aurélia Fronty, l’illustratrice, évoquent poétiquement le sort des jeunes Africains qui partent vers le Nord. Momo et Khady, deux jeunes enfants imaginent le monde depuis leur village d’Afrique. Momo rêve de partir de l’autre côté du monde pour travailler et pouvoir soigner et nourrir ses proches. Un jour, ils se cachent sur un cargo chargé de mangues et sont découverts par les marins qui les interpellent puis les débarquent : « – Qui êtes-vous ? Que faites-vous ? Vos papiers ! VOS PAPIERS ! – On voulait partir avec les mangues de l’autre côté du monde. – Les mangues ont des papiers, elles ! »
Ce très bel album, avec ses couleurs très chaudes au village, puis froides au port et dans le bateau, finit sur une note aux couleurs de tristesse et d’espoir mêlées ; tristesse pour Momo de ne pouvoir offrir à sa mère et à ses sœurs un « plat de riz sauce arachide », « un plat de fonio sauce arachide », « un plat de manioc sauce ara­chide » et espoir donné par Khady : « Momo, toi et moi ensemble, nous som­mes le monde entier. Chacun une moitié. À égalité. »

Même les mangues ont des papiers, Yves Pinguilly et Aurélia Fronty, Rue du monde, 2006, 29 p., 14 € . (À partir des grandes sections de maternelle)