Le 7 octobre, les plus gros syndicats de la planète nous convient à participer à une journée mondiale d’action pour un « travail décent ». La solidarité internationale des travailleurs-euse est fondamentale et une telle démarche pourrait servir de tremplin à des luttes internationales pour obtenir plus qu’un travail décent mais un véritable partage des richesses et du travail. Qu’en est-il de cette journée ?

Les défaites semblent gouverner notre époque : multiplication des licenciements massifs ; suicides de salariés détruits par le management à France Telecom et Renault ; expulsions de sans-papiers par la police à Calais ou par le service « d’ordre » de la CGT à Paris ; répression syndicale en Kanaky, à Nîmes, à Grenoble et ailleurs ; tirs de Flash-Ball mutilant la jeunesse ; désespérance paysanne ; destruction des services publics ; classe politique sourde aux salariés de Molex prêts à faire sauter leur outil de travail pour vivre dignement ; propos racistes d’un ministre encouragé par ses pairs.

Les coups pleuvent, nous avons parfois le souffle coupé et la riposte tarde à s’organiser ...

Il est vain d’attendre des plans d’urgence, ceux-ci sont destinés aux banques. Il est vain d’attendre que le capitalisme se réforme de luimême, il est trop occupé à nous distraire pour nous faire oublier ce qu’il est : une machine à broyer et à faire des profits pour une poignée de nantis. Il est vain d’espérer que le changement vienne de la gauche politique : son bilan aux affaires et ses éternelles querelles de pouvoir parlent d’eux-mêmes. Il est vain d’attendre que les grandes centrales sonnent la riposte syndicale. Elles sont trop occupées à négocier avec le gouvernement les modalités de la cogestion.

C’est à nous, travailleurs-euses, chomeurs-euses, précaires (syndiqué-e-s ou non) qu’il appartient de construire la riposte.

Les salariés de « Conti » et de la SBFM l’ont compris, les ouvriers kanaks et guadeloupéens également. Partout où les travailleurs s’organisent par eux-mêmes dans leurs luttes pour faire respecter leurs droits et en gagner de nouveaux, la société avance. Face au syndicalisme de cogestion de directions qui négocient nos défaites et isolent les luttes, l’heure est au développement d’un syndicalisme de classe, interprofessionnel et offensif, porteur d’un projet de transformation sociale anticapitaliste et anti-autoritaire.

Car aujourd’hui, le gouvernement et le patronat n’ont que faire de journées d’(in)action disparates, dans une unité syndicale de façade. Les journées du 29 janvier et du 19 mars derniers, malgré des mobilisations massives, n’ont en rien entamé les politiques de casse sociale faute de s’être inscrites dans la durée, faute d’avoir créé un véritable rapport de force en notre faveur. Nos luttes sociales ne connaissent pas de répit, quoi qu’en pensent les bureaucraties.

La Confédération nationale du travail appelle tous les travailleurs, salarié-es, chômeurs et précaires, à construire un mouvement sur les bases de la démocratie directe et vers la grève générale reconductible.

Les temps sont durs, notre riposte se doit de l’être davantage.

CNT 38 BP 385, 38015 Grenoble Cedex 1