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À l’École des compétences, de l’éducation à la fabrique de l’élève performant

vendredi 23 juillet 2010, par Greg

Mais d’où viennent donc ces compétences dont on nous rebat les oreilles depuis quelques années ? À quoi peut bien servir ce nouvel outil symbolisé par le fameux socle commun censé rétablir l’équité au sein de l’école de la république ? Angélique del Rey nous livre un travail de recherche dans lequel elle tente d’expliquer les origines de l’éducation des compétences, comment elle a pu être acceptée mais également quels sont ses dangers.

Issues de l’économie de l’éducation et récupérées par les nouveaux managers, les compétences sont peu à peu introduites dans les systèmes éducatifs de nombreux pays dans les années 1990-2000. L’auteur dresse immédiatement le parallèle avec la politique libérale de gestion des ressources humaines, l’éducation par compétences peut ainsi devenir le moyen de « grignoter » la frontière entre l’école et l’entreprise.

On peut envisager cette nouvelle pédagogie comme une approche normalisante : lister des compétences aboutit à choisir ce qui est positif et négatif sans pour autant justifier ces choix, ce qui peut paraître « inutile » peut alors être éliminé. Ce travail revient aussi sur le concept de transmission qui s’inverserait : les compétences deviennent une fin alors que le savoir n’est plus qu’un moyen permettant de les acquérir. Un livre exigeant et documenté qui permet d’entrevoir une nouvelle fois l’éducation qu’on veut nous imposer depuis quelques années.

Note du comité de rédaction : la discussion autour des compétences a été abordée dans le numéro 25 de la revue (p. 44-45).

À l’École des compétences, de l’éducation à la fabrique de l’élève performant, Angélique del Rey, La Découverte, 288 p., 2010, 19 €.

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