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Casseurs de pub

samedi 27 mars 2010, par Greg

Casseurs de pub revient pour la sixième fois avec son
numéro annuel de novembre 2004. Pour ceux qui ne
connaissent pas cette très belle et très visuelle revue,
rappelons qu’elle appelle à résister « contre tous ceux
qui tendent à détruire la nature, la beauté, la liberté, [et
contre ceux qui veulent] conditionner nos idées, (…)
réduire nos vies à celles de consommateurs. »
Quand le lecteur manipule cette revue d’écologie radicale, il est saisi par une explosion d’images et de photos percutantes qui utilisent les armes graphiques des
publicitaires pour amener le consommateur à lutter
contre la croissance. Casseur de pub se veut une arme
anti-consommation et milite pour la disparition de la
voiture individuelle, pour la « Journée sans achats »,
« La Semaine sans télé », la « Rentrée sans marque »
dont l’affiche représente un jeune qui casse la trop
fameuse virgule de la marque Nike.
Cet outil peut (et devrait) être utilisé en collège et surtout au lycée, en accompagnement d’un travail sur la
publicité : en arts plastiques, français, éducation civique
ou économie. Il propose des images chocs et dérangeantes pour nos élèves, telle le logo d’une omniprésente marque de chaussures de sport, cousu à gros
points sur le visage d’un jeune homme (n°4, novembre
2002) ou la même marque apposée au fer rouge d’une
manière très réaliste sur le front d’une jeune fille (n°3,
novembre 2001) ! La légende de cette photo-mon-
tage rappelle que le mot anglo-américain « brand »
(du français brandon) est à la fois le mot utilisé pour
le marquage du bétail et la marque dans son sens marketing actuel…
Cette année, « La revue de l’environnement mental » propose des articles sur le pétrole et sa fin
annoncée, le mouvement de résistance à l’agression
publicitaire, la quatrième campagne pour la suppression du Grand prix de France de Formule 1 et un
dossier « nature et publicité » qui analyse la pub
comme un système de dénaturation et de récupération des thèmes de la nature pour devenir un univers
en soi dans lequel « la mythologie publicitaire passe
pour la seule façon d’être normale, que chaque sujet
doit naturellement adopter ».
L’abonnement à la revue permet aussi de recevoir en
supplément le bimestriel La Décroissance qui est
l’héritier lointain de La Gueule ouverte, journal écolo
gauchiste des années 70. Le n° 24 de décembre
2004 affiche en Une, dans un style et une forme
proche parente de Charlie hebdo, un père Noël qui
clame « N’achetez rien ! ». En double page centrale,
les militants de la décroissance, désignent le pavillon
et la maison individuelle comme objet et système qui
« kidnappe la campagne et le pourtour des villes pour
y installer (…) voitures partout, supermarché, voies
rapides, surconsommation d’énergie, [le pire étant
que] c’est en profitant d’un petit jardin et d’un calme
relatif [que] les pavil’hommes ont l’impression d’être
des écolos ». Du coup, le rédacteur de cette note –
proprio d’un pavillon « loi Loucheur » typique 1930
– ne dort plus et se cherche des excuses qu’il peine
à trouver.
Pour conclure, si le lecteur peut ne pas toujours se
retrouver dans l’utopie 100 % anti-consommation du
supplément bimestriel, le n° annuel, disponible en
kiosque, est un outil militant utile aux enseignants,
aux citoyens et aux travailleurs.

Casseur de Pub La revue de l’environnement mental
n° 6 (annuel), novembre 2004, 4,5 €.

– La décroissance, le journal de la joie de vivre, Abonnement au n°
annuel de Casseur de pub + 5 n° du bimestriel : 12 €.

Casseurs de pub, 11, place Croix-Pâquet, 69001 Lyon
www.casseursdepub.org