EDVIGE a été tuée. Alors le gouvernement nous ressert son décret liberticide sous un autre nom, moins facile à prononcer : « EDVIRSP ». Le nouveau projet, qui n’est rien de plus qu’un EDVIGE bis, a été transmis à la CNIL et est actuellement en examen.1 Mais n’oublions pas non plus toutes les autres méthodes dont dispose l’Etat pour nous fliquer : vidéo-surveillance, biométrie, fichage ADN généralisé, puces RFID, fichage scolaire (fichier base-élève) etc... Orwell nous voilà !

Pendant ce temps, Serge Reynaud, syndicaliste CNT à La Poste dans les Bouches-du-Rhône, est inquiété par sa direction parce-qu’il a pris la parole lors d’une grève... sans la permission de ses chefs, et qu’avec d’autres salariés il a essayé d’entrer dans le bureau de la direction pour entamer une discussion. Parce-qu’il a voulu lutter contre le projet de réforme « Facteur d’avenir » qui prévoit la suppression de 1000 emplois dans le département où Serge travaille, il est menacé de sanctions.2

Retournons-en maintenant à nos moutons... ceux des universités françaises. Pendant le mouvement dit « anti-LRU » (fin 2007), des "anti-bloqueurs " ou "anti-blocage" se sont opposés (souvent par la violence) aux étudiants qui perturbaient leur quotidien et posaient des imprévus à leurs plans de réussite individuelle, avec des piquets de grève. La majorité des étudiants auront quand même remarqué que derrière eux se cachait une minorité d’imbéciles, qui applaudissent en chantant « allez les bleus » quand les CRS et les Gardes Mobiles viennent gazer et matraquer des étudiants sur le campus de leur fac3. D’où viennent-ils ? De l’UNI et son « Stop la grève », piloté par des militants ou sympatisants de l’UMP ; ou du RED (Rassemblement des Etudiants de Droite) quasi-inexistant à Nanterre, mais de la bonne racaille étudiante fasciste comme on en fait plus. Pas étonnant alors que l’on n’entende plus du tout ces amoureux de la « Liberté » quand il s’agit de critiquer ce que fait le gouvernement en place, comme avec EDVIGE ou CRISTINA4 (j’ai eu beau chercher, je n’ai rien trouvé sur les sites du RED ou de l’UNI à ces sujets).

Mais alors, aiment-ils vraiment la liberté ? Bien sûr ! La liberté pour les patrons de nous utiliser le plus facilement possible, liberté pour ceux qui ont de l’argent, liberté d’écraser les autres pour se faire une place dans la société, et bien sûr, liberté pour les opprimés de se taire (et plus récemment, liberté pour le fils du président de la République d’enfreindre les lois de l’État avec son scooter).

Et les autres ? Les syndicalistes luttant pour des conditions de travail dignes : fichés. Ceux qui militent pour une société plus juste : fichés. Sans compter tous les travailleurs sans-papiers, exploités par le patronat et qui peuvent se retrouver à tout moment dans ces prisons qu’on appelle centre de rétention, parce qu’ils ont fait l’erreur de ne pas naître français. Eux n’ont pas le droit de quitter la misère de leur pays, mais les entrepreneurs, les investisseurs, ont en revanche carte blanche pour s’installer là où ils veulent et aller piller de nouvelles régions.

C’est la liberté des capitaux contre la liberté des travailleurs !

La liberté que veulent nos dirigeants et leurs défenseurs zêlés, que l’on retrouve jusque dans nos facs, c’est la liberté dont rêve M. Dassault (sénateur UMP, vendeurs d’armes et d’« idées saines » avec son Figaro) : « Les Chinois travaillent 45 heures par semaine, ils dorment dans leur usine, ils font de bons produits pas chers. »5

Vive la liberté (des plus riches) !

CNT Université Paris 10/ Nanterre

1 Voir

http://bellaciao.org/fr/spip.php ?article71468

pour plus d’info sur le nouveau projet

2 Détails dans l’article « Pas encore privatisée, déjà répressive » à http://www.cnt-f.org/spip.php ?article659

3 Sur le campus de Nanterre le 13/11/07 : http://www.dailymotion.com/video/x51wvn_repression-sur-nanterre_news

4 http://samizdat.net/actualites/article/edvige-et-cristina-meme-combat

5 http://www.youtube.com/watch ?v=gptkLBAWx_U (âmes sociales sensibles s’abstenir)